1. First Saturday : Welcome to hell

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The Sinners, little night club in London

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The Sinners, little night club in London. 10.23 pm.

Je finis de me maquiller. Les paillettes entourent mes yeux et le rouge à lèvres semblent obscène sur mon visage.

Derrière nous, Fabrice nous crie dessus. Comme tous les soirs finalement.

Lorsqu'il s'approche de moi, je respire un bon coup. Les insultes ne vont pas tarder à se déverser sur moi.

- Et toi petite pute, fais mieux que hier soir. Tu as été médiocre et je ne veux pas de médiocrité dans mon établissement. Sinon je te vire, t'as compris.

Je hoche la tête et me lève de mon siège.

Fabrice se met en face de moi comme pour me stopper et commence à regarder mon décolleté avec insistance.

Mon coeur bat à mille a l'heure.

- C'est pas assez ouvert ça, crache-t-il. Comment veux tu attirer des hommes comme ça ?

Il glisse ses doigts sur mon col et ouvre un bouton. Il semble être satisfait.

- Là c'est mieux, on peut voir ta belle poitrine et avec ça tout le monde sera à tes pieds crois moi.

Je lui souris légèrement, pour acquiescer, faire semblant.

Je dirige vers la scène ou je vais devoir danser presque toute la nuit pour espérer ramener le plus d'argent possible. Pour Fabrice.

Le rideau s'ouvre. La salle est pleine d'hommes qui n'attendent que nous même si le club perd un peu de sa clientèle en ce moment. Il court des rumeurs en ville comme quoi un nouveau club de strip tease ouvrera ses portes dans quelques semaines.

De quoi nous mettre à l'écart nous et nos locaux miteux.

Mes copines semblent tout aussi dégoutées que moi.

On se regarde toutes pour se donner du courage, pour se dire que ce n'est pas insurmontable.

La musique est lancée et commence à raisonner dans les enceintes.

Nous commençons à danser et je sens déjà peser sur moi des regards pervers.

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La soirée est terminée. Je sors pour  fumer une cigarette.

Directement, le froid me saisit. Je frissone.

Je pense à Joan qui m'attend à la maison. Il se pose tellement de questions auxquelles je n'ai pas de réponses...

- Eh, ma belle ça te dirait de m'accompagner dans ma chambre, dit une voix derrière moi.

Je me retourne et me retrouve devant Jean, un habitué du club. Il vient ici tous les soirs et souvent, il se met au premier rang.

Il n'est pas méchant mais il a ses problèmes. Alors il boit beaucoup, et ça le rend agressif.

- Non, pas ce soir, Jean. Je suis fatiguée, je ne vais pas tarder à rentrer.

- Je peux te payer.

Il sort de son porte feuille quelque billets lesquels repose la tête de notre reine.

Il sait que c'est mon point faible, mon talon d'Achille. Depuis que le père de Joan est partit durant ma grossesse, je n'ai presque rien pour subsister à nos besoins.

C'est pour ça que je suis là.

Je commence à hésiter, et le quinquagénaire le voit bien. Il essaie de m'amadouer.

- Allez Estelle, marmonne-t-il. Tu vas pas refuser ça quand même ?

Il pose sa main sur mes fesses, je me laisse faire et termine ma cigarette.

Sa main ridée commence à se diriger vers mon entrejambe. Je ne me débat pas, je n'en ai pas la force.

- Je sais que tu aimes ça, tu n'es qu'une petite salope de toutes façons, me murmure-t-il.

- Écoute, mon fils m'attend. Je ne peux pas, peut être une autre fois, j'essaie de le convaincre.

- Non tu restes, me dit il autoritairement.

Il me retient le poignet, je ne peux plus m'échapper. Je suis comme prisonnière de son emprise.

- D'accord, on monte, je répond lassée.

- Lâches là, s'exclame une voix derrière nous.

Un inconnu se dirige vers nous. Il semble très jeune, pas plus de vingt ans. Ses cheveux sont la chose la plus frappante à mes yeux quand je le vois pour la première fois. Il semble sûr de lui.

- Lâches là je te dis, tu es sourd ou quoi ? Les femmes ne sont pas des objets. Elle n'est pas à ta merci, continue le jeune homme.

Jean resserre son étreinte. Je lâche un gémissement de douleur.

- Laissez tomber, j'ai l'habitude, je dis à l'inconnu.

- Non, je ne laisse pas tomber, vous avez le droit de refuser, essaie-t-il de me convaincre.

Il se rapproche de plus en plus de Jean d'un air menaçant mais l'homme aux cheveux blancs n'en démord pas, il serre de plus belle mon poignet.

Soudain, dans un geste brusque, le jeune lui assène un coup de crâne sur son visage comme Zidane en deux mille six.

L'homme tombe à terre à moitié sonné tandis que je ne bouge pas, impressionné par le courage du jeune homme..

- Je connais des gens haut placés, vous savez. Je n'ai qu'à savoir votre nom est vous serez jugé pour agression, explique le jeune homme assez chevelu.

Mon poignet me fait mal.

- Je vais vous soigner, suivez moi.

- Non, je ne peux pas, mon fils m' attend.

- Vous êtes... vous êtes mère, demande-t-il étonné. Vous êtes pourtant très jeune enfin vous avez l'air.

- Il s'appelle Joan.

Rien qu'en évoquant son nom je me mets à sourire.

- Et vous ? Comment vous vous appelez ?

- Je m'appelle Mattéo. Je suis ravi de vous connaître...

- Estelle.

Nous nous sourions et je me dirige vers l'intérieur du club. Il faut que je me change et que je donne mes gains du soir à Fabrice.

Alors que je m'apprête à rentrer dans le bâtiment, je sens le regard de Mattéo peser sur moi.

Est ce que je lui inspire de la pitié ? Est ce que je le dégoûte ? Probablement, une fille qui accepte de coucher si facilement n'aspire souvent pas de la sympathie. Mais j'en ai rien à foutre de ce qu'il peut penser, je vis pour moi et pour mon fils.

Je regarde derrière moi et toi le dénommé Mattéo partir les mains dans les poches avec la démarche d'un adolescent. Un petit sourire se pose sur mon visage lorsque je repense à l'innocence avec laquelle le jeune homme est intervenu pour m'aider. 

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Voici donc la première rencontre entre nos deux protagonistes dans un cadre un peu particulier !

Saturday nights // GuendouziOù les histoires vivent. Découvrez maintenant