Plouf!

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Dix ans plus tôt......

Wahab....(22 ans à l'époque)

Je m'appelle Wahab Sene.
Je suis en troisième année de lettres modernes à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar.La galère universitaire,je peux vous dire que je connais cela sur le bout des doigts.Déja je remercie Dieu d'être arrivé à ce stade de mes études quand on est issu de la classe populaire,il n'est pas très évident pour nous d'arriver à un certain niveau d'études.

Beaucoup de mes amis d'enfance,ont, abandonné très tôt les études étant des soutiens de famille,ils ont arrêté les études en classe de CM2(classe des ''goor'' ) comme l'on dit.Certains sont devenus apprentis tailleur,apprenti mécanicien ou tout simplement apprenti car rapide.Il fallait bien qu'ils prennent le relais car vivant la plupart avec des pères retraités ou encore orphelin de père.Mon cœur se resserrait à chaque fois que je les voyais.Je pouvais noter ainsi l'inégalité des chances.

Pour les femmes,certains d'entre elles ont pour la plupart choisi la série des 3 C: Couture,Coiffure ou encore Commerce . Même si elles n'ont pas pas fait les bancs,elles n'avaient rien à envier aux grandes dames car beaucoup d'entre elles gagnent bien leurs vie et sont très dignes.Comme quoi le chemin de la réussite ne se trouve pas toujours sur les bancs de l'école.Les plus téméraires par contre avaient choisi comme profession ''le mbarane'' de par cette collection de petits amis,elles espéraient se marier avec un d'eux et sortir de leurs situations financières peu reluisantes.Tout dans le maquillage,rien dans la tête.Decidémment elles étaient fort en retard par rapport aux femmes d' aujourdhui qui sont ambitieuses,courageuses et qui ont tout sauf besoin d'un homme pour exister.Pauvre d'elles!

Je disais donc que j'ai eu la chance d'arriver à ce stade là!Je vis avec ma mère , je n'ai ni frère ni sœur , elle a tout sacrifié pour moi pour que je devienne quelqu'un et je me dois de tout faire pour la rendre fière.Elle n'a que moi et je n'ai qu'elle.Elle m'a avoué qu'elle a tout sacrifié pour moi.Ma famille?Elle n'aime pas en parler et c'est pas faute d'avoir essayé mais je sentais que je remuais le couteau dans la plaie à chaque fois que j'evoquais ce sujet.

Avec le temps je me suis fait à Cette idée et tout mon univers ne tourne qu'autour d'elle.Mon père ? C'est le sujet tabou à ne surtout pas évoqué elle ne voulait rien entendre.Depuis je n'en parlais pas malgré les interrogations qui subsistaient dans mon esprit. Elle travaillait le matin comme poissonnière le matin et le soir,elle vendait du couscous devant la maison.Avec son commerce , elle essayait de nous faire vivre.Elle m'a toujours appris à me contenter de ce que j'avais et de n'envier rien à personne et encore moins me comparer à quelqu'un.Elle ne lésinait pas sur les moyens pour moi.Et c'est grâce à elle que j'en suis arrivé là.J'ai toujours excellé en classe pour qu'elle soit toujours fière de moi.

J'ai fait tout mon cursus dans le public.Il m'arrivait de passer une journée à l'école sans rien manger car parfois je préférais partir tôt pour que ma mère n'ait pas à me donner le peu de son commerce.Deja qu'elle avait du mal à faire bouillir la marmite,je voulais la décharger du mieux que je pouvais.Nous vivions à Baraka à Liberté 6 dans une modeste maison . C'était très difficile les conditions d'études car l'électricité faisait le plus souvent défaut.J'etais obligé d'allumer une bougie pour apprendre mes leçons pour la veille .Mais j'ai toujours persévéré,j'ai eu à marcher pour arriver à l'école,j'etais obligé de me réveiller assez tôt pour pouvoir arriver à temps.Je me réveillais tôt le matin,je faisais ma prières et j'étais fin prêt pour l'école.Le petits déjeuner,juste le couscous de la veille avec le un peu de lait et le tour était joué,j'etais parti pour tenir toute la journée.

Je connaissais que trop bien le mot ''niakk'' mais toujours dans la dignité.Du primaire au secondaire,je faisais toujours parti des 5 premiers.Les amours ne faisaient pas partie de mes priorités de plus j'avais mes propres problèmes et je ne pouvais pas en rajouter .

ANTAGONISTESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant