le Mouridisme 😍

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SERIGNE MASSAMBA MBACKE

Serigne Massamba MBACKE est né à Patar en 1883, quelques mois après la disparition de son vénéré père Mame Mor Anta Sally MBACKE. Il a été baptisé par son grand frère et marabout Cheikh Ahmadou Bamba qui était en compagnie de plusieurs grands disciples dont Serigne Ndame Abdourahmane LO et Mame Thierno Birahim.
En allant à cela, Serigne Touba passe se recueillir devant la tombe de leur père Mame Mor Anta Sally qui lui suggéra d’attribuer au nouveau-né qu’il devait baptiser le prénom de son grand père Massamba Anta Thièbo.
Il est le benjamin des fils de son père Mame Mor Anta Sally dont l’aîné était Mame Mor Diarra suivi de Cheikh Ahmadou Bamba. Quant à sa mère, elle portait le nom de Sokhna Aissatou DIOP. Cette dernière était issue de la famille la plus célèbre de Koki. Auparavant, Sokhna Aissatou Diop était épouse du Damel Lat Dior DIOP avec qui elle a eu un enfant nommé Serigne Mor Isseu DIOP. A la mort du roi elle revenait de droit à Mame Mor Anta Sally avec qui elle donna naissance à Serigne Massamba MBACKE
La simple évocation du nom de Serigne Massamba Mbacké ressuscite toute une génération de grands disciples doyens d’âge ayant consacré toute leur vie à la quête de l’agrément de DIEU troquant les liens de parenté qui les liaient à Khadimou Rassoul au statut de simple disciple.
Oui ! Serigne Massamba Mbacké, avec ses frères et compagnons de foi de la trempe de Serigne Mandoumbé Mbacké, Cheikh Anta Mbacké, Cheikh Ibra Faty et d’autres encore ont démontré à la face du monde comment une vie peut être entièrement et constamment mise au service de DIEU. Ils constituent aujourd’hui un aréopage suffisant pour mesurer la dimension exceptionnelle de leur Maître Khadimou Rassoul.
La simple évocation de son nom fait défiler sur le tableau lumineux des pages d’une facture calligraphique inégalable, des enluminures qui laissent plus d’un artiste pantois.
La simple évocation du nom de Serigne Massamba rappelle aux différents conservatoires en chants religieux sur les œuvres du Cheikh et aux férus de chants religieux, les mélodies qu’il a mises en l’honneur et qui jusqu’à présent résistent au temps et constituent une référence authentique de notre génération. Qui n’a pas entendu parler du kurel de « Wakeur Serigne Massamba », qui n’a pas entendu parler des mélodies éthérées, angéliques et paradisiaques de cette équipe de conservatoire (kurel) que tout le monde imite aujourd’hui ?

Sa naissance
Serigne Massamba qui fait aujourd’hui l’objet de notre présentation à l’occasion du Magal annuel qui lui est dédié nous parvint par la grâce de DIEU le 27ème jour du mois lunaire de shacbân 1301h/1881 à Mbacké Cajor quelques mois après le rappel à DIEU de son père le cadi et jurisconsulte de renommé Serigne Momar Anta Sally Mbacké. Il eut le privilège de recevoir son nom de baptême de Cheikhoul Khadim son aîné de 20 ans qui, après s’être rendu au mausolée de son père à Dékheulé, vint annoncer que ce dernier demande que le nom de Massamba soit donné à l’enfant en reconnaissance à son ancien maître à Koki.
Si Serigne Momar Anta Sally qui est son père n’est plus à présenter, sa mère quant à elle, Sokhna Aïshatou Diop est descendante d’une famille pieuse originaire du grand centre d’enseignement qu’était Koki. Son père Serigne Koki Mor Khourédja Coumba est incontestablement l’un des plus éminents hommes de savoir de Koki. Il s’est particulièrement distingué par son ouvrage  » Moukhadimatul Kokiyou « .
En plus de cette descendance pieuse, Serigne Massamba Mbacké eut l’insigne honneur d’être éduqué par les soins du Cheikh. Ce qui fera de lui un homme imbu de savoir et de sagesse, un disciple distingué parmi ses pairs, un homme de confiance et un soldat infatigable dans la quête de l’agrément de DIEU.
Serigne Massamba Mbacké, comme signalé ci haut, a eu l’insigne honneur de recevoir son nom de baptême par Cheikhoul Khadim, quelques temps après le rappel à DIEU de leur père.
Il a vécu les premières années de son enfance auprès du Cheikh qui fut pour lui un véritable père. A l’âge de 7 ans, il le confia à Serigne Abdou Rahman Lô qui lui enseigna le Coran. Très tôt, il maîtrisa le Saint Livre et se distingua comme un calligraphe hors pair.
Après la mémorisation et la calligraphie du Saint Coran, son maître le retint pour qu’il l’aidât dans l’enseignement et la formation des élèves en calligraphie. Son maître l’exemptait des travaux champêtres et le retenait à la daara à des fins de formation.
Pendant son séjour chez Serigne Abdou Rahman Lô, Cheikh Ahmadou Bamba fut déporté au Gabon où il passa un peu plus de 7 ans. C’est lors de cet exil qu’il ordonna dans une de ses correspondances, que Serigne Massamba soit confié à Mame Thierno Birahim Mbacké pour poursuivre sa formation. Ce dernier, son frère et disciple de la première heure de Cheikh Ahmadou Bamba avait la charge de la famille durant l’exil.
Pendant tout le reste du séjour du Cheikh au Gabon et en Mauritanie, Serigne Massamba suivit assidûment une formation auprès Mame Thierno. Ce n’est qu’une année après l’installation à Thièyène, que le Cheikh le fit venir définitivement auprès de lui. En compagnie de Serigne Mouhammadou Moustapha, Serigne Fallou, et de Serigne Bara qui étaient tous en formation chez Borom Darou, Serigne Massamba fut présenté à Khadimou Rassoul à Thiéyène.
Serigne Touba leur signifia que personne ne peut obtenir auprès de lui une parcelle des bienfaits ou les privilèges qu’il a impétrés de son SEIGNEUR, sans l’acte d’allégeance et sans avoir œuvré dans son service.
Aussitôt, ils prêtèrent tous allégeance. Serigne Touba en cette occasion leur dit qu’il n’est le père de personne, encore moins le frère d’aucun autre. Serigne Mouhammadou Moustapha, Serigne Fallou, Serigne Bara et Serigne Massamba troquèrent tous les liens de parenté qui les unissaient à lui contre celui du pacte d’allégeance.
Là devait commencer une autre phase de la formation de Serigne Massamba qui aussitôt se ceignit les reins et intégra la daara de Thièyene.
Pendant tout le reste de son séjour dans cette localité, il sera dans la daara directement sous les hospices du grand Cheikh. Vers la fin du séjour de Thiéyène, le Cheikh lui donna en mariage la fille de Serigne Madiakhaté Kala et aborda avec lui une autre phase de sa vie.
Cheikh Ahmadou Bamba à partir de 1912 fut assigné à résidence surveillée à Diourbel. Quelques temps après son installation, Serigne Massamba l’y rejoignit et il lui demanda de s’installer à TOUBA. Là commença la phase des travaux sur les Qaçidas.
Serigne TOUBA lui envoyait de Diourbel de grandes malles contenant des Qaçidas qu’il devait agencer et recopier en plusieurs exemplaires.
Cette tâche qui était assurée par Serigne Amsatou Diakhaté au Djolof lui revenait désormais. Après quelques années de service à TOUBA, le Cheikh le fera à nouveau revenir auprès de lui à Diourbel pour continuer ce travail.
Serigne Massamba n’est pas seulement un simple copiste à une belle plume ; il s’est aussi distingué dans l’art d’embellir le Coran et les Qaçidas dans un style exceptionnel d’enluminure qu’il a mis en l’honneur. Il reste jusqu’à nos jours le plus grand enlumineur du mouridisme.
On conserve aujourd’hui jalousement à la Bibliothèque Cheikhoul Khadim de TOUBA des manuscrits dont la facture est rehaussée par son art merveilleux d’une symétrie surnaturelle. Ses entrelacs, ses fresques, ses coniques, ses ronds et les messages de ses traits codés dans des labyrinthes séduisant les regards.Grand calligraphe, érudit, dévot et serviteur infatigable de son Maître, il n’a jamais daigné offrir ses services d’enlumineur à un autre que le Cheikh. Cet exclusivisme est une reconnaissance au grand Maître car pour lui, c’est par la grâce de celui-ci et dans son service qu’il a acquis ses dons ; c’est comme s’il voulait dire :
 » des aptitudes et des dispositions acquises par DIEU ne doivent être destinées qu’au service de DIEU et utilisées que pour la face de DIEU. « 
Son attachement à la calligraphie et le rôle qu’il jouait dans ce domaine sous l’ombre du Cheikh étaient tels qu’un jour, alors que Cheikh Ahmadou Bamba se trouvait en déportation en Mauritanie, il lui envoya des malles contenant 24.000 calames ( plumes), taillés selon la rigueur qui sied à son personnage.
Autant Serigne Massamba disposait d’une équipe d’enlumineurs qu’il avait lui-même formée, autant il avait mis sur pied une équipe de conservatoire en chants religieux sur les œuvres du Cheikh, et dont les mélodies jusqu’à nos jours sont à l’honneur.
Serigne Massamba avait une équipe qu’il avait sélectionnée selon des critères des plus pointus allant du timbre de la voix à la parfaite maîtrise de la lecture. Pour Serigne Massamba, chanter les Qaçaïds est, au-delà de la mélodie qui apaise les cœurs et bercent l’âme, un acte d’adoration qu’il faut faire avec une grande concentration. Parmi ses élèves émérites on peut citer :
Serigne Ibra Fall Bouba, 
Serigne Modou Kane DIA, 
Serigne Allé SYLLA, 
Serigne Cheikhou NDAO, 
Serigne Ibra SAMB, 
Saer Diop, 
Mactar Dieng, 
Madou Samba Balla, 
Serigne Mahib guèye, 
Serigne Moussa DIAGNE, etc.Il mettait son équipe de conservatoire en chants religieux dans les conditions requises pour une bonne prestation et lui accordait tous les égards. Il ne permettait ni paresse ni laxisme, et supervisait lui même les prestations du  » Kurel  » auprès du CHEIKH. Il insistait sur la circonspection, la concentration, la bonne prononciation des mots.
Les talents de la première génération allaient déteindre sur les générations futures qui vont se constituer en véritable école.
Ainsi les mélodies dites celles de  » Wakeur Serigne Massamba  » sont très connues des nombreuses équipes de conservatoire qui foisonnent aujourd’hui. Elles ont résisté au temps et aux multiples innovations de chanteurs à la recherche de célébrité. Elles demeurent des classiques inaltérables qui transcendent le temps.
Quand Serigne TOUBA prit la décision de construire
la Grande Mosquée de TOUBA, il avait donné recommandation à Serigne Massamba Mbacké de se baser à la carrière d’où l’on devait extraire les pierres et les transporter à l’emplacement actuel de
la Mosquée. Il lui avait dit :
 » qui vient participer au travail doit te trouver sur place ; Qui repart doit également te laisser sur place « .
Ainsi Serigne Massamba avait établi son quartier général à la carrière, creusant, extrayant des pierres et les taillant. Durant tout le reste du séjour du Cheikh à Diourbel, Serigne Massamba n’aura d’autre occupation que fournir des pierres aux entrepreneurs chargés de la construction de 
la Grande Mosquée.
Après le rappel à DIEU de notre vénéré Cheikh, la poursuite des travaux revint à Serigne Mouhammadou Moustapha Mbacké devenu Khalife. Quand il entreprit de poursuivre l’œuvre combien grandiose de construction de
la Grande Mosquée, il appela Serigne Massamba et lui demanda de continuer le travail qu’il avait débuté dans le ravitaillement en pierres. Ainsi il établit son nouveau quartier général aux lieux des travaux. Il était toujours sur le chantier de
la Mosquée de l’aube au crépuscule, creusant des tranchées et taillant des pierres.
Tout le produit de ses récoltes et les dons pieux qu’il recevait étaient utilisés dans les travaux de la grande mosquée. Il assistait les travailleurs, les encourageait à l’ouvrage et les galvanisait. Il n’hésitait pas à leur acheter des friandises et des amuse-gueule en plus des repas qu’il leur faisait parvenir régulièrement.
Comme signalé plus haut, Serigne Massamba n’a pas connu son père. Serigne TOUBA a entièrement pris en charge son frère depuis la prime enfance. D’ailleurs Serigne Massamba se plaisait fort de dire :
 » tout ce que je sais, je le détiens de Serigne TOUBA ; je suis ce qu’il a voulu que je sois « .
Affection fraternelle et paternelle réunie en une seule personne, mais qui allait être supplantée par l’affection due au Maître et Guide.
Son dévouement à Cheikhoul Khadim était tel qu’il ne reculait devant aucune difficulté pour exécuter ses instructions. Pour lui, toutes les volontés du Cheikh sont faisables.
Un jour, le Cheikh appela les disciples pour leur montrer des tasses qu’il avait reçu en dons pieux, et constatant que quelques unes avaient disparus, il demanda aux disciples de sillonner le commerce pour lui en trouver de similaire. Les recherches furent vaines, mais Serigne Massamba ne se décourageait pas. Chaque jour, il refaisait le tour de l’ensemble de commerçants de la ville avec une confiance aveugle que tout ce que le Cheikh recommande est possible. Il persista si bien qu’un jour, un commerçant marocain de la place en fouillant son magasin trouva une caisse de mille tasses non encore ouverte. Ne possédant pas d’argent avec lui, il prit la caisse et laissa son disciple Serigne Youssou Ndao comme gage chez le commerçant. N’est ce pas là un bel exemple de dévouement pour son Cheikh ?
Ce dévouement au Cheikh ne s’est jamais démenti. Après le rappel à DIEU de notre grand Maître, il reporta cet amour et cette soumission sur le Khalife et ses frères. Il disait le plus souvent à Serigne Mouhammadou Moustapha :
 » je ne suis pas ton oncle, je suis ton talibé, car tu es le fils de mon Maître « .
En compagnie des fils de Serigne TOUBA, il s’asseyait toujours par terre en signe de soumission. Malgré les injonctions de Serigne Fallou, il refusait de s’asseoir sur une chaise ou dans un fauteuil. Il était serviable et généreux envers la famille du Cheikh.
La noblesse de caractère de Serigne Massamba n’est pas surprenante. Comment un homme éduqué par Serigne TOUBA pourrait être autrement ?
Serigne Massamba était le prototype de l’ascète qui vit parmi ses pairs, et qui sert de miroir à chacun d’eux. Il n’était point un anachorète retiré sur lui-même. Il vivait dans la société parmi les hommes de son temps.
Ses qualités intellectuelles et morales, et son sens des relations humaines faisaient que le Cheikh l’envoyait souvent faire le tour des disciples dans l’ensemble du pays pour raffermir leur foi. Il sillonnait alors le pays en éducateur humble ; les disciples le recevaient et il les entretenait de DIEU et de son Prophète et leur rappelait les vertus qui sont les seules aptes à faire d’eux des mourides sincères.
Pour Serigne Massamba les recommandations de Serigne Touba sont des recommandations de DIEU, donc il les respectait scrupuleusement et les faisait aussi suivre à l’ensemble de ses disciples. Partout où ils passaient, il semait la foi, l’amour du travail dans le sentier de DIEU.
Pendant cette période, les mourides numériquement inférieurs subissaient toutes sortes de vexations et de provocations, mais avec une seule causerie de Serigne Massamba, les disciples emmagasinaient une force morale telle, qu’ils restaient dans les zones les plus hostiles sans fléchir ni faillir d’un iota.
Educateur hors pair, mais aussi homme pieux et généreux, sa générosité est légendaire. Il donnait tout ce qu’il avait, et s’endettait pour satisfaire les autres. Quand il payait ses dettes, il le faisait aussi sans compter. Il ne pouvait connaître le désarroi d’un musulman sans tenter de lui apporter des solutions.
Serigne Massamba ne gardait jamais quelque chose pour le lendemain. C’est comme si les biens de ce monde lui brûlaient les mains ; il s’empressait de satisfaire les nécessiteux et soulager les mourides dans la gêne. Lors des travaux de
la Grande Mosquée, combien de simples passants ont bénéficié des repas qu’il apportait quotidiennement pour les travailleurs. Quand Serigne TOUBA prit la décision de construire
la Grande Mosquée de TOUBA, il avait donné recommandation à Serigne Massamba Mbacké de se baser à la carrière d’où l’on devait extraire les pierres et les transporter à l’emplacement actuel de
la Mosquée. Il lui avait dit : 
 » qui vient participer au travail doit te trouver sur place ; Qui repart doit également te laisser sur place « . 
Ainsi Serigne Massamba avait établi son quartier général à la carrière, creusant, extrayant des pierres et les taillant. Durant tout le reste du séjour du Cheikh à Diourbel, Serigne Massamba n’aura d’autre occupation que fournir des pierres aux entrepreneurs chargés de la construction de
la Grande Mosquée. 
Après le rappel à DIEU de notre vénéré Cheikh, la poursuite des travaux revint à Serigne Mouhammadou Moustapha Mbacké devenu Khalife. Quand il entreprit de poursuivre l’œuvre combien grandiose de construction de
la Grande Mosquée, il appela Serigne Massamba et lui demanda de continuer le travail qu’il avait débuté dans le ravitaillement en pierres. Ainsi il établit son nouveau quartier général aux lieux des travaux. Il était toujours sur le chantier de
la Mosquée de l’aube au crépuscule, creusant des tranchées et taillant des pierres. 
Tout le produit de ses récoltes et les dons pieux qu’il recevait étaient utilisés dans les travaux de la grande mosquée. Il assistait les travailleurs, les encourageait à l’ouvrage et les galvanisait. Il n’hésitait pas à leur acheter des friandises et des amuse-gueule en plus des repas qu’il leur faisait parvenir régulièrement. 

L’attachement de Serigne MASSAMBA à SERIGNE TOUBA et à sa famille. 
Comme signalé plus haut, Serigne Massamba n’a pas connu son père. Serigne TOUBA a entièrement pris en charge son frère depuis la prime enfance. D’ailleurs Serigne Massamba se plaisait fort de dire : 
 » tout ce que je sais, je le détiens de Serigne TOUBA ; je suis ce qu’il a voulu que je sois « . 
Affection fraternelle et paternelle réunie en une seule personne, mais qui allait être supplantée par l’affection due au Maître et Guide. 
Son dévouement à Cheikhoul Khadim était tel qu’il ne reculait devant aucune difficulté pour exécuter ses instructions. Pour lui, toutes les volontés du Cheikh sont faisables. 
Un jour, le Cheikh appela les disciples pour leur montrer des tasses qu’il avait reçu en dons pieux, et constatant que quelques unes avaient disparus, il demanda aux disciples de sillonner le commerce pour lui en trouver de similaire. Les recherches furent vaines, mais Serigne Massamba ne se décourageait pas. Chaque jour, il refaisait le tour de l’ensemble de commerçants de la ville avec une confiance aveugle que tout ce que le Cheikh recommande est possible. Il persista si bien qu’un jour, un commerçant marocain de la place en fouillant son magasin trouva une caisse de mille tasses non encore ouverte. Ne possédant pas d’argent avec lui, il prit la caisse et laissa son disciple Serigne Youssou Ndao comme gage chez le commerçant. N’est ce pas là un bel exemple de dévouement pour son Cheikh ? 
Ce dévouement au Cheikh ne s’est jamais démenti. Après le rappel à DIEU de notre grand Maître, il reporta cet amour et cette soumission sur le Khalife et ses frères. Il disait le plus souvent à Serigne Mouhammadou Moustapha : 
 » je ne suis pas ton oncle, je suis ton talibé, car tu es le fils de mon Maître « . 
En compagnie des fils de Serigne TOUBA, il s’asseyait toujours par terre en signe de soumission. Malgré les injonctions de Serigne Fallou, il refusait de s’asseoir sur une chaise ou dans un fauteuil. Il était serviable et généreux envers la famille du Cheikh.  

La noblesse de caractère de Serigne MASSAMBA.
La noblesse de caractère de Serigne Massamba n’est pas surprenante. Comment un homme éduqué par Serigne TOUBA pourrait être autrement ? 
Serigne Massamba était le prototype de l’ascète qui vit parmi ses pairs, et qui sert de miroir à chacun d’eux. Il n’était point un anachorète retiré sur lui-même. Il vivait dans la société parmi les hommes de son temps. 
Ses qualités intellectuelles et morales, et son sens des relations humaines faisaient que le Cheikh l’envoyait souvent faire le tour des disciples dans l’ensemble du pays pour raffermir leur foi. Il sillonnait alors le pays en éducateur humble ; les disciples le recevaient et il les entretenait de DIEU et de son Prophète et leur rappelait les vertus qui sont les seules aptes à faire d’eux des mourides sincères. 
Pour Serigne Massamba les recommandations de Serigne Touba sont des recommandations de DIEU, donc il les respectait scrupuleusement et les faisait aussi suivre à l’ensemble de ses disciples. Partout où ils passaient, il semait la foi, l’amour du travail dans le sentier de DIEU. 
Pendant cette période, les mourides numériquement inférieurs subissaient toutes sortes de vexations et de provocations, mais avec une seule causerie de Serigne Massamba, les disciples emmagasinaient une force morale telle, qu’ils restaient dans les zones les plus hostiles sans fléchir ni faillir d’un iota. 
Educateur hors pair, mais aussi homme pieux et généreux, sa générosité est légendaire. Il donnait tout ce qu’il avait, et s’endettait pour satisfaire les autres. Quand il payait ses dettes, il le faisait aussi sans compter. Il ne pouvait connaître le désarroi d’un musulman sans tenter de lui apporter des solutions. 
Serigne Massamba ne gardait jamais quelque chose pour le lendemain. C’est comme si les biens de ce monde lui brûlaient les mains ; il s’empressait de satisfaire les nécessiteux et soulager les mourides dans la gêne. Lors des travaux de
la Grande Mosquée, combien de simples passants ont bénéficié des repas qu’il apportait quotidiennement pour les travailleurs. 
Pendant le mois de Rajab 1361 H. /1942, il vint dire au Khalife Serigne Mouhammadou Moustapha : 
 » il me reste trois années à vivre sur terre ; je viens aujourd’hui te les concéder pour que tu les ajoutes à ta longévité afin de parachever ta mission « . 
Quelques jours après cet entretien avec le Khalife, précisément le 10ème jour du mois de Rajab 1361 H. il s’éteignit. 
Serigne Massamba ! Les générations présentes et futures s’inspireront toujours de ta vie combien pleine d’agrément. 
Ton amour ardent pour le Cheikh, ton dévouement sans borne et ta serviabilité à jamais sont gravésdans la mémoire des mourides

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 19, 2018 ⏰

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