Moi : Danaël

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Je suis là, au milieu de cette campagne que j'aime tant. Je suis seul comme toujours, tout est calme... mais malheureusement, je dois y aller... où ? Dans le ville de Mairicone. Il y a énormément de bruit dans cette ville, et j'ai toujours pleins de soucis. Enfin bref, je dois gagner ma vie, et pour cela, il faudra bien que j'y aille un jour. Je prend mes marchandises sur le dos et je me met en chemin. Au bout de trois heures de marche, je fais une pause. Encore trois heures plus le chemin du retour. Maintenant je suis habitué, mais je suis toujours obligé de rentrer très tard le soir et de partir tôt le matin.
Je n'aime pas particulièrement cette vie, mais il n'y a que très peu d'hommes qui peuvent devenir des soldats, et je n'en fais pas partie... après, c'était paysan ou mendiant, voir esclave. La plupart des filles de mon âge doivent devenir des prostituées ou des esclaves... ce qui d'après moi, revient à peu près au même... enfin, j'arrive en ville, je regarde le marché, il reste deux étalages de libres.
Je donne les six quioques qu'il me reste, les quioques c'est notre monnaie.
Je m'installe, une odeur nauséabonde me tire de ma rêverie, je viens de comprendre pourquoi personne ne s'était installé ici... Lexos. L'homme le plus idiot, horrible et malodorant de toute l'histoire. D'ailleurs, il me regarde d'un air dégoûté depuis l'étalage d'à côté.
- Danaël, mon pote... me dit-il de sa voix bourrue habituelle.
- Lâche-moi Lexos !
- Tu me suppliera de te laisser refaire cette expérience. Viens avec moi ce soir...
- Je te l'ai déjà dis ! Je ne veux pas ! Je ne suis pas assez vieux et ça ne me dis rien. Vis ta vie et laisse moi faire mon travail tranquillement.
Il pose une main puissante sur mon épaule.
- Allez mon pote, tu te sentiras beaucoup plus léger. Ah, ah, ah...
Quand il finit de rigoler bêtement, je lui dis sèchement :
- C'est bon ? Tu as fini de rigoler ?Je ne le ferai pas et tu le sais ! Maintenant laisse moi et fais le seul.
- Pff... tu n'as pas compris le sens de la vie toi ! Tu vas voir, quand je vais t'y obliger, tu voudras le refaire !
- Arrête !
Il partit en rigolant encore et encore.
Ce n'est qu'à ce moment là que je me rends compte que tout le monde me regarde. Une petite fille sort de la foule, elle se jette sur moi.
- C'était quoi le truc que le monsieur parlait ?me demande-t-elle.
- Tu es trop jeune pour le savoir !
- Mais, tu dois pas être vieux !me rétorque-t-elle.
- Ahah, je t'aimes bien toi. Tu as quel âge ?
- Cinq ! Et toi ?
- J'ai dix-huit ans.
- Pas vieux...
- Ahahah... d'ailleurs, où est ta mère ?
- Je...
- Tu es seule ?
- Oui...
Une voix roque d'homme retentit derrière moi.
- Te voilà petite connasse ! Je vais t'apprendre à voler ma marchandise !
Je me tourne vers la "petite connasse".
- Files !lui dis-je devant son air apeuré.
Allez ! Je te couvre.
- Merci !
Elle part en courant, je me rends compte qu'elle est mince, très mince... trop mince.
Elle est sale et elle a tout d'une petite mendiante qui vole, mais je sais qu'à présent, je ne pourrais plus me passer d'elle. Elle avait réchauffée mon cœur.
Elle courait avec agilité dans les ruelles et je la suivais, mais, malgré ma musculature, j'avais du mal à la suivre, et l'homme derrière moi, en avait encore plus.
Elle a l'air de connaître la ville par cœur. Je la suis. Elle tourne à droite, j'entends un cris. Elle ! C'était son cris, je tourne à droite. Puis, le trou noir...

Ma nouvelle vie : être esclave Où les histoires vivent. Découvrez maintenant