L'élue Des Neuf - La Terre Du Milieu [TERMINÉ]

Les Neuf

J'entre prudemment dans la sombre cité de Minas Morgul, les épées fermement tenues en mains. Je pensais que l'endroit grouillerai d'Orques, mais il n'y a personne, personne à part moi et les neuf contre ma poitrine.

Ma respiration est calme, il n'y a aucun bruit sauf celui que font les gouttes de mon sang en tombant sur le sol.

J'observe l'endroit. Un grand hall éclairé par de grandes chandelles dont les flammes sont vertes et face à moi, au bout du hall, deux statues représentant des sangliers sont disposées de chaque côté de larges escaliers.

Je monte les marches en restant prudente, je ne veux pas avoir une mauvaise surprise et tomber nez à nez avec un Orque, ou pire...

Arrivée en haut des escaliers je jette un coup d'œil derrière moi pour avoir la certitude d'être seul ici.

C'est étrange de me retrouver dans cet endroit. J'ai la sensation d'être déjà venue ici et de connaître le lieu par cœur. Mais cette impression de vient pas de moi, mais des anneaux puisqu'ils appartenaient aux Nazguls qui étaient ici avant.

Le pouvoir des anneaux me pèse. C'est un vrai combat dans ma tête pour ne pas céder à la tentation de m'enfuir d'ici avec eux. Je dois rester forte et ne surtout pas oublier pourquoi je fais tout ça et d'où je suis partie. Moi, Aïlana, l'orpheline de Bree qui se retrouve ici, à Minas Morgul, l'avenir de la Terre du Milieu entre les mains.

Des images traversent mon esprit, comme des flash back. Je me revois à l'orphelinat, ignorante et faible. Je me revois me faire agresser par les Orques, torturée par les anneaux, tuer sans aucune pitié. Mais je me vois surtout être devenue forte. Tout ça grâce aux anneaux. Ils m'ont fait souffrir oui, mais tel était le prix à payer pour devenir ce que je suis. Je n'ai plus à fuir.

Je reprend mes esprits et me reconcentre sur mon objectif. Je traverse un long couloir sombre menant à une porte éclairée par des chandelles accrochés au dessus d'elle. C'est derrière cette porte que ce jouera le destin de ce monde, je le sais, je le sens. J'en ai rêvé, des dizaines de fois.

Je m'arrête net devant la porte. Une voix dans ma tête me hurle de partir, mais une autre, toute petite, me dit d'entrer et de détruire les anneaux une bonne fois pour toute.

Je range mes épées, pose une main contre la porte et la pousse, le cœur palpitant.

Je découvre alors cette pièce, l'endroit où les neuf Hommes ont prêté serment à Sauron. À première vue, il n'y a pas de différence avec le reste de la forteresse. Il y fait froid et sombre. Pourtant, à l'intérieur de moi, je sens toute la magie noire qui a été utilisée ici. Des promesses de sang et de vengeance. Je ressens tout ce que les Hommes ont pu ressentir ici, toute la force que les anneaux leur procuraient, tout le pouvoir. Ce pouvoir qui grandit chaque jour un peu plus et qui pousse mes limites. Eux qui avaient été traités de faibles par les autres races avaient enfin réussi à être respectés grâce aux anneaux. C'est exactement ce que je ressens, sauf que je n'ai pas qu'un seul anneau, mais neuf.

Avec un léger sentiment de regret, je retire lentement la chaîne tenant les anneaux autour de mon cou et les tiens serrés dans ma main.

– Il est temps, soupiré-je.

Je me rappelle alors ce que Gandalf m'a dit à propos de la destruction des anneaux.

"Utilise leur pouvoir pour les détruire. Tu dois ne faire plus qu'un avec eux."

Je ferme les yeux en répétant la dernière phrase du magicien, puis essaye de me concentrer sur ce lien entre moi et les anneaux en gardant à l'esprit mon envie de les détruire.