Vacances forcées

Chapitre 1 - Le Boulot

Je commence doucement à me préparer pour aller travailler.
Je m'appelle Sandra, j'ai bientôt 24 ans, et je travaille dans le journalisme. J'aime bien mon boulot, il me permet de faire des découvertes enrichissantes et d'écrire comme je le souhaite sur les sujets qui me passionnent.
Mais depuis quelques temps, je n'en peux plus.
Un nouveau collègue, Franck, trentenaire, marié, des enfants, n'arrête pas de pousser les autres à me faire des remarques déplacées. Ca peut aller d'une "simple" remarque mysogine à une main aux fesses. En plus, ils m'ont refourgué tout le travail de l'homme qui occupait avant la place de Franck.
Je m'habille et part au travail. J'ai bien 20 minutes à pied... Je suis arrivée à la moitié de mon trajet, lorsque des pas résonnent derrière moi. Je me dis qu'il s'agit juste d'une personne qui prend le même itinéraire que moi et ne m'inquète pas trop. Mais j'entends toujours les bruits au fur et à mesure de ma progression. Je décide alors d'accélerer le pas.
La cadence de marche de l'inconnue augmente aussi.

La cadence de la marche derrière moi s'accèlère aussi.

Je cours presque et finis par essayer de semer la personne dans une ruelle.
J'ai peur.

Il m'a vue.

Ma respiration se fait haletante, je panique et je me demande ce qui va m'arriver.
La personne arrive vers moi et retire la capuche qui couvrait son visage. Immédiatement, je reconnais l'homme qui me suivait. C'est Franck.
Je suis tiraillée entre l'envie de lui claquer la tête par terre  et celle de me figer sagement sans rien dire.
- Alors poupée, je t'ai fait flipper ? N'empêche, c'était marrant... Je devrais faire ca plus souvent, histoire de savoir où t'habites... Il murmure en s'avançant.
- Arrête Franck, ce n'est pas drôle. Et ne t'avise plus de me suivre comme ça, je retorque en m'efforcant de prendre le ton le plus menaçant possible.
- Ah oui, sinon, tu vas faire quoi ? Appeller ta Môman ? Tranquille, poulette, c'est juste une farce ! S'esclaffe-t-il.
- Au cas où tu n'as pas remarqué, je ne rigole pas... Réponds-je.
- C'est bon, relâche la pression et fais pas ta grognasse ! T'es chiante !

Alors, je prends mon courage à deux mains, et je le pousse avant de courir vers l'immeuble de bureaux. Je dois bien être à 5 minutes de mon lieu de travail...

J'entends des pas précipités résonner derrière moi.

- Sandra ! SANDRA ! Reviens, calme-toi !

Non, je n'ai pas envie de me calmer.