2/ Emotions

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Abby se lança dans la foule me tirant le bras, on se retrouvait serrées contre des personnes dont je ne regardais même pas les visages… Ils me semblaient tous de trop. Je ne savais pas pourquoi mais j’avais comme une envie de vomir, j’avais mal à la tête, je n’en pouvais plus du mouvement. Je tirais d'un coup sur le bras de ma meilleure amie. Elle s’arrêta et se retourna pour regarder ce que j'avais. Elle a dût remarquer que je n'étais pas bien car elle me regarda avec de grand yeux. Je sentis alors que ma tête s'alourdissait… Je tombais.

Je me réveilla dans la chambre d’Abby, il faisait un peu sombre, seul la lampe de chevet était allumée. Je m’assis sur son grand lit rouge. Je vis un garçon qui me regarde l’air étonné. C’était bizarre mais sa tête me disaitt quelque chose. Tout à coup la porte s’ouvrit, je sursautais, c’était Abby un verre d’eau à la main. Elle me regarda avec un petit sourire et me demanda doucement : « Tu te sens mieux ? »

Je me surpris à hésiter… Je ne savais pas quoi répondre, je sentais que je n'étais pas bien mais je savais que mon malaise n’avait rien à voir avec ce que je ressentais. Ce sentiment d’être seule alors j'était entourée. D’avoir le cœur arraché alors je le sentais, là, dans ma poitrine. Une larme coula doucement sur ma joue. Puis une autre et encore une autre.

« Oh et puis merde ! Tu fou quoi là ! Tu te fou de ma gueule, non ? Tu pleures pour lui ? Sérieusement tu fais pitié… C’est pas le seul mec sur la planète Terre ! T’en trouvera un autre ! Luc est un connard, il t’as largué… C’est F.I.N.I ! Et toi tu te lamentes comm…

-Excuse-moi mais tu crois pas qu’elle a eu sa dose d’émotion pour la soirée… » C’était le gars de tout à l’heure je l’avais totalement oublié celui-là. Il était debout et regardait Abby dans les yeux. Elle semblait perturbée. Elle le dévisagea bizarrement. Moi je les fixais, la bouche grande ouverte. Il s’approcha de moi doucement et s’abaissa pour être à ma hauteur, puis il essuya mon visage de ses doigts fins. Il me regardait dans les yeux mais je n’y voyais pas de la pitié, non, j’y voyais de l’amitié. C’est bizarre non ? Je ne le connaissais pas, mais il m’inspirait l’amitié… Je continuais de le regarder. Il finit par me chuchoter « Ça va ? Tu veux rentrer chez toi ? » Je hochais la tête positivement, il me prit la main et il me fit sortir de la chambre d’Abby. Celle-ci ne réagit pas… Elle devait savoir que si je disais oui c’était que je n’avais pas peur de lui.  Je sentis qu’il me lâchait la main. Je baissais les yeux, il la reprit aussitôt mais il est maintenant derrière moi, son torse collé à mon dos. Ses deux mains étreignant les miennes. En moins de temps qu’il ne fallait pour le dire nous étions sortit de la fête et nous dirigions vers une Renault 21 grise un peu écaillée. Il ouvrit la portière passager et me fis signe de m’asseoir. J’hésitais à rentrer puis je finis par y aller. Il monta à son tour et me sourit avant de me demander.

« Tu habites bien Rue sans nom ? 

-Euh, oui…

-Alors on y va, me dit-il avec un clin d’œil.

Il mit la clé sur le contact et démarra. Il mit la radio et là je souris… C’était ma musique préféré ! C’est dans ces moments-là que j'étais super heureuse, comme si c’était un cadeau que te faisait la vie…

Sink me in the river at dawn

Send me away with the words of a love song

Oh oh oh oh

Je tourna alors la tête… Je rêvais! C’était lui qui chantait! Il chantait MA chanson préférée!

“Tu connais?! Je demandais alors surprise

-Bien entendu qui ne connait pas ?? C’est ma chanson préférée, m’annonça-t-il un grand sourire aux lèvres.

-Non !! Tu te moques de moi là ?! C’est la mienne aussi ! dis-je surexcitée.

-Et bien chantons ! s’écria-il.

The sharp knife of a short life, well

I’ve had just enough time

If I die young bury me in satin

Lay me down on a bed of roses

Sink me in the river at dawn

Send me away with the words of a love song

The sharp knife of a short life, well

Je m’égosillais et lui chantait en riant. J’étais heureuse. Enfin, mon cœur ne me faisait plus mal. Et je souriais.

Apres quelques minutes de chant intensif. La musique s’arrêta et je regardais alors où l'on était. On était arrivé devant chez moi. J’ouvris la portière, le remercia et marcha sur les gravillons de l’allée. J’introduisis ma clé dans la serrure et lorsque j’ouvris la porte j’entendis la voiture démarrer puis en la refermant c’est le crissement des roues qui vint jusqu’à mon oreille. Je montais dans ma chambre jettais les mouchoirs qui sont sur mon lit. Puis j’échangeais mes vêtements de soirée contre mon pyjama. En faisant cela je me tournais vers mon mur à photo, je le regardais, puis sans hésitation je détachais une par une les photos de couple de Luc et moi. Je gardais quand même celles où l’on était encore qu’amis. Je sentis un poids descendre de mes épaules. Je m’inserai dans mon lit. Je ferma les yeux.

Je souris…

J’allais y arriver…

Même sans Luc !

La soumission des angesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant