20 睜開眼睛 Ouvre les yeux

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Le brouillard tomba rapidement sur la ville de Yunhai, brouillant le regard des passants, réduisants les néons des panneaux publicitaires à des lueurs vacillantes au milieu de la nuit grise

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Le brouillard tomba rapidement sur la ville de Yunhai, brouillant le regard des passants, réduisants les néons des panneaux publicitaires à des lueurs vacillantes au milieu de la nuit grise. Yuya trouva cette atmosphère humide et fraîche trop étrange pour être naturelle. 

Yunhai 雲海市 était connue pour son brouillard et ses nuages, mais celui-là arrivait à point nommé pour dissimuler à la ville toutes les horreurs qui avaient eu lieu à l'Université Kunlun et dans le quartier pauvre... 

Le jeune étudiant aidait son maître à porter le corps lourd et sans vie d'Hudson à travers des ruelles obscures, dans lesquelles le brouillard rendait la marche difficile. Chaque fois qu'ils traversaient une rue plus animée, ils accéléraient pour éviter d'être vus, surtout lui et son pagne fait avec une veste de policier.

  Ils arrivèrent dans une ruelle qui semblait familière à Yuya.  

Mastani n'avait rien dit depuis leur départ du champ de ruines. Elle avait attendu son étudiant, mais elle n'avait fait aucune remarque sur tout ce qui venait de se produire. 

Yuya n'osait pas lui demander la raison pour laquelle elle avait tant tardé à leur venir en aide. 

Il avait l'impression de pouvoir percevoir l'humiliation de Mastani à travers son silence. Elle respirait péniblement, comme si un poids s'accumulait sur sa poitrine. 

Yuya reconnu la rue passante qu'ils étaient en train d'emprunter.

— Maître... Où allons-nous ? osa-t-il finalement demander alors qu'elle ne regardait même plus en face d'elle.

— On va... On va trouver une planque pour soigner Hudson, murmura-t-elle fiévreusement.

— Maître, on a déjà emprunté cette rue tout à l'heure... Je crois qu'on est perdus. 

— Perdus ? Bien sûr que non, je sais où on va ! s'écria-t-elle soudainement en relevant la tête.

Hudson poussa un grognement de douleur. Le regard de la sorcière se chargea de regrets et elle fit signe à Yuya de l'aider à poser le détective au sol. 

— Maître, vous devriez vous reposer. Vous avez dû... utiliser beaucoup de magie tout à l'heure.

— Pff, ce n'est rien ça. Non, je... j'ai du mal à comprendre, c'est tout. Putain... Ce type...

Elle frotta ses bras nus couverts de tatouages et Yuya crut voir le loup près de sa nuque s'activer, comme s'il montait à son oreille pour lui murmurer quelque chose. Elle se retourna subitement vers son disciple.

— Yuya, est-ce que tu as faim ?

— Quoi ? Après ce qu'on a vécu ? Il faut qu'on s'occupe de Monsieur Keith avant tout !

— Je sais. C'est pourquoi on va aller chez notre ami commun. Mais... tu ne peux pas y aller comme ça. Il faut qu'on te trouve des vêtements. Reste avec lui, je reviens.

MASTANIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant