Joal Je me rappelle.

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Joal je me rappelle
Je me rappelle des signares à l'ombre verte des vérandas
Je me rappelle des signares aux yeux suréels comme un éclair de lune sur la grève.

Je me rappelle des fastes couchants
Où Koumba N'Dofène voulait faire tailler son manteau royal.

Je me rappelle des festins funèbres fumant du sang des troupeaux égorgés
Des bruits des querelles, des rhopsodies des griots.

Je me rappelle les voix païennes rythmant le Tantum Ergo
Et les processions, et les palmes et les arcs de triomphe.

Je me rappelle de la danse des filles nubiles,
Les choeurs de lutte -oh la danse finale des jeunes hommes, buste

Penché élancé et le pur cri d'amour des femmes
Kor Siga

Je me rappelle, je me rappelle
Ma tête rythmant
Quelle marche lasse le long des jours d'Europe où parfois
Apparaît un jazz orphelin qui sanglote, sanglote, sanglote.

Léopold Sédar Senghor.

Léopold Sédar Senghor, né le 9 Octobre 1906 à Joal, au Sénégal, et mort le 20 Janvier 2001 à Verson en France est un poète, écrivain, homme d'État Français,  puis Sénégalais et premier président de la république du Sénégal et il fut aussi le premier Africain à siéger à l'académie Française. Il a été également ministre en France avant l'indépendance de son pays.

Il est le symbole de la coopération entre la France et ses anciennes colonies pour ses partisans ou du néocolonialisme français en Afrique pour ses détracteurs.

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