Une lumière filtrait par les volets et éclairait toute la pièce. Je ne savais pas quelle heure il était mais il était trop tôt pour moi puisque j'étais encore fatiguée. J'essayai de me rendormir en fermant les yeux mais c'était peine perdue. Je sentais une présence dans le lit à côté de moi. Mon cerveau commença à tourner rapidement alors que je cherchais à savoir qui était dans mon lit et surtout où je me trouvais. Je ne parvenais pas à atteindre la table de chevet à côté de mon lit. J'ouvris les yeux et la réalité refit surface : j'étais à Budapest avec Émilie.
Je me levais alors qu'elle dormait encore et me faufilai dans la salle de bain en faisant attention de ne rien percuter. Je me préparai en profitant du silence de la pièce pour réfléchir. Nous étions mardi, et nous repartions samedi. Il me restait cinq jours à passer avec Émilie. Nous nous étions facilement retrouvées, nous étions au fond toujours les même petites filles, mais il restait des "non-dits" qui flottaient dans l'air. Je n'aimais pas les "non-dits", j'étais quelqu'un de trop franc pour les supporter bien longtemps. J'espérai juste que quand je mettrai les pieds dans le plat cela ne m'éclaterai pas à la figure.
Une fois prête, je sorti de la salle de bain et vit Émilie assise sur le lit à regarder son téléphone.
- Hey ! Bien dormi ? Me demanda-t-elle.
- Comme une tombe. J'étais crevée. Tout va bien ce matin ?
- Oui, prête pour explorer la ville. Je vais aller m'habiller. Par quoi veux-tu commencer ?
- Par un café ?
- Super !
Nous sortîmes de l'appartement en faisant bien attention de fermer la porte à clef. Je regardai par la fenêtre nos affaires étalées sur le sol et mon bordel familier dès ce deuxième matin me fit sourire. Une bourrasque souleva mes cheveux et je me pelotonnai encore plus dans ma fourrure.
Nous descendîmes par l'escalier, un point assez lugubre de la résidence. Émilie tourna sur sa droite en sortant, elle semblait savoir où elle allait alors que j'étais totalement perdue. Au tournant nous aperçûmes une espèce de petit kiosque dont se dégageait une fumée alléchante. Un homme à l'intérieur enroulait des bandes de pâtes autour d'un cylindre en métal.
- Oh super, ce sont des chimney cakes ! Tu veux essayer ?
- Je suis censée savoir ce que c'est ? demandais-je en la dévisageant.
- Des brioches typiquement hongroises. J'ai vu toutes les influenceuses prendre des photos avec. Je veux essayer, ça à l'air super bon.
Elle s'avança vers le kiosque et montra une pâtisserie recouverte d'amandes. L'homme hocha la tête, la servit et lui montra une petite calculatrice où il était écrit "300 HUF", la monnaie hongroise. Attirée par l'odeur et par la volonté de m'impliquer dans les découvertes locales, j'en demandai un saupoudré de noix de coco. Bravo Antonia, la noix de coco c'est très local.
Satisfaites par nos achats encore chauds entre nos mains, Émilie marcha jusqu'à un Starbucks où nous nous assîmes un moment pour petit déjeuner et planifier nos visites de la journée.
Plus nous visitions et plus la ville était magnifique. Cette fois-ci nous nous perdîmes dans Pest, la partie Est de la ville. L'architecture était magistrale et les rues étaient bordées de bâtiments sculptés aux allures haussmanniennes. La journée fut longue car nous ne cessions de marcher et de nous arrêter sans cesse, pour voir des musées, faire des photos ou chercher notre chemin.
Quelques heures plus tard, le soleil était couché depuis un moment et nous arrivâmes hilares dans l'appartement.
- Mais oui je me souviens ! Tu étais sortie avec lui quoi, deux semaines maximums ? Il avait encore son duvet de puceau et une vieille teinture blonde.
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Laisse tomber j'ai plus mal
RomanceIl me court après, je le vois bien. Les hommes se liquéfient souvent face à une jolie courbure de reins. Mais non il ne m'intéresse pas. Bien sûr que non. Après oui, j'aime bien sa bouche il faut se l'avouer, ses rides rieuses, ses chaussures touj...