Part 1

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Erasme (le célèbre chrétien humaniste) a dit: « Un repas est insipide s'il n'est assaisonné d'un brin de folie ». Comme quoi un peu d'agitation durant ledit repas n'est d'aucun refus. Quoi de plus agité donc qu'un diner du nouvel an au sein d'une famille aux paramètres originaux ?

C'était un autre diner pour fêter le nouvel an. Sauf que cette fois il devait y avoir presque tous les acteurs principaux de la famille : Mes parents, les deux sœurs de ma mère et leurs maris, leur sœur cadette, des cousins, le frère de mon père venu avec sûrement une nouvelle bimbo et bien sur mes cadets et moi. La fête se déroulait dans une humble maison dans Bonapriso. Ce n'était pas notre maison initiale mais maman l'avait louée prétextant des travaux à la maison, qu'il n'y avait évidemment pas. La maison n'était pas réellement modeste. Elle avait deux étages, un nombre démesuré de chambres. Si on m'avait demandée j'aurais juré que tous les membres présents plus d'autres en chemin allaient venir passer la nuit ici... Ce n'était pourtant qu'une location journalière. Je ne comprendrai jamais ce besoin qu'a ma mère de mettre les bouchées quadruples pour impressionner les autres. La maison était recouverte de carreaux blancs par ci et des peintures murales plutôt jolies par là. De l'autre côté du portail tout noir on trouvait une immense cour et une piscine. Ma mère avait justement décidé qu'on ferait le diner à l'extérieur pour je cite : « Profiter pleinement de la vue ». Mes parents, mes cadets, la ménagère de ma mère et moi étions les premiers arrivés pour pouvoir mettre tout en place pour le dîner. Nous étions arrivés avec le repas on ne peut plus copieux. Là encore ma mère avait refusé de faire dans la dentelle. Le repas allait d'un choix distinctif d'entrées, en passant par la majorité des mets traditionnels camerounais et quelques autres occidentaux. Il va sans dire que nous étions pas mal chargés et occupés avec la mise en place. Ma mère avait déjà réussi à rendre l'ambiance lourde et pesante avec tous ses cris et ordres, à tel point que mon père s'était retrouvé dans l'une des chambres pour se reposer.

La mise en place terminée, on me grogna de m'occuper du problème vestimentaire de mes triplés de cadets. Deux filles et un garçon de treize ans qui n'avaient aucune envie de s'habiller de manière coordonnée comme ma mère aimait les déguiser à chaque apparition festive de la famille.

-Mes vêtements ressemblent à ceux d'une fille, entama Mathéo.
-Je ne veux pas m'habiller comme une potiche, continua Alex.
-Si elle porte cette jolie robe alors je ne sors pas de cette chambre, acheva Sara.

Je me pinçai la partie supérieure du nez en soupirant bruyamment. Ils savaient que quand je faisais ça la suite du programme n'était jamais en leur faveur. Ils se calmèrent et se dévisagèrent tous les trois. Je me retrouvai obligée de me débrouiller pour les satisfaire sans en frapper un.
Le reste des préparatifs se passa sans souci autre que ma mère qui tenait vraiment à énerver tout le monde. Les invités débarquaient les uns après les autres. Tout se passait bien jusqu'à la dégustation des multiples entrées. Les choses se gâtèrent lorsqu'au moment de la petite pause dans le diner pour changer de couverts afin de passer aux plats principaux, ma tante cadette qui avait disparu depuis avant la fin du débarras des entrées, avait été retrouvée "bouche dans bouche" avec mon oncle paternel qui était arrivé en pleine dégustation de l'entrée, dans l'une des salles de bains de la grande maison par mes plus petits cousins qui faisaient de l'exploration. Ils s'agitèrent comme de petites puces et descendirent à grande vitesse annoncer le nouveau jeu aux autres adultes. J'étais moi-même en train de descendre clandestinement un verre de scotch dans un coin de la cuisine à ce moment pour pouvoir mieux encaisser toute cette soirée qui faisait partie des échanges sociaux que j'aimais le moins. Je crus donc que le cri de ma mère à l'entrée de ladite cuisine m'était destiné ; vu que du haut de mes dix-sept ans je n'étais pas encore légalement autorisée à boire de l'alcool. Quelle ne fut pas ma surprise quand celle-ci ressortit sans même m'avoir vue. Son ainée venait de lui faire comprendre quel était le nouveau forfait de leur cadette.
Mon père envoya les enfants jouer dans une des chambres et les adultes et les ados de plus de seize ans s'installèrent de nouveau à la grande table à manger. Il était clair qu'une affaire plus importante que se sustenter était en cours.
La bimbo avec laquelle mon oncle était venu (je savais qu'il devait en ramener une) semblait mettre du temps pour comprendre ce qui se passait. Elle était assise à la gauche de ce dernier tandis que ma tante cadette avait été sommée de s'assoir à sa droite. C'est ma mère qui, évidemment, lança les hostilités.

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⏰ Dernière mise à jour : Dec 05, 2019 ⏰

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Cher Saint SylvestreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant