CAPHARNAÜM : chapitre 3

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Je jette un coup d'oeil dérouté à mon téléphone qui affiche 11h47 sur l'écran.
Après avoir fouillé tous les tiroirs et placards de la salle de bain en désordre, je trouve enfin un doliprane, qui fait rapidement effet et stope les piques de douleurs qui agressaient mon cerveau à chacun de mes faits et gestes.

Je longe le petit couloir de l'appart, totalement désorientée, pour déboucher sur le salon qui a l'air de servir de cuisine, ou l'inverse d'ailleurs.
C'est un peu comme si une salle à manger avait eu un enfant avec un salon...

Attendez, qu'est-ce que je viens de dire ? J'ai vraiment bu comme jamais en fait pour raconter des stupidités pareilles.

Je me trouve un verre et y verse de l'eau. Je le garde dans mes mains et reste debout, ne sachant pas trop où m'assoir, sachant qu'une fille et un gars sont affalés sur les deux seuls canapés.

Il n'y a même pas de chaises pour accompagner la petite table carrée, encombrée de plantes graces diverses et variées.
Je m'adosse finallement sur le plan de travail, perdue dans mes pensées, encore trop floues pour les décrypter.

Un grand brun entre dans la pièce en désordre et me regarde étrangement. Je n'y prête pas attention. Mais il se dirige vers moi et me fixe un moment. Il se décide à mettre fin à ce silence de plomb :

- Ça va ?

J'hoche la tête, le regard froid pas trop sûre de ma réponse. Je commence à me souvenir du début et milieu de la soirée d'hier mais la fin ne me revient pas.

- T'es pas obligé de mentir, hein...

- Je me souviens pas. C'est la première fois que ça m'arrive.. Je..

Il plante alors ses yeux dans les miens, et demande à nouveau, d'une voix plus douce :

- Ça va ?

Et là les souvenirs affluent. Je contiens dûrement les quelques larmes qui tentent de s'échapper et j'ai du mal à rester stoïque. Mon corps baissent les armes et laisse une larme couler. Puis deux, puis trois.

Je perçois à peine l'air surpris qui se dessine sur son visage.

×FLASHBACK ×

Il m'atrappe gentiment le bras en souriant. L'alcool me fais glousser et mon corps a du mal à encaisser. Il me dirige vers une ruelle et me caresse la joue. Il la dirige vers mes lèvres et les retrace du bout de son index.

Il m'embrasse d'abord doucement, avant de commencer à me mordre la bouche ici et là, et de tirer doucement sur mes cheveux.

Son bras libre gambade sur le mien et le griffe légèrement. Je fronce alors les sourcils, interloquée par ses gestes. Je me détache de ses lèvres quand il commence à me faire mal.

Je réplique, avec une expression incompréhensible, vu le taux d'alcool dans mon sang :

- Aoutch... Arrête ça va laisser des traces.

Il me répond par un sourire singulier, qui au passage, ne m'inspire pas du tout confiance en fait. Mais il tente de me ramener contre lui et je le repousse gentiment en rigolant nerveusement.

Son regard s'assombrit et il me tient fermement la main droite.
J'essaye de desserer son emprise, mais il n'en fait rien.


Je commence alors à le prier :

- Heu... Je crois que j'ai d'autres trucs à faire j'ai pas trop l'temps...

Il me fixe de plus en plus bizzarement, comme si j'étais de la viande fraîche qu'un lion regardait.

Je continue :

- Je te laisse mon zero six, on se verra plus tard, t'inquièt-

Je tire d'un coup sec sur son bras, pour qu'il me lâche, mais il s'énerve et grogne en resserant sa main bien plus fort.

Il me met une sacrée claque, ce qui ne me laisse pas de marbre. Mon cerveau se reconnecte et passe en mode automatique, bien que mon taux d'alcolémie ralentisse mes gestes.

Je tente tant bien que mal de me débatre et parviens à lui enfoncer deux doigts dans ses orbites.  Il me lache et j'en profite pour m'enfuir mais mes jambes refusent de m'obéir puisque l'adrénalyne les fait violemment trembler.

Mon cerveau ne me laisse plus rien contrôler.

J'aperçois juste un gars arriver en ne tardant pas à l'injurer de tous les noms.

×FIN DU FLASHBACK×

Le grand brun veut me prendre dans ses bras, mais je refuse, trop peu habituée à une telle douceur.

J'ai oublié ce que c'est, maintenant.

Ma mère se fiche de savoir si je vais bien et la seule personne qui s'intéresse vraiment à moi c'est mon prof d'art visuel qui passe son temps à me lancer des électrochocs. Mon coeur est balafré et je suis insensible à l'amour.

Mais mes yeux me prive de ma vue tant je pleure. Ça fait bien longtemps que je n'ai pas libéré mes larmes. Cela remonte à quelques années en arrière, quand mon père est parti.

Il me prend rapidement dans ses bras, en voyant que je ne bouge plus, et que seuls mes sanglots perturbent le silence de la pièce.

Je ne refuse pas car de toute façon, quand je quitterai cet appartement, ma rencontre avec lui ne sera plus qu'un lointoin souvenir désastreux.

Je pleure maintenant à chaudes larmes. J'entends seulement le couple du canapé se raporocher de nous, inquiets. Il les rassure et m'allonge sur ses genoux après s'être installé sur le canapé, maintenant libre.

~

Je me réveille lentement, clignant frénétiquement des yeux, pour chasser la lumière de ma rétine. Je me rends vite compte que je risque de réveiller mon sauveur d'une nuit, ou bien mon ange-gardien à usage unique, qui sait.

Je sens sa main droite s'animer doucement, pour venir caresser mes cheveux. Je lève les yeux, et retrouve, le même sourire apaisant qui m'avait soulagé une ou deux heures auparavant.

C'est mon stupide ventre qui vient rapidement casser ce joli moment. Je me redresse et m'assois. Le grand brun rit légèrement, et me demande alors d'une voix attendrie :

- Tu n'as pas mangé ce matin ? Tu veux quelque chose ?

Voyant que je suis gênée de m'imposer, il me rassure :

- T'inquiètes, je m'occupe de toi. J'te ramènerais chez toi quand tu voudras.

J'hoche convenablement la tête et m'assis en tailleurs tout en attrapant un plaid. Maintenant que ses bras ne me tiennent plus chaud, mon t-shirt et ma culotte ne suffisent plus à me garder à une température normale.

*****

Hi ! Je suis méga surprise quand je vois le nombre de personnes qui lisent mon histoire ;-;
J'ai publié 3 chapitres et j'ai déjà presque 300 vues. Et puis les fictions comme la mienne n'attirent pas beaucoup les lecteurs/lectrices.

Bref, dites moi ce que vous en pensez en commentaire et n'hésitez pas à voter !

¤ Que pensez-vous de ce grand brun ?

¤ Vous attendiez-vous à un tel évènement ?

¤ Est-ce que ça va changer la façon de vivre de Hailey ?

CAPHARNAÜMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant