Faits L'un Pour L'autre ~ Lui

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- J'y vais ! » Il lâcha la télécommande, sauta par dessus le canapé et se dirigea vers la porte sans attendre de réponse de la part d'Irman. Si il était encore réveillé, ce qui était peu probable vu l'entraînement qu'il s'était tapé aujourd'hui. Gad ouvrit la porte à la volée, peu content de se faire dérangé pendant le match des Celtics entrain de perdre. Si c'était encore Madame Noïzen qui se plaignait du bruit... « Il était 3h du mat', bordel. Ça ne se fait pas de sonner chez les gens à cette... Abe ? Abygael ? Mais Putain qu'est-ce qui t'es arrivé ?

- Aide moi Gad...

Sa voix était à peine audible derrière ses lèvres tuméfiées, frappées par le froid. Et elle lui tomba littéralement dans les bras, plus qu'elle ne passa la porte lorsqu'il ouvrit celle-ci.

Les cauchemars n'étaient jamais vraiment que des rêves.

- Mais... Putain de merde ! » Il la prit derechef dans ses bras, l'emportant d'un pas précipité jusqu'au canapé pour l'y déposer. Une mère aurait diffilement était plus délicate. « Qu'est-ce qui s'est passé ? Qui t'a fait ça ? Abe ? Abygael ? Mais répond moi bon sang ! » La panique n'engageait pas la patience. Et si Gadiel était d'un naturel posé et réfléchi, il restait très maladroit quand il s'agissait de bien gérer ses émotions face à la femme qu'il aimait.

- Je... suis tombée ? » Répondit-elle du bout des lèvres, à peine réussit-elle à la remuer qu'elle douta d'avoir dit quoique ce soit. Rauque, son rire restait maladroit. Rire qui se transforma rapidement en geignement de douleur avant de mourir dans un sifflement aigu. Gad senti la colère le gagner immédiatement à ses propos mais serra les dents. Ce n'était pas le moment de passer ses nerfs. D'ailleurs, quelqu'un l'avait déjà fait ce soir et le résultat qu'il avait sous les yeux n'était en rien pour lui inciter à s'adonner au même cirque. Parler de vengeance ne servirait à rien. Connaissant la "profession" de son désir fait femme, il ne fallait pas s'attendre à retrouver l'homme avec des penchants si macabres.

Il ne savait même pas ce qu'il ressentait face au spectacle qui s'offrait devant son regard préoccupé, et contre qui déverser sa fureur.

Si Abygael était d'un roux flamboyant, cela n'allait pas jusqu'à se confondre avec la couleur violente du sang. Et sa chevelure bouclée en était teinté. Cramoisie. D'ailleurs, il était difficile de savoir où il n'y avait pas de sang dans tout ça. Son visage, lui, n'était plus qu'un tas de chaire sanguinolent. Un énorme coquard transformait son oeil gauche en une boule bleui, tellement enflé qu'on serait incapable de dire qu'elle avait les yeux noisettes sans l'aide de l'autre et son regard d'excuse. Pas amusé. Un fait rare que Gad ne put supporter. Il détourna le regard et se retrouva face aux restes de dégâts. Erreur. Son visage avait été épargné comparé à ça.

Le natif d'Irlande senti sa gorge se nouer, la bile exigeant d'être libérée.

Au départ, elle était censé portait une robe blanche courte à manches longues. Mais même le terme d'aillons seraient un éloge pour "ça„. Cendrillon était une reine en comparaison.

Déchirée, en lambeau, la tenue n'était plus qu'un amas de chiffons maintenu ensemble par des bouts de fil disparates, tachés de rose et de rouge. Derrière, les sous-vêtements se devinaient, malheureusement inutile désormais quant à caché quoique ce soit. Elle aurait bien pu ne s'être posé qu'un torchon sur le corps, cela aurait donné le même effet. Et derrière, d'autres blessures. Bleues et entailles se succédaient. Des taillades se jaugeaient à qui étaient là plus profondes sur ses bras. Et ses mains... Gadiel arrêta son investigation lorsqu'il tomba sur une morsure vers l'intérieur de la cuisse démunie de la jeune fille, ne pouvant en supporter plus.

- J'espère que tu... que tu... aimes la... vu...? » Et elle qui trouvait toujours la force de plaisanter. Lui non.

- Ferme ta Putain de gueule Abygael. Ferme la ! » Il releva le regard, les larmes faisant luire ses yeux envahis par la rage et la... Culpabilité ? Était-ce de la culpabilité qu'elle voyait ? Cela dû suffire à la faire taire. Une larme perlant sur son rein fini de noyer noyee toute envie de discuter de sa part.

- Mais bordel Gad, pourquoi tu gueules comme ça ? Il est 2... Par les couilles de misses Conelly ! C'est Abe ça ?

- Ta gueule toi aussi Irman ! Vous tous, vos gueules ! » Il ne prit pas la peine de le regarder ni de lui reprocher le fait d'être à moitié nue comme à son habitude avec ce boxer. Mieux à faire, le brun s'évertuait déjà à dévêtir la jeune fille pour savoir l'ampleur des dégâts. Gad savait qu'il était inutile de discuter hôpital avec elle. Et depuis le temps qu'il la rafistolait, il avait bien gagné plusieurs notions pratiques en médecine, en plus de ses cours.

C'était peut-être d'ailleurs pour ça qu'il suivait cette branche à l'université. Grâce à elle qu'il aurait trouvé sa vocation. C'était même d'ailleurs pour ça qu'Abe avait choisi de venir chez lui. À cette pensée fugace, ses mains se figèrent au-dessus du ventre manifestement roué de coups. Une petite flamme, espoir de quelques minutes, venait de s'éteindre dans son fort intérieur. Il ne s'en était pas rendu compte, mais il avait apparemment fortement désiré qu'une autre motivation ait poussé la jeune fille à sonner à sa porte. Mais laquelle ?

- Hey Gad, tu p...

- Oh Irman pour l'amour du ciel ferme la et apporte moi la trousse de secours. » Il effaça rageusement les larmes de colère qui rendait amer sa vue. « Grouille toi merde !

- C'est bon c'est bon pas la peine de hurler. » Irman disparu en se frottant les yeux dans la salle de bain, lâchant un dernier commentaire à la cantonade. « Cette pute ne te mérite pas mec.

- Je sais... » Les mots s'échappèrent après un moment de silence, oubliant peut-être que Abe ne dormait pas mais se contentait de l'observer en silence.

Dans la Partie III

- Je veux donner un sens à mes bêtises, pas les arrêter.

Mes Brouillons De Minuit.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant