N.Y Xmas [ZuShley] - Ladies' Code

N.Y Xmas

Il y avait toujours eu ce regard qui en disait long sur ses goûts. Son poing sous sa mâchoire, son coude sur la table, ses paupières clignaient doucement pendant qu'elle observait les fesses d'une certaine demoiselle.

Zuny appréciait les jolies filles aux courbes bien définies, un peu comme Ashley qui avait une taille marquée accentuant ses hanches déjà bien développées.

Pourtant, même si elle aimait la regarder à la moindre occasion, s'imaginer de temps en temps à partager un ou deux baisers avec son ainée, la caresser dans ses bras, jamais la petite blonde ne s'était approchée d'elle de cette façon. Tandis que son cœur lui disait souvent de le faire, de craquer, au risque de se brûler les doigts.

Sûrement, parce que cette dernière avait toujours dit qu'elle aimait les hommes, grand et plutôt musclé, gentil et charmant envers elle. Ashley espérait se marier, avoir des enfants et vivre une vie de mère bien rangée. Mais ce qu'elle voulait réellement était l'amour avec un grand "A", celui où la personne serait douce et prendrait soin d'elle en s'inquiétant de tout. Alors s'imaginer dans les bras d'une fille, ce n'était finalement pas si problématique pour l'ainée, malgré les concessions qu'elle devrait faire un jour ou l'autre.

Zuny soupira en y repensant, affalée à moitié sur la table à manger. Il lui arrivait de plus en plus souvent, de se perdre dans ses pensées, dans ses désirs les plus profonds. Alors elle se jeta en arrière, son dos cognant contre sa chaise, ses sentiments la rongeaient un peu trop donc elle se leva et remit bruyamment son siège en place. La blondinette était si occupée à se maudire intérieurement qu'elle ne remarqua même pas Ashley qui avait arrêté sa vaisselle pour la regarder.

La cadette glissa sa main dans ses cheveux et se mit à ranger tout l'appartement pour se changer les idées. Sa maniaquerie cachait parfaitement son anxiété et cela arrangeait même SoJung qui laissait traîner partout son linge sale, faisant hurler la plus jeune quand malheureusement elle tombait sur une petite culotte en plein milieu du couloir.

Ashley soupira et termina sa corvée, elle regarda la jeune fille qui époussetait pour la quatrième fois le meuble télé avant de regagner sa chambre pour s'installer sur son lit. Elle n'était pas fatiguée, mais elle devait se reposer avant d'avoir son vol. C'était bientôt noël alors comme chaque année, elle allait le passer chez elle, à New-York. Sa maison, ses parents, puis sortir tous les jours son chien, elle avait hâte d'y être tant cela lui manquait. Comme c'était la même chose depuis plusieurs années, l'Américaine n'avait pas prévenu ses colocataires, bien qu'une des deux était en train de fredonner une chanson devant sa cave à vin personnelle.

Cette dernière sortit un deuxième verre en plus du sien et débouchonna la bouteille d'un rouge qu'elle avait choisi avec précaution. SoJung traversa le couloir qui séparait leurs chambres et se racla la gorge pour montrer sa présence. Ashley se releva alors pour s'asseoir en tailleur et sa meilleure amie s'installa à côté d'elle en lui tendant un des récipients.

« C'est en quel honneur ? demanda l'ainée en le faisant tinté contre celui de son invité.

̶ C'est Noël et Nouvel An avant l'heure, même si je ne te donnerai ton cadeau qu'une fois que tu seras revenu.

̶ Tu ne l'as pas encore acheté, c'est ça ?

̶ Bingo, répondit SoJung avant de boire une gorgée. Puis c'est pour fêter ton absence d'un mois qui me permettra de faire des sales soirées dans ta chambre. Elle est plus grande, c'est mieux.

̶ Si avec ta maladresse, tu casses une seule chose de cette pièce ? Tu sais ce qui arrivera ? », gronda l'ainée en serrant les dents.

Le sourire de sa cadette décrivait bien le petit malaise qu'il y avait, SoJung n'avait jamais été une jeune femme très habile alors elle toussa, se racla la gorge et changea de sujet comme à son habitude. Ashley la connaissait très bien, au point de la considérer comme sa petite sœur et en même temps, elle était une figure très importante dans la vie de sa cadette qui n'avait pas eu de modèle dans son enfance.