Endless Fight

War Journal-4

J'arrive devant l'hôpital, me gare et sors. J'entre, j'ai intérêt à me magner si je veux pas qu'on me reconnaisse. Je regarde à gauche, à droite, nouveau défi : trouver un type de ma carrure. Je m'aventure dans les couloirs. Bingo. Un grand balèze, je le suis. Il pousse un chariot, une grande panière, un planning ? Non, c'est une liste. Il a les noms, les chambres et les causes, il ramasse le linge sale. J'attends d'arriver dans un endroit sans personne, pour me rapprocher. Je passe un bras autour de son coup et sert en m'aidant de l'autre, il lâche le chariot et sert ses mains sur mon avant bras, vu la pression que j'exerce, s'il fait trop d'effort il tiendra pas quarante secondes.

"Je ne te veux aucun mal, j'ai juste besoin de tes fringues."

Il me colle un coup de coude dans les côtes, j'ai failli le lâcher, il continue de se débattre l'enfoiré. Allez vite, avant que quelqu'un arrive. Il arrive à nous emmener près d'un mur, il prend appuie dessus avec ses pieds et nous propulse sur celui d'en face, je lâche prise, il se retourne et essaie de me coller un coup de poing assez maladroit, je le bloque, attrape son cou et l'emmène contre un mur, il retente de me frapper mais mon front percute le sien avant, sa tête percute également le mur, assommé. Je lui ai évité quelques phalanges pétées. Je prends ses fringues et mets les mienne dans la panière à linge, je le laisse dans un placard à balais que je bloque avec un bout de serpillière discret.

"Je reviens."

Je prends sa place derrière le chariot, regarde sa liste et cherche le profil de la gamine.

Je ne mets pas longtemps avant de la trouver sur la liste. Jessica apparemment. Je monte les étages jusqu'à sa chambre. J'entre, elle a la jambe dans le plâtre, elle lit un livre. Elle ne fait pas tout de suite attention à moi. Je m'assois sur un tabouret qui traîne. Elle remarque que je pars pas, elle relève la tête, je suis pas sûr qu'elle me reconnaisse. Elle a pas dû me voir l'autre fois.

"-On...on se connaît...?

-Oui, c'est moi qui suis venu vous chercher dans la camionnette avec les autres.

-Vous êtes médecin ? 

-Non. 

Elle a l'air de prendre peur soudain.

-Alors qu'est ce que vous faites là...?

-Je suis venu te demander l'adresse de Sarah, j'en ai besoin."

Elle marque un temps d'arrêt.

"-Pourquoi...?

-Pour les retrouver.

Un autre.

-Ce n'est pas à vous de faire ça..."

Je ne réponds pas. Il n'y a rien à répondre à ça, ou alors j'en ai marre de me justifier, et de répéter tout le temps la même chose, même si pour une fois c'est ni un type habillé en rouge, ni en bleu qui me le dis. Elle reprend sa consciencieuse théorie avec une voix plus assurée, moins faiblarde et hésitante.

"C'est la police qui devrait s'en occuper."

Et c'est reparti pour un tour.

"-La police ne sait même pas qu'ils existent.

-Dîtes leur...

-Ce n'est jamais aussi simple, sinon je ne serais pas ici.

Sa main sert le drap, son visage se crispe légèrement.

-Personne ne vous a demandé justice...ni vengeance."

Ce n'est jamais aussi simple.

"-Tu as raison. Mais je ne venge pas. Je ne peux pas risquer que ça arrive à d'autres. Si j'ai le pouvoir de faire quelque chose, je dois le faire. Maintenant j'ai besoin de toi."