Le Cadeau

(755 mots)

Dehors la neige tombait doucement, tapissant le sol d'un tapis blanc qui s'effacerait avant le réveil du soleil. A l'intérieur du bâtiment, deux femmes étaient assises côte à côte, échappant au froid ravageur en savourant une bière blonde et des cacahuètes offertes par la maison.

La plus jeune posa sa main sur l'épaule de sa voisine avant de rire d'une façon légère. Ne jamais trop en faire au premier rendez-vous, c'était la première règle de la drague. Et pourtant, depuis qu'elle était assise à ce bar, Amandine ne pouvait s'empêcher de multiplier les contacts physiques et de connecter leur regard. Cela faisait plusieurs mois qu'elles se parlaient, mais ce soir-là la jeune fille était enfin passée de l'autre côté du présentoir. Et elle ne regrettait pas. La discussion de son rancard était très intéressante, elle lui parlait d'écriture, de poésie, de musique, de cinéma, d'art en tous genres. Elle était une source inépuisable de connaissances et de culture et la brune ne pouvait cesser de l'écouter. Les yeux de son rendez-vous pétillaient et elle laissait ses mains s'agiter tandis qu'elle parlait, le sujet la passionnant tant qu'elle se sentait obligée de l'illustrer avec des mouvements. Cela aurait pu être fatiguant, mais ça ne l'était pas. C'était simplement captivant de la regarder s'exalter sur les couleurs qu'elle associait aux prénoms des gens, de noter qu'elle répétait constamment le mot cependant ou encore de remarquer ses petits bas dans son intonation qui rendaient son discours vivant. Oui, c'était passionnant de l'écouter parler.

Les lumières et décorations aidaient à installer une ambiance douce, rendant la discussion agréable. Durant les moments creux et silencieux, il n'y avait pas de gêne. Elles prenaient simplement un temps pour s'observer et remarquer les détails du visage de l'autre. Un piercing qui devait rendre les baisers incroyables, une lèvre qui remontait un peu plus haut sur le côté gauche, les cils longs et fins de l'une, les joues rondes et douces de l'autre. Elles s'admiraient sans en rougir, bien que les pommettes de la plus grande la chauffassent continuellement, elles tentaient de retenir les particularités d'un œil ou d'un sourire.

C'était agréable. D'apprendre à connaître quelqu'un. Leurs conversations n'étaient pas des plus intimes, l'endroit n'y était pas vraiment propice, mais elles pouvaient déjà sentir l'alchimie.

Jane voulait s'approcher. Elle voulait que sa cuisse touche la sienne, elle voulait y poser sa main, elle voulait prendre le collier en forme de triangle entre ses doigts et en demander la signification à la jeune fille devant elle. Mais elle n'osait pas. Elle aurait été trop blessée de se sentir repoussée, et en même temps qu'avait-elle à perdre ? Elle ne savait pas pourquoi tant d'idées traversaient son esprit en cette soirée, on aurait dit que la barmaid la perturbait vraiment.

La femme aux cheveux colorés était d'habitude pleine d'assurance, de confiance. Elle savait qu'elle plaisait aux gens et elle aimait en jouer. Elle s'amusait à faire tourner les regards sur son passage et riait des dragues sans lendemain. Mais ici c'était différent. Amandine semblait s'intéresser à ce qu'elle disait. A vraiment s'y intéresser. Elle n'avait pas ce sentiment de devoir en faire trop pour être appréciée avec elle. Elle était juste là, assise à côté d'elle à l'écouter lui parler et se confier sur des choses idiotes. Et on aurait dit que ça l'intéressait.

Non, Jane n'était pas aussi assurée qu'elle l'était d'habitude. Parce que pour une fois, une potentielle relation semblait vraiment s'intéresser à qui elle était. Et donc elle n'avait pas besoin de faire semblant, l'attention d'Amandine était déjà sur elle, personne d'autre, juste elle. Et ça lui plaisait. De se sentir vraiment écoutée et désirée pour ce qu'elle était.

Elle sortit de ses pensées en sentant la main de la jeune fille sur son genou. Elle releva la tête et sourit, avant d'y poser la sienne. Leur regard se connectèrent et c'était comme s'il n'y avait plus qu'elles dans ce bar. C'était si cliché, une vraie scène de comédie romantique. Amandine ne pensait pas un jour vivre un tel scénario, et pourtant... Et pourtant elle était là, assise à côté d'une fille magnifique, sa main sur son genou, l'autre dans son dos, son regard passant de ses yeux à ses lèvres.

« Pas le premier soir, pas le premier soir. » Elles se disaient toutes deux la même chose. Mais ça ne servit à rien. L'attraction entre elles était plus forte que leur raison. Alors, sans se concerter, les deux s'approchèrent et scellèrent leurs lèvres. Cette rencontre sonnait comme un cadeau de Noël.

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C'était mon premier OS, dîtes-moi ce que vous en avez pensé, si mon écriture vous plait ou si ça vaut le coup d'en écrire d'autre ! ^^
Bonne journée/soirée à vous
La bise, Ana