Chapitre 4

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Je me suis endormie presque immédiatement, épuisée par le stress et l'appréhension d'avoir quitté ma maison. Lorsque je me réveille brusquement, je suis plongée dans l'obscurité d'un endroit inconnu. Mes doigts effleurent une couverture douce et un lit moelleux, si différent de la pierre rugueuse de mon ancien lit. Je me lève, le tissu qui caresse ma peau est étranger. Je panique en réalisant que ce ne sont pas mes habits. Je cherche frénétiquement mon kimono, le trouve dans un coin, et m'habille rapidement.

Je sors de la pièce, me retrouvant dans un couloir étrange. Les murs ornés de dessins compliqués me semblent presque oppressants. Mon cœur bat la chamade alors que je m'aventure dans ce labyrinthe, tentant de contrôler ma panique. Des bruits de pas retentissent, et je me retourne pour voir une femme avec un visage illuminé par une lumière vacillante. Elle me voit, pousse un cri et je grogne en réponse. Les lumières s'allument soudainement dans toute la maison, m'éblouissant et me faisant reculer alors que des pas se précipitent vers moi.

La femme s'avance, et, instinctivement, je griffe sa main. Elle grimace, la douleur se peignant sur ses traits. Un homme s'approche, passant devant la femme avec une autorité manifeste. Il me gronde d'un ton sévère, et je grogne de retour. La tension est palpable lorsqu'un bras fort entoure ma taille. Je me débats, mais il est trop puissant, et la panique me submerge.

— Calme-toi, c'est moi.

La voix de Liam, douce mais ferme, perce à travers ma panique. Je lève les yeux vers lui, mes larmes coulant librement. Il me regarde avec une douceur infinie, ses mains caressant doucement mes cheveux, apaisant les tremblements qui parcourent mon corps.

— Killian, soigne Marie, ordonne Liam. Je m'occupe de l'invitée.

— Mais—

— Fais ce que je te dis !

— Bien, Alpha.

Killian part en direction de Marie avec un regard noir, tandis que Liam se tourne vers moi avec un sourire réconfortant. Je me sens vulnérable, perdue dans ce monde étranger, mais la présence de Liam me rassure. Il me libère doucement, me demande de le suivre et je l'attrape par le poignet. Sa chaleur est un baume apaisant contre mon anxiété.

Nous descendons les escaliers, et il me conduit jusqu'à une pièce.

— Ici, c'est la cuisine.

— La cuisine ?

— C'est un endroit où tu peux manger. Normalement, c'est Marie qui prépare les repas, mais comme elle est blessée, je m'en occupe.

— Marie...

— Elle n'est pas méchante. Elle voulait te rassurer, et tu peux lui faire confiance. Si je ne suis pas là, tu peux demander à Marie ou à Killian.

— Non ! Je ne veux pas de Killian !

Liam éclate de rire face à ma réaction, et je boude en retour. Sa réaction est un répit pour mon esprit inquiet, mais la mention de Killian reste une source de malaise.

— Il n'est pas méchant, il est juste sur ses gardes avec les créatures différentes.

— Bon, d'accord...

— Tu as enlevé ta robe ?

— Robe ?

— Oui, celle que j'ai mise sur toi.

Je rougis en réalisant qu'il a vu mon corps. Son sourire est comme un rayon de soleil, apportant une chaleur douce. Il pose une main réconfortante sur ma tête, et son toucher est une source de calme pour moi. Nous nous asseyons à table, échangeant des regards qui parlent plus que les mots.

— Je n'aime pas cette robe, dis-je en faisant référence à l'habit.

— Alors quels sont les vêtements que tu aimes porter ? demande Liam avec un sourire bienveillant.

— Un kimono comme le mien.

— Je pense pouvoir en trouver un pour toi. Tu as faim ?

— Oui, beaucoup.

— Bien.

Liam se rend à la cuisine, et le parfum délicieux de la nourriture commence à embaumer la pièce. Il revient avec un plat rempli de viande. Je prends un morceau avec mes mains, le goût est chaud et savoureux. Liam observe, amusé, et je lui tends un morceau qu'il accepte avec plaisir.

Soudain, je sens une présence menaçante venant des escaliers. Je me tourne et vois Killian, visiblement irrité. Ses yeux noirs me jettent un regard perçant, et je fais de mon mieux pour l'ignorer tout en continuant à manger. Il parle avec Liam dans une langue que je ne comprends pas, sa voix est pleine de reproches. Liam garde son calme, répondant avec sérénité, et un échange de grognements se poursuit entre eux.

— Il est fragile, dis-je en désignant Killian à Liam.

Liam étouffe un rire, et Killian, visiblement exaspéré, tente de contenir sa colère. Il devient rouge de rage, cherchant des insultes qu'il ne peut pas prononcer dans une langue étrangère. Je tire la langue en réponse, et Liam rit devant notre interaction. Killian, incapable de supporter plus, quitte la maison. Je regarde Liam, qui hausse les épaules avec un sourire. Je retourne à mon repas, heureuse d'avoir un moment de tranquillité.

Liam reste avec moi toute la matinée, me montrant les différentes pièces de la maison. Je trouve les noms des pièces difficiles à prononcer, mais son aide est précieuse. Lorsque Liam sort pour un moment, Marie fait son apparition. Je suis surprise de la voir, habillée d'une robe fleurie. Elle se trouve dans la cuisine, et je m'approche doucement d'elle.

Elle sursaute en me voyant, mais son sourire reste chaleureux et bienveillant. Elle me fait signe de m'asseoir, puis se remet à préparer les ingrédients avec un couteau, les gestes fluides et précis. Captivée par sa rapidité, j'essaie de l'imiter, mais ma maladresse me joue des tours et je me coupe le doigt par inadvertance.

Marie se retourne immédiatement, l'inquiétude se lisant sur son visage. Elle prend mon doigt avec une douceur inattendue, ses mains tremblantes trahissant une profonde préoccupation.

— Mon dieu...

Elle regarde la petite coupure, stupéfaite de voir la blessure se refermer comme par magie sous ses yeux ébahis. Ses yeux s'écarquillent, et je perçois dans son regard une étincelle de fascination mêlée à une douce incrédulité. Un sourire ému naît sur mes lèvres, réconfortée par sa réaction sincère et son attention délicate.

— Ça va, ne t'inquiète pas, dis-je doucement en lui prenant la main.

Marie me regarde, un sourire timide se dessinant sur ses lèvres, et je sens une chaleur réconfortante émaner de sa présence. Ses yeux reflètent une curiosité sincère et une gentillesse profonde, et je me rends compte combien sa gentillesse est précieuse dans ce monde si différent du mien.

La créature mythique TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant