Assise seule au milieu d'un banc, je fixais, pensive, un point dans la forêt. Un sapin.
Nous étions alors un mardi, le mardi 1 Novembre 2018. Cette date qui aurait dû signer l'événement le plus attendu de sa personne. Le jour de son quatorzième anniversaire...
Elle... Emma, petite fille de nature si souriante, elle était autrefois si rayonnante, si belle, si honnête et tellement altruiste. Emma, ma petite sœur tant chérie...
Je nous revoyais encore jouer il y de cela quelques mois à peine, jouer sous ce sapin dont nous volions la chevelure piquante pour nous blesser gentiment... Je nous entendrais presque rire de nouveau lorsque nous l'escaladions dangereusement, ce sapin, effrayant ainsi tous les adultes qui passait par là...
Ce même sapin qui avait toujours assisté à nos bêtises, qui nous avait toujours vu grandir et évoluer, hurler et crier, sourire et rire.
Ça pouvait paraître stupide, à nôtres âges, mais, avec la cadette de la famille, Emma, nous avions toujours trouvées, toutes deux que ce sapin avait quelque chose de gentil et bienveillant. Qu'il nous surveillait, bien que silencieusement, avec tendresse et amour.
Nous le prenions presque pour notre feu père décédé il y a quelques années de cela, alors que nous n'étions que de simples et innocentes enfants dont la cruauté de la vie décida d'arracher l'un des piliers de notre famille. Principal, fondamentale et vital. C'était ce qu'il était. Notre père.
Aujourd'hui, sans les photos que nous eut restitué notre mère, nous ne nous souviendrions sûrement pas de lui...
Sur le calendrier, chaque jour qui marquait l'absence de celui ci, ma mère écrivait un mot. Un mot qui lui rappelait l'époux qu'elle avait longtemps chéri et aimer... Nous demandant parfois de dessiner à notre tour un dessin qui nous fit songer à lui...
Nous contant chaque jour sa rencontre avec celui qui fut autrefois son amant, nous racontant aussi quelques fois leur mariage pour finalement déboucher sur notre naissance. «Le plus beau jour de nôtres vies» répétait-elle sans cesse.
Mais comme pour s'auto-blesser ou bien pour revenir à la réalité, elle concluait toujours ses histoires en finissant par sa mort. N'épargnant aucun détail, ne faisant pas dans la dentelle, elle nous expliquait que la science n'étant pas assez évoluée, et Dieu ne le désirant plus parmi les vivants, notre père fût mort d'un cancer.
L'absence d'amour paternel et de la présence d'un homme dans la maison s'accentuer un peu plus de jour en jour.
Mais, jusqu'ici, nous avions sût le masquer, ma sœur et moi, et le combler par l'amour fraternel.
Et ce sapin qui représentait autrefois notre père égarait dans l'autre monde, celui des morts, nous rassurer et contribuer à notre évolution. Il était en fait ce père que nous n'avions jamais eu. Et nous l'aimions comme tel.
Ce sapin paraissaient si doux, si bienveillant, si inquiet à notre égard, si... présent ! Lui qui avait toujours était là, dans les situations les plus communes comme dans celles qui fussent plus étranges à nos vies pourtant si tranquille et monotone.
Lui qui fut unique spectateur de nos états d'âmes. Qui nous berçait de musique, aider de ses amis volants qui habitaient ses branches. Dont le chant si mélodieux dissipa souvent nos pensées noirs, atténue nos peines et nous fit somnoler longtemps jusqu'à ce que nous nous laissions allée aux bras de Morphée.
Et l'odeur qu'il laissait s'échapper de sa chevelure fut incontestablement l'odeur la plus réconfortante et la plus divine qu'il m'est était donné de respirer. Cette odeur que nous humions souvent longtemps nous laissait éprouver un sentiment de sécurité que nous n'avions dès lors jamais ressenti auparavant. Elle nous laissait rêvasser, rêver afin de concevoir un monde meilleur, ou moi et ma sœur avions nos places. Rêver d'un monde ou ma mère vivrait heureuse avec mon père qui ne nous aurait jamais quitté...
Mais lorsque, comme chaque fois nos paupières se rouvrirent sur la réalité qui s'imposa à nous, toutes nos rêveries s'évaporèrent emportant avec elles nos espoirs les plus chères.
Souvent, nous nous lancions un petit regard attristé avec ma petite sœur mais un fin sourire vint toujours élargir nos lèvres pour laisser place à un petit rire communicateur de notre bonheur. Sûrement dû à notre jeune âge. Ou peut-être apporté par le réconfort que nous céder ce sapin. Je n'en sais encore aujourd'hui rien.
Et pourtant, cette arbre qui nous avait tant offert, qui nous avait tant réconforté, que nous avions tant aimé, ce sapin qui avait même représenté notre père ! Désormais je le détestais.
Et bien oui, je le détestais. Je ne pouvais plus le voir sans repenser, à elle. Emma, ma petite sœur, mon cœur, mon tout et ma seule et unique raison d'être.
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Coucou,
merci beaucoup d'avoir lu ce premier chapitre, j'espère qu'il vous a plu, n'hésitez pas à me dire en commentaire ce que vous pensez de ce chapitre, ce qui vous a plu et déplu, tout avis est bon à prendre et les commentaires constructifs sont là bienvenue ! Mercii encore 💛.
Bonne journée ☀
ou soirée 🌙
à voir ;)!PS: La chanson n'a absolument aucun rapport avec ce chapitre mais son rythme m'a inspiré et m'a beaucoup aidé dans l'écriture du chapitre !
Chanson: Lovely de Khalid et Billie Eilish
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Et Si Tout Ne Tenait Qu'à Une Branche ?
General Fiction-Lorsque la mort s'impose, l'humain ne peut plus rien... Soufflais-je à son attention lointaine. ~~~~~~~~~~~💔~~~~~~~~~~~ Puisque ce défunt père ne viendra plus vous prendre dans ses bras en rentrant d'une de ces journées harassantes. Puisque cette...