Chap 32 : 1, 2 et... Oups

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- Mais Bill ! Elle a DISPARUE. Comment je fais ?? Qu'est-ce qu'on fait !?

Désespéré, j'avais fouillé la maison de fond en comble et dans tous les recoins inimaginables possibles en espérant retrouver ma petite soeur. Pendant ce temps, j'avais demandé à Bill de regarder dans les arbres et les buissons du jardin, après m'être moi-même assuré qu'elle n'était pas dans la piscine.

- QU'EST-CE QU'ON FAIT ?

Le pauvre, je le secouais dans tous les sens alors qu'il n'avait rien fait. Et en plus, j'allais le rendre sourd à hurler comme ça. Mais je n'y peux rien, c'est la première fois que je me sens aussi responsable de quelqu'un, c'est la première fois que mon rôle de grand-frère prend d'aussi grandes proportions, et c'est la première fois que je m'inquiète autant pour une personne. Ça fait beaucoup trop de “premières” à gérer, mon cerveau tourne à mille à l'heure et mes nerfs vont lâcher.

- Mais OÙ est Lola ??

Soudain une idée me traverse l'esprit.
Je me précipite vers l'entrée et entraine mon ami à ma suite qui n'a même pas le temps de protester.

Les larmes au bord des yeux, je suis assis sur le lit de Billy qui tente en vain de me rassurer, une main sur mon épaule. Lola n'était pas au parc et personne ne l'avait vue passer malgré ma description détaillée.

- Ok… Mec faut se calmer. Elle n'a pas pu aller bien loin ! C'est une gamine. Si ça se trouve elle est allée chez une copine…? Essaye le métisse, bien qu'il sache que ce ne soit pas possible.

Lola n'a pas d'amie. Elle est muette et n'a jamais été très aux contacts avec d'autres enfants. C'est tout juste si elle ne recommençait pas à vivre en venant habiter chez nous.

- Je suis persuadé qu'elle va revenir. Ne t'inquiète pas.

Je regardais Bill, les yeux brillants. Il essayait de me réconforter mais j'étais incapable de me sentir mieux. J'étais définitivement un mauvais frère. C'était certain. Et je suis un médiocre ami.
Incapable de prononcer un seul mot pour le moment tant l'angoisse engourdie ma gorge, j'échappe un soupir minable et me mets en boule sur le matelas. Je fais en sorte que ma tête soit sur les jambes de Bill, toujours assis. Il passa alors une main dans mes cheveux doucement. Il savait pertinemment que ce simple geste allait réussir à me calmer. C'était thérapeutique, il me faisait déjà ça lorsque nous étions petits.

- Comment je vais faire… soufflai-je presque pour moi-même. Je ne peux pas prévenir mes parents, sinon ils vont m’en vouloir jusqu'à la fin de mes jours. Et ils ne me feront plus jamais confiance.

Je ravale un sanglot et continue de réfléchir à voix haute.

- Et si je préviens la police, ça ne changera rien. À un moment où un autre, elle préviendra mes parents et ils seront au courant. Billy… Si elle ne revient pas, qu'est-ce que je vais faire ? J'espère tellement qu'elle va bien...

Je renifle et ferme les yeux.

- Je suis nul… Je ne sers à rien. Regarde-moi, j'ai l'air de quoi à pleurnicher comme ça ?

Soudain, Bill prend mon visage et m'oblige à le regarder dans les yeux.

- Ne redis plus JAMAIS que tu es nul. Jamais. Tu es quelqu'un de formidable qui se sent obligé de toujours bien faire, même quand c'est impossible. Comment pouvais-tu prévoir qu'elle allait partir ? Tu ne pouvais pas le savoir.

Je baisse les yeux. Je ne l'avais jamais vu s'énerver pour si peu et ses yeux reflétaient une certaine colère que j'espère ne plus jamais revoir. C'était assez effrayant.

Lonely is so lonely aloneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant