Chapitre 8 : Libération chronométré

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  Je suis prisonnière, ligotée aux niveaux des poignets, je gis sur un sol dur et froid.
J'ouvre les yeux, il est en damier, je regarde autour de moi. Nous sommes dans une cuisine, elle est faiblement éclairée par une petite lucarne. Au fond de la pièce, un plan de travail ensanglanté, des couteaux si long et si tranchant qu'ils en feraient pâlir plus d'un sont disposés dessus en grand nombre. Mais il y a surtout cet odeur indescriptible et si répugnante que je m'en étoufferais presque. Puis je le vois, lui. Il gît tout aussi piteusement par terre. Je le secoue du bout des pieds dans l'espoir de le réveiller, je ne supporterais pas de rester tout seule bien longtemps avant de devenir folle.
Tout est flou dans mes souvenirs quand je tente vainement de me rappeler pourquoi je suis là, prisonnière. Tout ce dont je me souviens, c'est que nous avons tirés, mas ils ont envoyer une espèce de grenade qui nous aveugler. Juste après j'ai sentis un coup à l'arrière de mon crâne, puis plus rien. Trou noir.

Il commence à se réveille lui aussi, il à l'air aussi ébahis que moi.
-Qu'est qu'on fout ici ? Fut la première chose qu'il dit

-On est dans une cuisine, sûrement à cause de ceux qui voulait notre peau hier.

-Pourquoi alors ils nous ont mit dans leur cuisine ? Me questionna-t-il

-J'en sais rien moi aussi ! Chuchotais-je l'air un peu paniquer. Faut qu'on parte, on se posera des questions après.

Il acquise d'un mouvement de tête. Puis nous entendons des bruits de pas au-dessus de nos têtes. Une porte s'ouvre grinçant longuement. Elle laisse passer un rayon de lumière qui éclaire sommairement la cuisine.
Aussitôt, je fais semblant d'être inconsciente, et Jules fait de même.
Je les sens se rapprocher de nous, le faisceau aveuglant d'une lampe torche se braque sur nous. Leurs voix s'élèvent :

-Des belles prises, on a eu d'la chance d'en trouver d'aussi jeunes. Tu nous prépares quoi avec eux ?

-Un rôti sûrement, il doivent être assez tendre et à la fois musclé pour ça. Répondit le second

-Parfait, mets-toi au travail rapidement alors.

Puis les deux hommes s'éloignèrent et quittèrent la pièce d'un pas lourd.
J'ai un plan, foireux mais ça reste un plan.
Dès que je suis assuré qu'il n'y aucune chance qu'ils reviennent de sitôt. J'ouvre mes yeux et m'adresse à Jules sans perdre de temps.

-J'ai un plan ! Dès qu'il revient, on le frappe au niveau des jambes, pour le faire tomber et on l'assomme après. Il doit sûrement avoir les clés de nos menottes.

Jules n'a pas l'air très emballé par mon plan, il me regarde avec résignation.

-Ouais, et on fera quoi après ? Dit-il tout bas.

-Bah on cours...

-Génial, qu'elle bon plan. Le bâtiments grouille de putain de cannibales, on a aucune chance. Termina-t-il abattue. C'est finit, on a perdu la partie.

-T'es sérieux là ? T'abandonnes comme ça ?! On a survécu pour rien ? Tu m'a laissé la vie sauve pour qu'au final, on meure ?

Il ne répond pas et commence à éviter mon regard, il se cale contre le battant d'un ancien four.
Je soupire énervé, comment il peut me laisser comme ça ?! Pourquoi d'un coup il s'abandonne à la mort.
Avec ou sans lui, je veux survivre. J'ai pas endure tant de souffrances, tant d'épreuves. Pour mourir découper comme de la viande. J'aurais qu'une de pas finir en hachis.

-Fait ce que tu veux, moi je tente ma chance...

Je me mets en place dans un timing presque parfait puisqu'il revient déjà.
Je ferme les yeux, mais juste avant de le faire, je l'aperçois rester de marbre la tête baissée, qu'elle idiot...

Il s'approche à nouveau de nous.

-Je vais m'occuper d'elle en premier. Lança-t-il avec presque l'excitation d'un enfant devant ses jouets noël.

-Non occupe-toi de moi en premier. Elle mérite de vivre plus longtemps. Dit Jules d'une voix lasse, il venait à l'instant de signer son arrêt de mort, et du miens par extension.

Mais par je ne sais qu'elle miracle, le cuisinier ne prit pas compte de sa supplique et lança :

-M'en tape.

Je plisse alors les yeux et voit ses mains se rapprocher dangereusement de moi, c'est alors que je passe à l'action. La pointe de ma chaussure heurte avec force son entre-jambe, et il s'écroule par terre dans un crie de douleur. Je lui laisse aucun répit et continue de le frapper dans les côtes sans relâche une sorte de rage prenant le contrôle de mon corps. Je continue de frapper, jusqu'à qu'il n'y ait plus aucun crie, plus rien.

Alors essoufflé, j'observe l'œuvre macabre que je venais de créer, et des larmes me montèrent aux yeux. Ma respiration est rauque, affolé. J'ai lâché, tout mes démons sur lui et même s'il avait pour projet de me manger, je m'en veux presque de l'avoir faire souffrir autant.
Jules lui, regarde dans le vague, horrifiée par la scène devant ses yeux.

A travers la pénombre, je distingue une bosse au niveau de sa poche. Du bout des pieds, je guide le trousseau jusqu'à qu'il tombe avec fracas par terre. Toujours avec mes pieds je le traîne jusqu'à moi et l'attrape
du bout des doigts.

Après de longues secondes à triturer la clé dans tous les sens. J'entends enfin le déclic qui annonce ma délivrance.
Je me libère de mes liens avec empressement et je glisse le porte-clés dans mon jean ça peut toujours servir.
J'accours et le libère à son tour, mais il reste là. Les bras ballant, l'air toujours hébété. Il est définitivement en état de choc.

Je me baisse à sa hauteur, le force à me regarder dans les yeux, et je le baffe violemment.

-Réveille-toi. Ordonnais-je énervé.

Il me regarde surprit, et je recommence accentuant le coup.

Il finit par réagir et me regarder amèrement.
-Fous moi la paix, dégage d'ici ! Maugréa-t-il

-Pas question, je ne t'abandonne pas ! Protestais-je.

Je serre sa main contre la mienne, et ce simple contact à l'air de l'aider. Nous nous relevons ensemble. Il à l'air peu à peu de reprendre ses esprits, enfin...

Je crois, qu'il a trop d'influence sur moi...Et je n'aime pas du tout ça, depuis que nous nous sommes rencontrés. J'ai comme l'impression de changer grâce à lui. Si ça avait été une autre personne, je serais parti sans demander mon rester, sans même l'aider. Ma survie compte plus que celle d'un inconnu. Mais je n'ai pas envie qu'il meurt c'est pour ça que je suis prête à risquer la mienne juste pour lui. Tout est flou avec lui, tout est compliqué. Nous nous connaissons à peine mais pourtant j'ai le sentiment de le connaître depuis des années. Et pourtant des fois, je n'arrive pas à le comprendre. C'est qui est très paradoxale en soit. 

J'attrape un des couteaux posé sur l'horrible comptoir et nous commençons à monter les escaliers, petit à petit. Le moindre bruit pourrait nous tuer. Nous sommes devant la porte, je la pousse avec appréhension. Et...  

Secteur 2 : La ville des morts.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant