Fiction OrelxGringe - Jusqu'où tu m'aimes ?

Chapitre 10 - La promesse du retour.

« Orel, je vais pouvoir rentrer. »

Guillaume lui avait balancé ça dès qu'il fut assis sur la chaise à ses côtés.

« Pardon ?

— Ils ont dit que je pourrai bientôt rentrer, expliqua Guillaume en se redressant sur son lit.

— À la maison ? Si tôt ? s'étonna Aurélien.

— Tu ne veux pas ? s'inquiéta Guillaume en fronçant les sourcils.

— Hein ? Si bien sûr que si, rit Aurélien. J'attends que ça, le rassura-t-il. Mais c'est pas... un peu tôt ?

— Le plus tôt sera le mieux, dit Guillaume. Regarde, j'arrive à bien m'exprimer, non ?

— Si, c'est parfait. Et la rééducation, ça en est où ?

— D'après le docteur, je réapprends plus vite qu'il ne l'aurait pensé. Il dit que ça doit être ma hargne, rit Guillaume. Apparemment en moins de deux mois, c'est du jamais vu pour une overdose !

— C'est super, sourit faiblement Aurélien. J'ai hâte alors... »

Il baissa la tête en sentant ses yeux le brûler. Ils avaient réussi. Et maintenant, il avait peur du retour de Guillaume. Peur qu'il ne reparte avec ces gars, qu'il l'abandonne encore, qu'il se remette à le haïr...

« Orel ? demanda doucement Guillaume en touchant sa main. Qu'est-ce que t'as ?

— R-rien, t'inquiètes pas, sourit-il en relevant le visage. Tout va bien. »

Guillaume lui lança un regard dubitatif et il soupira. Non, tout n'allait pas bien. Le fait qu'il s'inquiétait pour Guillaume lui avait fait oublié un instant leur dispute d'avant l'accident mais... il ne pourrait pas oublier cette dernière aussi facilement. Il était soulagé de voir à quel point son ami avait récupéré après son overdose mais il gardait en lui beaucoup de rancoeur et de tristesse. Guillaume l'avait blessé. Et il ne voulait pas faire comme si de rien n'était. Mais il voulait aussi qu'il rentre chez eux, que tout redevienne comme avant. Tout était si confus dans sa tête.

« Je... Je vais rentrer, dit-il soudainement en se levant. Claude et les gars devraient passer dans l'aprèm.

— Orel, l'arrêta Guillaume en attrapant soudain son poignet. Tu es sûr que tout va bien ?

— Je... oui... balbutia Aurélien en se dégageant doucement. Oui, tout va bien. Je vais préparer l'appart pour ton retour. C'est le bordel, dit-il en forçant un sourire sur ses lèvres.

— Le bordel ? se moqua Guillaume en haussant un sourcil. Orel, tu ne sais pas ce que c'est que le vrai bordel, maniaque comme tu es.

— Tu serais étonné. » répondit seulement Aurélien en s'éloignant rapidement.

Il sentit les yeux de Guillaume le suivre et il ferma la porte de la chambre, s'adossant à celle-ci de l'autre côté. Maintenant que le plus vieux était hors de danger et qu'il pouvait même sortir de l'hôpital, son esprit lui permettait de s'attarder sur la soirée qui avait commencé tout ça et il sentit son cœur se déchirer dans sa poitrine. Guillaume l'avait repoussé, lui avait dit qu'il n'était personne pour lui et était parti sans demander son reste. Peut-être que maintenant qu'il n'avait plus besoin de lui... il le laisserait tomber à nouveau ? Peut-être qu'il retomberait dans ce vieux cercle vicieux et qu'encore une fois il n'arriverait pas à le retenir ? Et peut-être que cette fois, il en mourrait ?

***

Cette nuit-là, il fit un cauchemar et resta éveillé à regarder le plafond de sa chambre jusqu'à l'aube.