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Trois jours se sont écoulés depuis la réception de ce mystérieux message, dont l'auteur demeure toujours inconnu.

Trois jours durant lesquels j'ai tenté, en vain, de découvrir qui aurait bien pu m'envoyer de telles paroles énigmatiques.

Mes recherches sont demeurées infructueuses, et j'ai fini par renoncer, persuadé qu'il ne s'agissait probablement que d'une méprise, d'un malheureux envoi à un destinataire erroné.

Après tout, jamais auparavant je n'avais reçu ce genre de message, et je peine à imaginer pourquoi quelqu'un aurait pris l'initiative de m'adresser ces mots troublants.

Par ailleurs, voilà également trois jours que le prince n'a plus donné signe de vie.

J'ai fini par conclure que cette absence prolongée était sans doute liée à l'état de santé préoccupant de son père, le roi.

Les nouvelles relayées par les journalistes se font de plus en plus alarmantes ; sa santé semble décliner inexorablement, et même dans les rues, la question de la succession au trône est devenue un sujet de conversation omniprésent.

Au fond de moi, l'inquiétude grandit. Je ne peux m'empêcher de prier avec ferveur pour que la Providence lui accorde un répit, pour que nous ne soyons pas frappés par la perte de notre souverain.

Pourtant, les avis divergent quant à la perspective de sa disparition.

Certains y voient une juste rétribution, le fruit d'un mauvais règne, tandis que d'autres considèrent que laisser le trône vacant sans que le roi ait eu l'occasion de se racheter serait une véritable tragédie.

Je dois avouer que l'histoire tumultueuse entre le roi Akzak et le peuple de Valris m'est encore quelque peu obscure.

Mes parents, bien que réservés sur le sujet, m'ont confié que le monarque, à ses débuts, jouissait d'une réputation irréprochable.

Cependant, avec les années, son règne aurait peu à peu sombré dans la négligence, indigne de sa fonction royale, suscitant ainsi une rancœur tenace chez bon nombre de ses sujets.

Pour ma part, n'ayant guère connu ces temps troublés, je garde en mémoire l'image d'un roi bienveillant, et je nourris l'espoir qu'il puisse surmonter cette épreuve.

Peut-être que, s'il recouvre la santé, il trouvera l'occasion de démontrer à son peuple qu'il n'a jamais cessé de vouloir leur bien, et qu'il est encore capable de se racheter de ses erreurs passées.

Un bruit sourd de livre chutant au sol m'arracha brusquement à mes pensées. Intriguée, je tournai la tête vers le fond de la bibliothèque et aperçus un étudiant, visiblement gêné, qui venait de laisser choir ses affaires.

Un léger sourire se dessina sur mes lèvres, puis je reportai mon attention sur mon propre livre, poussant un long soupir de lassitude.

D'un geste las, je refermai mon cahier, sentant la fatigue de mes études s'insinuer en moi.

La concentration m'avait déjà désertée depuis quelques minutes, et je compris qu'il était inutile de persister davantage.

Soudain, un autre bruit résonna dans la salle silencieuse, suscitant quelques murmures agacés de la part des autres étudiants tandis qu'une voix s'excusait précipitamment.

LE PRINCE ET LA CHRÉTIENNEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant