CHAPITRE 6

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— Ferme la porte à clé et viens près de moi, lui dis-je, après qu'elle a déposé son plateau par terre.

— Tu devrais te reposer ce soir. Tu n'as pas l'air dans ton assiette.

— Je vais bien. Viens, j'ai envie de toi.

Je me hisse sur mes avant-bras, afin de me convaincre que c'est bien elle qui suscite ces picotements dans mes reins, mais tout ce que je suis capable de distinguer, ce sont les contours flous d'une femme en robe noire et tablier blanc. Ce qui n'a rien d'excitant ! Pourtant, je bande comme un malade. Et à cause de ma rage, je rêve de lui faire mal.

— Je ne crois pas que ce soit une bonne idée. Je reviendrai plus tard.

— Non, je ne peux pas attendre, répliqué-je d'une voix pâteuse.

Je la scrute, tandis qu'elle ramasse une chaise brisée en travers de son chemin. Les fumées de l'ivresse dansent encore devant mes yeux et m'empêchent d'y voir clair. Je trouve tout de même la force de me lever et, en quelques pas chancelants, je franchis l'espace qui nous sépare. Les traits de son visage m'apparaissent lorsque je l'empoigne par le bras pour la ramener contre moi. Elle a l'air effrayée. Comme ce serait jouissif, si c'était Chiara que je tenais en mon pouvoir et qu'elle faisait la même tête.

— Reste ! J'ai des projets pour nous deux.

— Lâche-moi ! Tu me fais mal, me dit Marie tout en se débattant.

— Je peux te faire encore plus mal, si tu me résistes !

Joignant le geste à la parole, d'un bras je lui ceinture la taille. Ma main libre s'accroche à ses cheveux et les tire en arrière. Elle se plaint, tente de me repousser. En vain ! Même imbibés d'alcool, mes muscles sont plus puissants que les siens. En sentant mon sexe en érection s'enfoncer dans la chair palpitante de son ventre, je me métamorphose en dangereux psychopathe. Ce rôle, je l'ai déjà interprété par le passé. À l'occasion d'une brève apparition dans une série policière. Aujourd'hui, j'éprouve le besoin de l'incarner pour de bon.

Je n'ai jamais brutalisé une femme. Jamais. D'ordinaire, je suis plutôt doux et tendre en amour. Mais tout à l'heure, on enterrait mon frère. L'être qui comptait plus que tout dans ma vie. Il faut que quelqu'un paie. Il faut qu'elle paie. Toutes les fibres de mon corps réclament la vengeance. Et Marie est mon seul exutoire.

— Arrête ! gémit-elle d'une toute petite voix.

Je l'étreins si fortement qu'elle peine à reprendre son souffle.

— Non, je vais t'attacher au lit, et tu seras ma chose.

— Tu es saoul !

— Oui, complètement saoul ! m'esclaffé-je, au comble de la jubilation.

Quoique ivre, je suis toujours en pleine possession de mes moyens. Ignorant les bourrades qu'elle m'envoie dans les côtes, je l'attrape par les hanches et la soulève de terre. Elle ne m'échappera pas. Elle crie, se tortille comme un ver, me griffe. Je parviens sans encombre à l'emmener jusqu'au lit. Les yeux écarquillés par la peur, elle y atterrit brutalement sur le dos, ce qui fait courir de nouveaux frissons de plaisir le long de mon échine. Je m'empresse de m'asseoir à califourchon sur ses jambes pour la maintenir en place.

— Laisse-moi partir, me supplie-t-elle, tandis que je m'empare de la cordelette d'une courtine pour lui lier les poignets.

Elle tente à nouveau de se dégager mais, malgré mon état d'ébriété, je suis plus rapide qu'elle et je réussis à l'attacher aux montants du lit. Elle se met à crier à m'en défoncer les tympans. La terreur déforme les traits de son visage. Quelle joie j'éprouve à me savoir convaincant ! Mais ceci n'est qu'un galop d'essai. Je me promets d'être encore plus terrifiant le jour où j'acculerai Chiara dans un coin du manoir.

— Tais-toi ! commandé-je à ma prisonnière.

Je la gifle. Elle se tait un court instant, ravale un sanglot, avant de hurler de plus belle. De peur que ses cris ne réveillent ma conscience, je soulève sa robe, arrache sa culotte en dentelle et la bâillonne avec. Je suis un monstre. Un monstre de cruauté. Qui viendra me délivrer de mes démons intérieurs ? Certainement pas mon frère, vu qu'il moisit dans ce trou que ma belle-sœur a creusé !

Maintenant que Marie en est réduite à émettre des borborygmes, le niveau sonore est devenu acceptable. Des larmes coulent sur ses joues. Je ferme les paupières pour ne pas les voir. Tout en me balançant d'avant en arrière, comme on réciterait une prière, je défais ma braguette, sors mon sexe douloureusement tendu de mon caleçon et...

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