𝖘𝖚𝖓 𝖆𝖓𝖉 𝖒𝖔𝖔𝖓 • 𝖞𝖔𝖔𝖓𝖘𝖊𝖔𝖐

🌙🌟𝖘𝖚𝖓 𝖆𝖓𝖉 𝖒𝖔𝖔𝖓🌟🌙

  Je me rappellerais toujours de cette dernière rencontre, de cette coline et de cet arbre sous lequel nous nous étions abrités.
Au dessus de nous, le ciel brillait de toute sa splendeur, orné de centaines d'étoiles.

  Moi, allongé sur l'herbe tendre, je tenais pour la dernière fois ta main. Ta main si douce.
Cette douceur si chaude me rappelais nos ébats passionnels. J'aurais tellement voulu ressentir une dernière fois tes mains se balader sur mon corps, tes mains me tenir fermement pour ne plus que je parte.
J'aurais tellement voulu rester dans l'étreinte de tes bras pour toujours, sentir ton odeur remplir mes poumons, sentir tout simplement la chaleur de ton corps près du mien.

  Je me tournais légèrement vers toi, afin de pouvoir voir une dernière fois ce visage harmonieux que j'aimais tant. Tes paupières étaient fermées. J'aurais tant voulu me plonger dans tes yeux une dernière fois, tes si beaux yeux pour lesquels je suis trop rapidement tombé.

  Je laissai glisser une dernière fois ma mains dans tes cheveux décolorés et les caressai tendrement.

  Tu brillais tellement cette nuit là.
La lune elle même en était jalouse.

  Nos amis te comparaient souvent à elle, toi tu étais la lune, moi j'étais le soleil. Ton alter ego.
Comme une éclipse, lorsque nous étions l'un à côté de l'autre, tout disparaissait. Plus rien n'existait et n'avait d'importance.

  Pourtant, comme la lune, toi aussi tu avais une face cachée. Une face noir et tellement laide que tu ne laissais voir à personne. Même pas à moi.
Mais cette sombre partie de toi t'a engloutie, t'a totalement anéanti.

  Quand je t'ai retrouvé pour la dernière fois, tu étais par terre, dans ta salle de bain. Autours de toi, du rouge. Je t'ai porté jusqu'à l'hôpital.

Mais il était déjà trop tard

  Alors j'ai couru, jusqu'à ne plus avoir de souffle, jusqu'à ne plus pouvoir voir mes pieds.
Était-ce la pluie ou mes larmes qui me brouillaient la vue? Je ne saurais dire.
Je ne savais pas où mes pas m'avaient emmené. Pourtant, cette endroit m'avait l'air étrangement rassurant. Alors je me suis allongé là, sous cet arbre qui surplombait la coline.

  Le soleil a lui aussi une partie sombre. Comme lui, lorsque personne ne me regardait, je perdais mon éclat et sombrais.
Je fouillai quelques seconde dans ma poche puis en sortit une petite boîte orange que je ne connaissais que trop bien. Il me restait douze pilules, largement assez. J'en versai quatre dans ma mains et les avalai d'une traite.

Je regardai ce ciel étoilé. Qu'il était beau ce soir là.

J'en avalai quatre autre.

  Tien, la pluie c'était arrêté!
Mes larmes avaient cessé de couler également.
Je tournai la tête, tu étais là aussi.

Allongé près de ton corps, mes mains dans les tiennes, je commençais peu à peu à tomber de sommeil. Alors, toujours en fixant ton visage, je laissai ce sommeil profond m'emporter.

Tout est sombre autour de nous désormais. Mais nous, toujours mains dans la mains, nous brillons plus que tout.