11 : Eleventh Saturday : How I feel

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The Sinners, little night club in London 2

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The Sinners, little night club in London
2.45 am

Fabrice m'a convoqué dans son bureau, je pense qu'il est au courant de ce qu'il était sensé se passer entre Mike et moi. Je suis assise en face de lui et j'attends qu'il parle. Il ne fait que me dévisager en souriant mystérieusement.

- J'étais sûr que tu le ferais, me dit-il enfin avec son petit sourire narquois que j'ai appris à connaître.

- Je n'avais pas vraiment le choix et puis, je m'excuse pour l'insolence affichée il y a deux semaines. J'aurais dû faire preuve de plus de respect.

Il hoche la tête.

- Ce qui compte maintenant, c'est que tu te rendes compte de tes erreurs. Et puis, j'avais peur de perdre ma meilleur danseuse tu sais.

Ses paroles semblent venir du plus profond de son coeur, cependant je sais qu'il ne les pense pas vraiment. Il ouvre la caisse où l'argent est stocké et me tend cinquante livres. Je les prends, un peu déçue car je pensais avoir plus.

- Tu es embauchée de nouveau, Estelle. Je te ne t'obliges pas à travailler ce soir mais demain il faut que tu sois au taquet, dit-il.

- Aucun soucis, je dis.

Je sors de la petite pièce et range l'argent dans mon porte monnaie. Je tombe sur les billets que m'a donné Matteo la semaine dernière. Je ne les ai pas utilisés.

Lorsque je passe dans les coulisses, les filles me sourient.

- Alors, demande Ailey.

- Je suis ré embauchée, je dis.

Elle me serre dans ses bras comme pour me prouver sa joie.

- Tu sais, c'est pas pareil sans toi, je suis vraiment contente que tu reviennes.

Tandis que je sors du bâtiment, adossés à une voiture, je vois Mattéo et Mike. De loin, j'ai l'impression que leur ton est agressif. Mattéo ne me voit pas et le ton des deux hommes commencent à monter en décibels. Je reste cachée derrière un grand pot de fleur. Mike, lui, semble m'avoir aperçue.

Soudain, du côté passager de la voiture sort une jeune femme, à peine plus âgée que Mattéo. Elle essaie de calmer les deux côtés et je vois qu'elle semble assez proche du français. Lorsque Mike se détache de Mattéo, je vois la jeune femme balader sa main sur le torse du frisé.

La belle brune rapproche son visage de celui de Mattéo doucement. Il se laisse faire et bientôt leur lèvres ne sont plus qu'à quelques centimètres l'une de l'autre. Je m'efforce de regarder la scène et je me dis qu'il va finir par la repousser, par lui dire que ce n'est pas possible.Mais pourtant rien ne se passe comme prévu, Mattéo dépose ses lèvres sur celles de la femme, sans aucune hésitation.

Mike me rejoint sans faire de bruit, il voit que je ne suis pas très bien.

- C'est lui ton petit copain, c'est ça ?

- C'est censé l'être oui, mais je crois qu'il n'a pas compris le principe d'une relation. Peut-être qu'en France on est polygame.

La jeune femme murmure des mots incompréhensibles au français. D'ailleurs je crois qu'elle ne parle pas anglais, ça doit être pour ça que je ne comprends pas grand chose. Mais j'ai l'impression qu'elle l'incite à monter dans la voiture, je crois qu'elle veut partir.

Mattéo rechigne un peu, il lance des coups d'oeil à la devanture de la boîte de nuit, je crois qu'il me cherche mais je ne suis plus sûre de rien. La jeune fille lui tire la main comme pour lui signifier qu'elle veut à tout prix partir. Alors, le frisé accepte et je le vois monter dans la voiture en compagnie de la jeune fille.

La voiture démarre en trombe et part vers une direction inconnue. Je regarde Mike, désabusée.

- C'est qui cette pouffiasse ? Il la connaît ?

Il hausse les épaules comme s'il n'en savait rien, mais je sais très bien qu'il sait quelque chose. C'est même peut-être à cause de ça qu'ils se disputaient tout à l'heure. Mike passe son bras autour de mes épaules.

- Il a gobé le bobard le vieux, demande-t-il en parlant de Fabrice.

- Oui, tout rond. Et merci encore d'avoir respecté ma volonté l'autre soir.

- C'est normal, je suis pas un mec violent. J'avais vu que tu n'avais pas envie, je n'allais pas te forcer.

Il me regarde l'air compatissant.

- Je crois que c'est sa copine, en tout cas il a essayer de bredouiller des mots que je n'ai pas compris. 

- Donc monsieur n'est pas capable de tenir sa bite et dès qu'il s'éloigne un peu d'elle, il a besoin d'assouvir ses besoins. Non mais je rêve, le mec m'a donné de son argent pour me faire croire qu'il m'aimait bien et qu'il se souciait de moi. J'étais juste son passe temps en fait ?

Je donne un gros coup de pied dans le pot de fleur qui tombe à la renverse. Mike se précipite dessus pour le relever. Je n'arrive pas à me calmer, alors j'essaie d'appeler Mattéo pour avoir des réponses, une petite au moins.

Evidemment, je tombe sur son répondeur, il doit être en train de sauter sa copine. Et dire que je tombais de plus en plus sous son charme, qu'est ce que j'étais bête. Je lance mon portable au sol, la vitre se brise. Tous ses beaux discours, ses belles paroles, ses mots doux, tout ça n'était que du vent.

Mike essaie de me prendre dans ses bras, juste pour contenir ma colère et ma rage se déverse sur le corps du beau brun. Sans vraiment avoir le plein contrôle de mon corps, je commence à lui donner de coups de poing de plus en plus fort.

Mike encaisse les coups, il ne se plaint pas. Alors, il contient mes poignets pour ne plus que je le frappe et me plaque contre le mur de la boîte de nuit. Mon énergie s'envole et je me sens vide. Les mains de Mike remontent jusqu'à mon cou, puis jusqu'à mes joues. Ses lèvres se rapprochent des miennes qui tremblent.

Ses lèvres effleurent les miennes et alors je commence à le repousser de toutes mes forces. Il perd l'équilibre et essaie de se rattraper au pot de fleur.

- Je suis désolée, mais je ne peux pas Mike, je lui dit les yeux embuées de larmes.

- Je... je comprends Estelle, ne t'inquiète pas, dit-il.

Je titube quelques instants avant d'arriver à marcher droit.

- C'est l'endroit où il m'a embrassé la première fois, je dit évasivement. Je veux qu'on ai notre propre histoire tu comprends.

Je réalise ce que je viens de dire et pose ma main sur ma bouche. Je balbutie des excuses à Mike et court le plus vite possible pour m'en aller de cet endroit qui ne m'a apporté que des malheurs jusqu'à présent.

Saturday nights // GuendouziOù les histoires vivent. Découvrez maintenant