On était un samedi matin d'un mois de septembre , il était huit heure ou peut être neuf heure , quand j'ai ouvert les portes de ma chambre qui donnait sur le jardin derrière notre petite maison en bois . Le jour était déjà bien là et avec lui l'odeur de rosé du matin que j'aimais tant respirer à plein poumons et qui me donnait la sensation d'être pleinement en vie . En apparence ce samedi semblait être un samedi comme les autres,aux programmes , prendre le petit déjeuner avec maman et Nil , prendre ma douche , faire mes devoirs pour lundi , ranger ma chambre et attendre 15h30 pour que papa puisse passer me chercher pour aller à la danse .
La danse , qu'est ce que j'aimais danser .. comme je le disais un samedi rien de plus normal , du moins c'est ce que je pensais , c'est pourtant ce fameux samedi que tout à basculer . Absolument tout , rien n'allais plus ressembler à la vie que j'avais jusqu'ici connue .
Avec Maman , Nil et Romuald ont menait une vie de gens heureux avec très peu certes mais heureux . Avec Nil qui avait alors cinq ans nous aimions par dessus tout jouer dans le grand jardin qui entourait notre maison . On cueillait des tamarins , on jouait à imiter notre grand frère Romuald et ses amis , ou encore j'entrais dans mon rôle de maitresse que j'appréciais énormément pour faire semblant de donner des "cours" à Nil .
Maman qu'est ce qu'elle était forte, elle nous a élever toute seule , elle avait repris ses études , d'ailleurs elle avait validée sa licence en langue spécialité espagnol . C'était une femme avec une force de caractère inouïe , sévère avec nous mais juste , elle était de ces femmes qui ne se laisse pas marcher sur les pieds , d'une grandeur et d'une ouverture d'esprit sans égale , son âme aussi pur que de l'eau , une boule de feu , un bambou , une femme " POTO MITAN " comme on dit si bien chez nous . Pourtant une de ses erreur ( malgré elle ) avait été d'être en avance sur son temps , surtout dans une société dans laquelle stéréotypes ,stigmates , préjugés absorbait les esprits et la capacités à pensée de manière rationnelle . Au delà de sa grande force de caractère , elle n'en restait pas moins une femme , un être humain fait de chair et de sang et pour qui aimer et être aimer était aussi un besoins et là a été sans doute peut être sa seconde "erreur ".
Cela faisait peut être trois ou quatre mois que nous passions souvent du temps avec ce monsieur que maman appelait " son ami " et avec les enfants de ce très chère ami de maman. Nous avions beau être des enfants nous avions tout de même l'esprit vif et nous n'étions pas stupide , nous avions vite compris que Pascal ce chère " ami" était le nouvel amoureux de notre maman adoré . Nous les avions surpris avec Nil , ils se faisaient un bisous un des ces nombreux dimanche après midi que nous passions à
la rivière !Ce samedi , papa m'avait ramener après la danse comme tout les samedis , à mon grand étonnement Pascal était là , c'était la première fois qu'il était la un samedi soir , il a même diner avec nous . Ce diner , ce fameux dîner je m'en souviendrai toute ma vie , gourmande comme je l'était j'en avait perdu l'appétit ce soir là à table , comment donc ne pas m'en souvenir ?
" Les enfants , maman à réussis ses examens mais elle doit encore étudier pendant deux ans .. en Martinique " et boum première bombe de la soirée et comme si ce n'était pas déjà assez maman avait poursuivit : " Pascal et moi nous sommes amoureux et comme les gens amoureux il va vivre avec nous maintenant pour former une famille " , "une famille " ces deux mots résonnait dans mon esprit d'enfant , n'étions nous pas déjà une famille avec Nil , Romuald et Maman ? je ne comprenais plus rien .
Deux pensée pour le moins contradictoire était née en moi ce soir là , la première étant qu'il était hors de question qu'on aille vivre en Martinique , hors de question que je laisse mes amis d'école et la deuxième était que j'étais contente pour maman , j'étais contente qu'elle soit amoureuse et que Pascal l'aime en retour .
Néanmoins , je suis sortie de table pour la première raison , je ne voulais pas allée en Martinique , j'en avais pleurer toute la nuit .. sans savoir que c'était les premières larmes de tristesse de toute une série ...
Samedi 2 Novembre 2006 , 14h arrivée au port maritime de la Martinique .
Après un trajet long et remuant, dans lequel j'ai failli vomir à plusieurs reprise tout mon petit estomac d'enfant de 8 ans nous sommes arrivés sur l'Île sœur enfin ! En revanche, c'était officiel, je détestais le bateau !
Un mélange d'émotion m'animait déjà dans mon petit être d'enfant , j'étais perdu entre la grande tristesses d'avoir laisser mon ile au belle eaux , ma famille , mes amis et l'excitation de cette nouvelle vie et les nouvelles aventures qu'elle allait pouvoir nous offrir et enfin stressé par tant de changement , se faire de nouveaux amis , de nouveaux repères , tout simplement s'adapter à cette nouvelle communauté .
Après plus d'une heure d'embouteillage pour atteindre Fort de France le centre ville de la Martinique , je pensais en mon fort intérieur " ça commence bien le séjour ici sera affreux comme ses embouteillages "oui je pouvais déjà partir facilement et souvent dans l'extrême petite . Aux alentours de 16 h, nous arrivons chez l'une des sœurs de Pascal qui tenait à nous présenter à sa famille , elle était notre premier détour avant d'arriver à" la maison " , dans mes souvenirs cette femme était d'une douceur . Second détour, présentation à l'un des frères de Pascal, troisième et dernier détour la maison familiale ou résidait la mère de Pascal, cette femme que j'imaginais pouvoir être et devenir comme une sorte de nouvelle mamy, nous avait accueillis avec un froid digne de l'Antarctique ! J'ai été déçu peut-être même blessé, j'avais placé un peu d'espoir en elle sans même la connaître simplement pour qu'elle devienne une sorte de repère comme mes chers et tendres grands Mère de l'île aux belles eaux !
La maison familiale était devenue notre chez nous le temps pour maman et Pascal de trouver un nouveau lieu de vie pour notre "famille ", vous l'aurez compris on a dû cohabiter avec la mère de Pascal, on l'avait surnommé " soukougnyan " avec Nil, au fil des jours les relations avec elle se sont dégradé, heureusement notre mère nous à trouver un nouveau toit.
L'arrivé dans notre nouveau chez nous fut l'un des souvenirs les plus joyeux , et pour la première fois la Martinique me paraissait pouvoir être mieux que la Guadeloupe , la maison construite au style coloniale , avait été ainsi conservé , avec quatre grande chambre , une cours où se trouvais un pied de carambole , et une chambre extérieur réservé à l'époque à la bonne .
Puis nous avons enchaîné les rendez-vous importants : inscription à l'école, médecin, achat scolaire .. Nous n'avions pas de voiture, nous avons donc beaucoup marché, ce qui nous à permis de découvrir notre quartier ainsi que Fort de France et ses commerces, ses rues pavés de carrelage brillant que je trouvais tellement beau. La médiathèque de Fort de France était devenue l'un de mes lieux préférés, mon amour pour les livres et la lecture se sont décuplés là-bas, nous avons pu également nous rendre à la plage en prenant la navette de Fort de France ces jours-là était l'un de nos préférés avec Nil.
Jusqu'ici, tout se passait bien, notre " famille " se portait bien, on s'adapte bien, même si une voiture en plus n'aurait pas été de refus. Maman poursuivait ses études, nous avons essayé d'être des enfants irréprochable, mais le problème est bien là nous sommes des enfants les bêtises ça nous rattrape toujours. À l'école, on s'était aussi bien adapté, je mettais fait de nouveaux amis en particulier, Latoya qui était Martiniquaise de naissance et Giani, qui était espagnol et venait de Saint-Domingue.
Je commençais à me sentir bien sur l'Île sœur, à en apprécier ce qu'elle avait à offrir, ses différences avec la Guadeloupe si petite parfois, mais tellement importante. Finalement, je la trouvais trop cool cette nouvelle vie, mais on dit toujours que le bonheur est de courte durée .
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Bambou
RandomLes traumatismes laisse tant de séquelle insoupçonnée .. nous sommes touchés au plus profond de notre être . Pour en prendre conscience laissez votre âme vous parler enfin et vous saurez .