—Lucy—
Je courais après Methyst et Salomé, le plus vite possible, remplie d'une rage qui m'était devenue familière depuis quelques jours. Je n'en revenais pas, j'avais enfin face à moi la dernière personne à détruire pour pouvoir venger Maman, et maintenant, voilà qu'elle me filait entre les doigts à cause de cette bande de nouveau arrivants !!
Je courais le plus vite possible, mais ils étaient plus rapides que moi, si bien qu'au moment où je les vis entrer dans leur manoir, je me trouvais à quelques bons mètres d'eux. Je ralentis lorsque j'approchais, et faisais de mon mieux pour faire en sorte que mon invisibilité puisse fonctionner correctement. J'avais quelques difficultés à maintenir l'illusion en place, cependant j'étais encore pleine de volonté.
Je pénétrais dans la maison avec le plus de discrétion possible, réprimant un ricanement moqueur. Je prêtais l'oreille à ce qu'il se passait autour de moi. J'avançais avec précaution en direction des bruits de pas que j'entendais. Des bruits de course, juste au-dessus de ma tête.
J'étais discrète, très discrète. Est-ce-que Maman aurait été fière de moi si elle me voyait ? Au vu du mal que je me donne, j'espère que oui.
Je souris et continuais d'avancer en silence. Je pouvais entendre la voix paniquée de Methyst, à deux pièces de moi. J'inspirais à fond en essayant de recharger mon arbalète sans trop forcer sur mon épaule, ce qui était aussi difficile que douloureux. Une fois mon arme chargée, je redevins visible et visais le jeune homme.
-Plus un geste, M. Beckett.
Il se retourna en me dévisageant d'un air affolé, ce qui ne fit qu'accentuer mon sourire amusé. Je repris la parole :
-Dites-moi où est votre mère.
-C-c-c'est hors de question, bredouilla-t-il d'un ton qui se voulait ferme !!!
-Oh, vraiment, souris-je ? Dommage, je crains que vous n'ayez pas le choix.
Je commençais à sentir la fumée noire approcher, envelopper mon corps et me conférer une apparence plus monstrueuse, une apparence qu'il connaissait déjà et qu'il n'aimerait sans aucun doute pas revoir.
Il poussa un petit cri de panique et recula en titubant contre le mur derrière lui, ce qui me fit avancer vers lui en continuant de sourire :
-Dites-moi où elle est !!
Il bégaya quelques syllabes incohérentes. Je répétais mon ordre, sans obtenir plus de réponses. Je m'énervais plus et me mis à hurler :
-DITES-MOI OÙ EST VOTRE MÈRE SI VOUS TENEZ À VOTRE PATHÉTIQUE PETITE VIE !!!!!
-Plus un geste, fit une voix féminine glaciale derrière moi.
Je tournais la tête pour voir une femme habillée en bonne, un pistolet à la main, me visant tandis que son visage exprimait une froide détermination. J'eus un éclat de rire méprisant :
-Vraiment ? Et vous pensez que c'est votre jouet qui va m'arrêter ?
-Votre emprise maléfique ne prend pas sur moi, sorcière, rétorqua-t-elle sans élever la voix. Vous criez plus que vous n'agissez, et ça se voit. Maintenant vous allez baisser votre arme avant que l'envie ne me prenne de vous tirer dessus.
Je la fixais froidement, pendant quelques secondes, puis me décidais à obtempérer, réprimant des pleurs de frustration qui me montaient à la gorge. Échouer si près du but... C'est lamentable !!
Je vis la bonne s'approcher de moi et me donna un puissant coup de pied dans le dos, me propulsant à terre. Je poussais un petit cri de douleur lorsque mon épaule heurta le sol. Je sentis son pied dans mon dos. Puis, elle reprit la parole :
-M. Beckett, allez chercher le professeur, pendant que je maitrise cette intruse. Dépêchez-vous !!
Je vis Methyst s'exécuter. Je me sentis bouillir de haine, au moment où elle me tira par les cheveux pour plaquer le canon de son arme contre ma tempe.
J'aurais dû écouter Descole, il avait raison de dire que j'étais incapable de m'en sortir seule. S'il y était allé seul, il aurait pu la tuer. Il aurait pu venger Maman. Et moi, égoïste comme je suis, j'avais tenu à attaquer avec lui pour pouvoir enfin assassiner cette femme, cet être qui avait participé à la destruction de la vie de Maman, et j'avais échoué...
Je suis pitoyable.
-Mme Beckett, vous devriez sortir, vous êtes en sécurité.
J'eus un ricanement amer :
-Vous pensez vraiment qu'elle est en sécurité dans la même pièce que moi ?
Sa main se resserra sur ma gorge pendant de longues secondes, durant lesquelles je luttais pour essayer de respirer, jusqu'à ce qu'elle se décide à lâcher son emprise. Je reprenais laborieusement de grandes goulées d'air en toussant, tandis qu'elle murmurait à mon oreille :
-Vous ne devriez pas faire la maline.
Il y a quelque chose qui cloche. Oui, il y a un problème avec le comportement de cette femme. Son comportement contre moi m'a l'air presque trop... Professionnel pour être celui d'une simple bonne... Et puis, où aurait-elle trouvé cette arme ?! Logiquement, ce serait le père qui devrait avoir un pistolet sur lui, de ce fait, comment aurait-elle fait pour la récupérer ? Et bordel qu'elle était froide... Bordel qu'elle semblait mauvaise...
-Qui êtes-vous, réussis-je à murmurer ?
-Vous n'avez pas à le savoir, rétorqua-t-elle tout bas.
Je vis les chaussures de Salomé Beckett devant moi. Elle avait été rapide. Je levais les yeux vers elle, au moment où elle s'agenouilla vers moi, le visage neutre. Elle avança ses bras vers moi, et je sentis la bonne se raidir :
-Qu'est-ce-que vous faites ?
-Laissez-moi faire, Melody, lui sourit-elle.
Elle me retira mon masque. Je me suis sentie brutalement vulnérable, comme si elle aurait pu me percer à jour d'un simple regard. Je la fixais dans les yeux. Elle avait l'air choquée, et attrapa doucement mes cheveux, tirant dessus. Même si ce n'était pas très fort.
-V-vous êtes, murmura-t-elle...
-Je suis quoi, grondais-je, à bout ?! Un monstre ?! Une sorcière ?! Un démon ?! Dites ce que vous voulez pour le peu que ça me touche !! Vous croyez vraiment que je ne l'ai jamais entendu ?! Vous croyez vraiment que vous n'êtes pas la première à être dégoutée par ce que je suis ?!?
Je sentis des larmes de rage couler sur mes joues. La dénommée Melody attrapa mes cheveux et tira dessus en signe d'avertissement. Mais Salomé lui fit signe de cesser et caressa doucement ma joue. Nous entendîmes des bruits de pas courant vers nous, à ce moment-là, et je devinais que Methyst venait de revenir avec le professeur et le gamin. Cependant, je ne pus les voir. La bonne me tira les cheveux pour me forcer à me redresser, continua de les agripper fermement une fois que je fus debout et garda le canon plaqué contre ma temps. Et je pus voir que Descole s'était joint aux trois autres.
-Parfait, fit Melody. Maintenant, vous allez passer devant.
-Comment ça, s'exclama le gamin, surpris ?!
-J'ai dit, vous allez passer devant. À moins que vous ne teniez à voir la cervelle de cette jeune femme se répandre sur le sol. D'ailleurs, cela devrait rapidement être suivi par les vôtres. Laissez vos armes ici.
Je vis le professeur et Methyst échanger un regard surpris, mais ils obtempérèrent, Melody et moi fermant la marche.
-Où allons-nous, demanda Luke d'un ton paniqué ?
-Tu verras, rétorqua la bonne. Avance.
Nous finîmes par atteindre les caves. Elle demanda à Layton d'ouvrir la porte d'une cave à vin, et leur fit signe d'entrer, avant de me pousser à leurs tours.
Nous entendîmes la porte se fermer à clé, puis les pas de Melody quittèrent la cave.Je crois que je n'étais pas la seule à n'y rien comprendre, à en juger par les visages des personnes qui m'entouraient. Et malgré le fait que j'aurais pu sans problèmes me jeter sur Salomé Beckett pour terminer sa vie, j'étais beaucoup trop abattue pour pouvoir bouger...
YOU ARE READING
Deux Faces d'Une Même Pièce (Fanfiction Professeur Layton) (EN PAUSE)
FanfictionLe professeur reçoit la visite d'un de ses anciens élèves devenu archéologue, qui le convie chez lui afin qu'il lui présente sa toute première découverte : d'étranges ruines ayant été exhumées non loin du manoir familial. Cependant d'étranges évènem...