Une fois de plus je sortais des studio de la radio OKLM, depuis que j'avais lancé mon projet de l'album c'était comme j'y étais toutes les semaines de 2017. Grand cru était le fruit de 3 années de dure labeur que j'avais du passé entre bosser sur mes sons et changer les couches de ma fille, n'ayant pas prévu de devenir papa comme ça, d'un seul coup. Y avait pas à dire, un enfant vous changeais la vie, en bien mais aussi en mal, vous faisant changer vos petites habitudes. Alors que l'album sortait dans à peine une semaine et demi, j'avais beaucoup de taff à faire, revenant à peine du Mexique où je m'étais pris des vacances avec mes khos, histoire de décompresser avant la tournée marathon que j'avais déjà commencé. J'en avais déjà marre de dire tout le temps la même chose, à la sortie de feu, je m'étais clairement foutu de la gueule de Nek avec les gars, l'entendant râler comme un petit vieux alors qu'il avait seulement 25 ans, au combien c'était compliqué et répétitif. Mais après avoir expliqué pour la trentième fois que la musique « faut pas t'en faire » était le titre que je ferais écouté à une femme, j'étais bien zoné.En sortant des locaux, mon premier réflexe fut de m'allumer une clope, j'aurais bien aimé un joint mais si je devais aller chercher ma fille à la maternelle et surtout je voulais pas foutre en rogne sa mère, déjà que c'était tendu vu comment la manière dont on s'était jeté ce matin, elle me cassait vraiment les couilles en ce moment, je la sentais à cran, elle me cachait des trucs et surtout elle me faisait des crises de jalousies pour un rien alors que c'était clairement pas son style à ma Abi alors qu'elle savait exactement qu'il y avait qu'elle, la mère de ma gosse pour me faire totalement vibrer.
Je sortis mon téléphone de la poche de mon manteau, fixant l'air d'un air presque blasé, il était plus de trois heures et je devais être à Aubervilliers dans même pas une heure. Je sentais que c'était encore un coup à être en retard, je me ferais engueuler par sa maitresse mais dans l'fond je m'en foutais. J'aurais pu appeler Max mon petit reuf pour lui demander de s'occuper de sa princesse et même si elle kiffait son oncle, elle voulait pas voir sa gueule mal rasée mais bien son petit papa adoré et vu que j'étais gaga de ma fille, j'avais atte de le retrouver, de lui faire son gouter et de me poser sur le canap avec elle en attendant le retour de sa mère qui rentrerait surement sur les coups de 20heures. Ça serait toujours le même manège, on s'engueulerait encore, on s'expliquerait puis j'irais mettre la petite au lit et on enterrerait définitivement la hache de guerre dans notre pieu. C'était obligé, Abigail ne pouvait pas me faire la gueule pendant bien longtemps et c'était pareil pour moi, ça faisait quand même presque huit ans qu'on se connaissait et sept qu'on était ensemble alors j'étais pas un petit puceau perdu devant une go qui pouvait te coffrer pour une petite broutille et t'attacher au pieu comme elle le voulait. Mais non j'étais un homme et j'm'écraserais pas d'vant elle. Fallait pas abuser.
Ayant mis mon tél en mode avion pour être tranquille durant l'interview qui avait duré une bonne heure, je sourcillais en voyant tous les appels manqués d'Alia. Immédiatement je fronçais des sourcils, me demandant pourquoi la partenaire – et accessoirement la meuf de Ken enfin au dernière nouvelle- d'Abi m'appelait. D'habitude elle m'évitait comme la peste, préférant garder son attitude noire et son regard glaçant. Immédiatement je fus pris d'un frisson qui me parcourut la colonne vertébrale et voulant me donner du courage, je portais aussitôt ma cigarette tandis que j'appuyais sur la touche pour rappeler Alia, espérant que c'était une broutille et que j'étais entrain de me faire une flipette pour rien. Avec Abi, on avait mis les choses aux claires, je pouvais tolérer son métier à la con, préférant jouer à l'autruche plutôt que d'en parler mais en contre partie elle devait pas se mettre en danger, car elle avait une fille. Elle avait été opé, acceptant que en cas de grosse merde, elle se mettrait derrière et qu'ainsi rien ne lui arriverait.
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Faut pas t'en faire - Deen Burbigo
ActionLes larmes qui coulent sont amères mais plus amères encore sont celles qui ne coulent pas... Depuis sa tendre enfance, Abigail avait sa vie toute tracée, elle bosserait pour la police ou rien. Pour se donner les moyens de réussir et de réaliser son...