L'Immortelle Ensanglantée

Trente-huitième morsure : Touchant réveil

Ou
Être victime d'un ascenceur émotionnel violent à haut niveau qu'il faut dans tous les cas supporter

Aludra restait un chevet de Mikhail.
Cela faisait une journée entière que son jeune Dépendant supportait ce mal, cette intense brûlure infernale au fond de son corps.
Il suait, gémissait, hurlait par moments, disait quelques mots mais rarement, mais jamais il ne s'était véritablement plaint. Aludra avait souligné cet élément et le prenait comme une preuve de la force et de la résistance du jeune dhampire.
Il était fort, personne ne devait le nier.
-Déjà, survivre à cette attaque de Gildas, même en ayant trois litres de mon sang, c'est miraculeux...songea la vampire en caressant inconsciemment les cheveux de son Dépendant.

Aaron et Xiaoling s'entraînaient ensemble. Ils se portaient des coups violents et maîtrisés, on voyait bien leur expérience en amont, mais la vampire était plus forte tout de même que son filleul pour la simple et bonne raison qu'elle avait à peu près trois fois et demi son âge...
-Encore gagné ! lui dit-elle une fois qu'Aaron fut projeté au sol, avec elle mettant un pied sur son torse pour l'empêcher de se relever.
-Encore ? se plaignit Aaron avec un ton plaintif.
-Ne geins pas, lui dit Xiaoling avec un sourire. Je suis juste une plus vieille croûte que toi. Profite de ta vie, tu n'en est pas à la moitié comme ta mère ou moi !
-Tu sais ce qu'elle te dit, la mère ? lança Aludra de loin avec un sourire amusé.
-Non, mais je m'en fiche ! rit Xiaoling.
-Attends un peu...ricana Aludra avec un rictus vengeur.
Xiaoling savait que sa meilleure amie plaisantait, elle la connaissait depuis trop longtemps pour se tromper sur ce genre de détails, mais elle savait aussi que si Mikhail n'était pas en train de souffrir le martyr avec elle pour veiller à ses côtés, elle lui aurait déjà foncé dessus pour lui sauter à la gorge et lui faire amicalement bien sûr regretter ses paroles moqueuses. Les deux amies s'étaient souvent battues pour le plaisir de passer des moments ensemble mais aussi, se défouler, se détendre et s'entraînrr toutes les deux.
Elles n'avaient que quelques siècles de différence, en soi, rien du tout, et du coup, leurs centres d'intérêt et leur humour ne changeait pas tellement. Quoique, chez les vampires et les dhampies de toute façon, les choses restaient facilement intemporelles.

Aaron retourna aux côtés de sa mère et lui proposa :
-Tu veux te battre toi aussi ? Ça te détendrait, Maman. Je peux veiller sur Mikhail le temps que tu seras absente, si tu veux.
Aludra sembla peser le pour et le contre de cette proposition avec soin. Aaron se demandait à quoi elle avait besoin d'autant réfléchir, quand Xiaoling les interrompit avec son humour provocateur propre à elle mais qui pour le coup, détendait les deux autres vampires :
-C'est parce que tu as encore essuyé une défaite que tu veux que ta mère se batte à ta place ? Non mais regardez-moi ce lâche !
-Mais non ! s'exclama Aaron avec un regard indigné. Tu es bête !
Xiaoling éclata d'un rire sanguinaire et Aaron plissa les yeux l'air de se dire que sa marraine avait vraiment pété un boulon. Mais en fait, c'était comme d'habitude...Cette vampire était vraiment perchée mais ils en avaient l'habitude.

Aludra finit par soupirer et donna alors des conseils à Aaron, signalant plus ou moins son envie d'aller s'entraîner avec Xiaoling :
-Plaque bien ta main sur son torse. Il faut le refroidir autant que possible, surtout là. Change assez souvent tes mains...
-Oui, Maman, je t'ai vue faire, c'est tout bon, la rassura son fils en prenant sa place aux côtés d'un Mikhail haletant maintenant un peu plus. Toit va bien.
Aludra lui jeta un dernier regard puis fit quelques pas pour aller rejoindre Xiaoling, sa meilleure amie.
Cette dernière agita un peu sa tête, faisant voleter ses cheveux coupés au carré et elle se mit en position. Elle aurait sûrement plus de facilité à se battre dans son pantalon qu'Aludra dans sa jupe, même courte, mais la Reine Vampire avait plus d'expérience que sa meilleure amie, même à quelques petits siècles près.
Aaron les observait de loin, espérant poivoir analyser un peu plus leurs mouvements. Il savait que les deux femmes se battaient extrêment bien et il pouvait toujours trouver un moyen d'améliorer ses propres techniques rien qu'en les regardant.