W.C.K.D. IS BAD -- Le Labyrinthe/Newt

Chapitre 11 : Indécisions

Suite à la montée de la boîte et au mot énigmatique accompagné des deux seringues, Alby avait convoqué un conseil spécial où tous les blocards étaient conviés. Car cela nous concernait tous. En tant que second en commande, j'avais pris place aux côtés de notre chef. Ce dernier se leva et se dirigea vers le centre de la salle. Les autres étaient assis sur les bancs en bois alignés en forme de gradins.

- Mes amis, il n'y a aucune raison de paniquer, commença Alby, sur un ton se voulant rassurant. La boîte est toujours revenue avec des vivres et un nouveau.

- La boîte n'est toujours pas redescendue, intervint Gally, prenant place aux côtés d'Alby, au centre de la salle. D'habitude, dès qu'un nouveau arrive, elle ne reste pas ouverte. Pourquoi est-elle toujours ici ?

Je lançai un rapide coup d'œil général autour de moi. Les blocards semblaient prendre en considération les propos du bâtisseur. Une atmosphère anxiogène était en train de s'installer.

- Allons, Gally, pourquoi en serait-il autrement ? En un peu plus de trois ans, nous avons réussi à bâtir une petite société, sans avoir de gros problèmes. Nous avons toujours été pourvus d'un nouveau et de ressources nécessaires à notre survie chaque mois.

- Voyons, Alby, tu vois bien que les choses changent. D'abord, Thomas qui arrive et qui se croit tout permis et Ben qui se fait piquer et qui attaque la nouvelle en la prenant pour Teresa... Tu ne trouves pas tout cela bizarre ? Depuis les trois dernières arrivées, ce n'est plus comme avant, plaida le rouquin à la stature impressionnante.

Autour de nous, mes camarades commençaient à se poser des questions. Gally avait réussi à semer le doute dans leurs esprits. En entendant leurs prénoms, je reportais mon attention vers Thomas, Teresa et Kayla qui étaient assis côte à côte. Je m'attardais sur elle. Bien que ce n'était clairement pas le moment, je ne pouvais m'empêcher de repenser à notre dernier échange. Depuis, nous ne nous étions pas reparlés. Je pensais même qu'elle m'évitait. Je ne lui en voulais pas. Je l'avais blessé. La dernière image que j'avais d'elle étaient ses grands yeux bleus larmoyants.

Minho se leva et prit la parole.

- Je ne suis pas d'accord. Depuis que Thomas est arrivé, nous avons trouvé de nouvelles sections du labyrinthe que nous n'avions jamais exploré. Nous sommes tellement proches de trouver une sortie, pourquoi arrêter maintenant ? De plus, si la boîte ne redescend pas, nous allons devoir trouver une solution pour palier à nos besoins. Et cette solution se trouve au bout du labyrinthe.

De acclamations se firent entendre parmi les blocards. J'étais d'accord avec Minho. Nous ne pouvions pas rester enfermer dans le bloc. Ce n'était pas une vie.

- Franchement, les gars, vous acceptez ce genre de propos ? gronda le maton des bâtisseurs. Depuis que nous sommes là, nous n'avons jamais eu à nous plaindre. Nous avons toujours été bien traités et personne n'a jamais protesté. Et puis, Thomas est arrivé et...

- Et quoi ? intervint le coureur, qui se leva des gradins pour rejoindre le centre de la salle. Au moins, moi, j'ai fait quelque chose. J'ai essayé de trouver des solutions pour s'échapper de cette prison. Peux-tu en dire autant ?

Gally se rapprocha dangereusement de Thomas, le regard agressif pointé sur le brun.

- Mais pour qui tu te prends, la tâche ? l'agressa Gally. Tu n'as pas la parole ici, tu n'es pas un maton. Tu crois m'apprendre la vie ? Tu es là depuis trois semaines, je suis là depuis trois ans...

- Exactement ! le coupa Thomas. Ça fait trois ans que tu es là et tu te complais à jouer les marionnettes pour les gens qui nous ont envoyés ici. Désolé, mais moi, je ne peux pas continuer comme ça, et je ne pense pas être le seul.