3. Érosion

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Le pull enfilé, Robin m'entraine dans le réfectoire. Beaucoup de personnes sont assises, certaines déjà servie, l'atmosphère est joviale.
- Assis toi la, fait donc connaissance avec les autres !
Debout devant la table que me présente la blouse blanche familière, je devisage vaguement chaque personne. C'est une grande table, et la seule place libre est en bout. Je m'assois et attends que l'on me serve.
- Eh tu t'appelles comment ?
La voix sort de la bouche d'en face de moi. J'ai faim. Mon ventre gargouille. Je voudrais aller chercher mon assiette moi même, comme ça je mangerais vite.
- Eh oh ! Polux t'a parlé !
Au loin, les blouses fades s'affairent, distribuent les assiettes aussi vite qu'elles le peuvent. Je suis persuadé qu'elles peuvent aller encore plus vite. Je me lève et avance vers elles.
- T'as pas l'autorisation de te lever !
La table parle de trop.
Une poigne légère se fait ressentir sur mon bras et m'empêche d'avancer.
- Glenn, je t'ai dit de rester assis.
Robin me dirige vers la table bruyante tout en parlant.
- Je t'ai expliqué que tu ne peux pas te lever, ton assiette arrive. Fais connaissance, avoir des amis c'est sympa, c'est souvent marrant !
- Mais ce type ne réponds pas à Polux ! Et à moi non plus !
Une fille jeune s'exprime avec entrain. C'est bizarre, elle a les cheveux bleu.
- Il n'est pas très bavard c'est normal, mais il est gentil. Hein Glenn !
J'ai faim. Les assiettes se rapprochent.

Le ventre plein je me lève et me dirige vers la sortie.
- Tu dois attendre avant de partir !
Cette voix aiguë me dérange vraiment. C'est ça alors le subconscient ?
Je m'arrête devant une fenêtre du couloir. Le temps passe, s'écoule, comme un ruisseau. Vite pour les poissons mais lentement pour les hommes. Il me semble sentir l'odeur de l'herbe mouillée, je voudrais la foulée de mes pieds, l'humidité réconfortante serait chaleureuse. Des gouttes tombent sur le rebord de la fenêtre. La neige du toit fond. C'est si triste. Pourquoi la neige se transforme en eau et l'eau ne se transforme pas en neige. Lorsqu'il fait si froid, l'eau reste eau. Je voudrais aller me baigner dans ma rivière. Celle qui courait le long d'un pré près de chez moi. Parfois même, le train, qui la surplombait, entrait dans une course effrénée avec le courant. C'était incomparable. Le résultat ne peut être dévoilé à n'importe qui. June et moi chronomettrons cette bataille.
- Glenn, te voilà. Je te cherchais. Tes parents sont là.

Censure mon êtreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant