Noir

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Il était onze heure cinquante et cela faisait déjà dix bonnes minutes qu'Emiko était plantée devant cet immense rayon sans savoir quoi prendre. 

Elle n'y connaissait rien, Sakunosuke avait refusé de prendre un animal par manque de temps pour s'en occuper quand ils habitaient ensemble. Il faut dire qu'il avait peu de temps à accorder à sa sœur alors il n'en avait pas pour un animal. De plus, avoir un animal restait un investissement qu'ils ne pouvaient se permettre. Ils n'étaient pas pauvre mais n'étant qu'un sous-fifre à la mafia, son salaire n'était pas affriolant et sa sœur était encore étudiante. Alors devant le rayon animalerie du magasin Emiko était perdue. Elle ne savait même pas quel âge avait le petit Akita qu'elle avait recueilli la veille ni même ses goûts. La jeune femme lui avait simplement donné de la viande crue et de l'eau et il ne s'était pas fait prier.

"Besoin d'aide ? Demanda une voix de femme."

Emiko se retourna et regarda la personne qui lui avait adressée cette question. Yūgure s'avança dans le rayon vers elle avec un sourire cordial.

"Tu as un animal ? Questionna la membre de la mafia portuaire.

- Oui, répondit Oda un peu méfiante. J'ai recueilli un Akita hier. Il était seul et affamé mais je ne sais pas vraiment avec quoi le nourrir. Je lui ais de la viande crue mais je ne sais pas si cela suffit. Je n'ai jamais eût d'animal avant... 

- De la viande crue c'est parfait ! Ce sont des carnivores alors il n'y a rien de mieux mais ça coûte un peu cher chaque mois alors tu peux aussi prendre des croquettes mais veille à ce qu'il y ait beaucoup de viande pour son bon développement. S'il est jeune il aura tendance à manger beaucoup à cause de l'énergie qu'il dépense donc au début niveau budget c'est un peu dur mais ils se calment avec le temps. Enfin je te dis ça mais mon dobermann continue de manger pour quatre alors qu'il a déjà trois ans !

- Tu as un chien pour le travail ?

- Non, en faite un groupe de transporteur piquait dans nos marchandises alors les lézards noirs se sont occupés d'eux et je devais détruire les documents nous concernant par la suite. Sauf qu'en allant chez le leader du groupe je l'ai trouvé tout seul enfermé dans une cage avec une muselière. Alors je l'ai pris avec moi, je ne pouvais pas le laisser, il serait mort de faim.

- Effectivement...Tuer des hommes ou en abandonner à la mort ce n'est pas très grave mais abandonner un chien oui...Soupira Emiko.

- Si tu fais référence à ce qui est arrivé à ton frère je ne peux rien te dire. J'étais en mission à Tokyo au moment des faits, c'est monsieur Nakahara qui m'a raconté ce qu'il s'est passé après notre rendez-vous. Je suis sincèrement désolé mais je ne peux pas t'aider là-dessus. Cependant je tiens à te préciser quelque chose...même si je fais partie de la mafia je ne tue pas. Je n'arrive pas à me résoudre à prendre la vie de quelqu'un, peu importe ses actes...alors si tu veux reprocher quelque chose à quelqu'un choisit mieux tes accusations."

Yūgure laissa, les poings serrés, Emiko seule dans son silence. La jeune femme était vexée. Pourquoi tout le monde les prenaient-ils comme des assassins sans foi ni loi ? Ses mains étaient encore propres et innocentes. Le principal travail de Yūgure était la filature et la destruction de documents, jusqu'ici elle s'en était sortie sans verser le sang elle-même. Il est vrai quelle se sentait à l'écart à cause de ses méthodes mais le parrain l'avait recruter en connaissance de cause. La raison était un mystère mais ce principe était le fondement de la mafia alors elle n'en est pas étonner.

Emiko voulut rattraper Yūgure pour s'excuser mais elle avait déjà disparue. La jeune femme serait certainement à ce restaurant où elle mangeait tous les midis mais Oda ne serait certainement pas la bienvenue à sa table maintenant. Surtout qu'il y avait le risque que ce capitaine au chapeau soit là et pour lui non plus elle ne serait pas la bienvenue. Il lui avait bien fait comprendre que si elle s'approchait de nouveau de la mafia il ne la laisserait pas partir gentiment.

La jeune femme rentra chez elle déjeuner. L'inconnu aux fleurs du cimetière ne venait que dans l'après-midi, elle devait attendre encore un peu avant de le rencontrer. Cependant, elle se demandait encore quoi lui dire. Elle devait être vigilante, sinon le scénario de l'Agence se reproduirait. Et puis il y avait toujours le risque qu'il ne soit pas l'homme qu'elle recherche et que dans le pire des cas il fasse parti de la mafia portuaire. Si c'était le cas et qu'il disait tout à ses supérieurs elle aurait de sacrés ennuis.

Sakaguchi lui avait longuement parler de Dazai. Maintenant elle savait qu'elle l'avait manqué de peu en allant à l'Agence puisqu'il y travaillait depuis quelques années. Son frère aurait dût faire pareil et quitter ce qui l'a précipité dans son cercueil. Il n'aimait pas son travail et ne voulait plus tuer alors pourquoi était-il resté ?

***

Emiko arriva à l'entrée du cimetière un bouquet à la main. Elle avait passé l'après-midi à réfléchir à ce moment précis mais aucunes idées lumineuses ne lui étaient venues. Aborder des inconnus n'étaient pas vraiment sa tasse de thé, même si depuis qu'elle était revenue elle s'était rendue compte n'avoir fait que cela avec les mafieux, les enquêteurs et Sakaguchi. Le regain de courage provoqué par son retour et sa promesse était en train de s'essouffler.

La jeune Oda commençait à stresser. L'angoisse montait, comment avait-elle pût osé ? Parler en public ? Être audacieuse quitte à se mettre en danger ? Fréquenter des criminels ? Elle avait perdue la notion du danger en revenant tout ça parce qu'elle la connaissait. Elle connaissait cette sensation d'être suspendue à un fil, d'avoir la corde autour de son cou et de la sentir resserrer sa prise. Cette sensation de vertige, la perte de ses repères, les sens qui s'amenuisent avec le temps. Combien de fois était-elle passé à deux doigts de...la mort ?

Ça recommence.

La jeune femme avait du mal à respirer et commençait à faire de l'hyperventilation. Ses jambes, ses mains tremblaient. Elles avaient des sueurs froides alors qu'elle sentait sa cage thoracique la brûler de l'intérieur.

Ça recommence !

Sa vision se troublait. Elle allait s'évanouir, elle le savait. Ce n'était pas la première fois mais la jeune Oda ne pensait pas que ses crises recommenceraient si tôt. C'était censé être fini. Elle était censé être guérie. Elle n'en pouvait plus et se laissa tomber sans chercher à se poser.

"Mademoiselle ! Cria une forte voix masculine. L'homme n'avait pas eut le temps d'empêcher Emiko de s'écraser au sol. Il l'avait vu, de loin, s'immobiliser à l'orée du cimetière et blanchir à vue d'oeil mais à peine avait-il entamé sa marche vers la demoiselle qu'elle était tombé. L'homme vérifia sa tête sans trop la déplacée. Elle n'avait qu'une plaie causé par le gravier du sol et aurait une belle bosse le lendemain mais la blessure était superficielle. Il suréleva sa tête pour la poser sur ses genoux et pris son téléphone pour appeler un docteur quand elle ouvrit les yeux, son regard était hagard et perdu.

" Mademoiselle, j'appelle un médecin pour vous aidez. Vous vous venez de faire un malaise. Expliqua l'homme en contactant ce fameux médecin mais il fut interrompu par la main d'Emiko qui effleura les bandages de son cou, l'esprit encore désert.

- Vous...vous êtes...

- Je m'appelle Dazai Osamu. Je suis enquêteur et je vous promets de ne vous laissez lorsque j'aurai la certitude que allez mieux. Déclara-t-il en douceur pour rassurer la jeune femme."

Cependant quand il finit sa phrase Emiko écarquilla les yeux d'effroi. Dazai était perdu face à la terreur qu'il lisait sur son visage. Il devenu d'autant plus inquiet quand celle-ci ferma les yeux de nouveau pour ne plus les réouvrir et que ses muscles auparavant crispés s'étaient totalement détendus.

Il était seize heure dix-sept.

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Bonjour/Bonsoir, je triche un peu parce que je n'ai pas les 1400 mots minimums que je fais pour ses chapitres mais bon tant pis.
D'abord je m'excuse pour le temps qu'à pris le chapitre précédent pour paraître mais étant donné que j'ai une autre fanfiction bungou stray dogs en préparation j'y passe plus de temps et du coup j'avais un petit peu oublié celle-ci.
Je voulais aussi vous remerciez vous qui lisez, votez et parfois commentez, ça me fais très plaisir.
Voilà j'ai tricher et vous êtes complices puisque vous avez lu la tricherie sans partir, du coup je vous souhaite une bonne journée/nuit avec ce 1472ème mot !

Plume (temporairement abandonnée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant