INTRODUCTION
Je me réveille soudainement. J’ai très mal à la gorge. La fumée est partout dans ma petite chambre. Je veux voir maman et papa, parce que j’ai peur. Je redresse ma couverture et je sors de mon lit avec Minette, ma petite chatte blanche. La fumée me pique les yeux. Elle est méchante la fumée, elle fait miauler Minette. Mais dès que je sors de ma chambre, je ne vois que cette fumée grise qui occupe toute la cuisine. Il fait plus chaud aussi. Ma jaquette de coton rose, celle que maman m’a donnée pour ma fête de cinq ans hier, est toute trempée de sueur. J’avais hâte d’avoir cinq ans, parce qu’a cinq ans on va à l’école. J’ai tellement hâte! Papa est tellement gentil, il m’a déjà tout appris l’alphabet. Maman n’était pas vraiment contente au début. Elle n’arrêtait pas de dire que ce n’était pas à lui de faire ça et de laisser ce genre de chose m’être enseigné par mon professeur. Mais lorsque je lui ai récité tout ce que j’avais appris, elle était si fière que des larmes sont tombées de ses yeux.
J’entends des cris à présent. Ils viennent de la chambre de papa et maman et... oh, mon dieu, il y a des flammes partout! J’ai si peur à présent et j’ai mal à la gorge, car je n’arrête pas de tousser. Je me penche alors vers le sol : là il y a moins de fumée même s’il fait toujours aussi chaud. Je pleure plus fort, je n’aime pas ça, je veux que papa et maman viennent me sauver et je veux qu’ils arrêtent le feu. Minette ne bouge plus. Elle a arrêté de miauler. Elle doit faire dodo et je ne veux pas la réveiller. Puis j’entends un cri… c’est maman! Je cour jusqu’à la chambre de mes parents, mais la porte est fermée. Je dépose délicatement ma chatte par terre pour ne pas la réveiller. J’agrippe la poignée, mais… Auch, elle brûle! Méchante poignée! J’entends alors papa crié. Il me dit de partir, de me sortir de là. Il me promet que tout va bien aller. Je crie que j’ai mal à ma main, que je veux les voir, mais juste avant que le plafond s’effondre sur la chambre de mes parents, j’entends maman :
— Aurelha, je t’aime!
Je crie lorsque le plafond s’effondre et qu’une gerbe de flammes se dirige vers moi. J’ai de la misère à respirer sans tousser, alors je me laisse tomber à côté de Minette et je ferme les yeux. J’essaye d’être le plus à plat possible pour avoir plus d’air. On entend au loin une sirène. Ça doit être les pompiers qui arrivent. Je relève doucement ma tête et je sens que je m’endors lentement, comme Minette. Mais juste avant de fermer les yeux, j’aperçois une silhouette que les flammes enveloppent. C’est un homme, ça se voit tout de suite.
— Papa?
L’homme s’avance lentement vers moi. Mais il a quelque chose qui cloche. On dirait un oiseau, un gros oiseau…
Parce qu’il a des ailes.
CHAPITRE 1
Aurelha ne pouvait s’empêcher d’être exaspérée. Combien de temps avait-elle passé devant sa garde-robe depuis ce matin? Beaucoup trop ça c’était certain. Mais elle n’arrivait vraiment pas à décider ce qu’elle allait mettre. La jeune fille prit son téléphone et composa le numéro de sa meilleure amie :
— Kécy, je risque d’être en retard. Je ne trouve rien à me mettre!
— Grouille toi, on est déjà en retard! Je t’avais dit de tout préparer hier.
— Je ne sais pas ce qui s’est passé. J’ai dû égarer mon pull juste… là!