Condamnée

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Il fait jour. Bien trop jour pour qu'il ne soit que le matin. Je m'étire, me lève, ramasse les vêtements que j'avais laissé par terre en me disant que je ferais bien de les brûler vu l'odeur... Impossible de les enfiler sans avoir la nausée. Mais je crois que l'odeur ne vient pas seulement des vêtements. Mes cheveux sont gras, emmêlés, ma peau est sèche. Rien de très féminin... Ni même masculin à ce niveau là je crois.

Je reste donc là, nue, sale, au milieu de la tente. Une idée me vient alors à l'esprit, je sors la tête de la tente en veillant à cacher mon corps derrière la toile et attire l'attention d'un homme.

- Eh ! Psssst !

L'homme me regarde d'un air étonné.

- Enfin réveillée ! Encore un peu et vous auriez dormi une demie journée de plus !

- Pourquoi ? Combien de temps ai-je dormi ? Demandé-je en fronçant les sourcils.

- Une bonne vingtaine d'heures je dirais. Vous avez loupé la fête de hier soir ! Haha c'était sacrément drôle ! Si vous aviez vu la tête de Goery ! Hahahaha.

Je ne sais pas qui est Goery pour tout avouer, mais peut importe. S'il dit vrai, si j'ai bien dormis vingt heures, il ne me reste que peu de temps pour me préparer.

- Apportez moi de l'eau et des vêtements de rechange s'il vous plait.

Le soldat s'exécute sans rechigner et revient deux minutes après avec une bassine d'eau et accompagné d'un autre soldat portant des vêtements. Enfin je vais pouvoir me laver !

L'eau est froide, mais je n'en ai rien à faire, j'ai l'impression de revivre.

Une fois propre, j'enfile les vêtements trois fois trop grands pour moi. Je suis obligée de tenir le pantalon sinon il se retrouve en dessous des genoux. Mais j'abandonne vite l'idée en sachant que ça m'exacerberai rapidement. Je retire le pantalon, de toute façon la chemise cache ce que je ne dois pas montrer (La vie en société ne m'a pas manqué finalement).

Le ventre grognant, j'ouvre le sac à côté des couvertures et prend quelques bouchées de pain elfique. Et dire que c'est peut être un de mes derniers repas... Quelques minutes après, rassasiée, je tapote ma chemise pour retire les miettes de pain et sors de la tente.

Après avoir tourné en rond et m'être faite regardée de haut en bas par tout le monde, je trouve enfin la tente ou travaille l'armurier, le même que j'avais rencontré à Fondcombe avant que tout de commence. Je me présente à lui et sans même demander ce que je veux, il s'exclame:

- Ne dites rien, il y a des mois que je prépare ce jour, dit il en poussant un coffre en bois vers moi.

- Qu'est ce que c'est ? Demandé-je.

- Ouvrez et vous verrez.

Je me met à genoux devant le coffre et l'ouvre avec délicatesse. Je découvre alors une splendide armure en métal poli.

- Je l'ai commencé depuis le jour de notre première rencontre. Je m'étais dit qu'elle vous serait peut être utile un jour... il baisse les yeux. Et bien j'avais raison ! Je l'ai conçue et pensé spécialement pour vous. Elle est légère, vous serez libres de vos mouvements mais elle vous protégera tout autant. Vous serez aussi rapide que sans une armure, un peu comme si vous aviez une seconde peau.

- C'est parfait.

- Ah et vous avez aussi un casque, très léger lui aussi, finit-il fièrement.

- Merci, j'espère que je ferais honneur à votre travail.

- Je n'en doute pas.

Je laisse l'armurier à son travaille et part à la recherche du forgeron.

L'élue Des Neuf - La Terre Du Milieu [TERMINÉ] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant