Chapitre 21. Bresson

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Des coups de bourrin contre la porte d'entrée me tirèrent de mon sommeil. Ça sentait la vanille, j'avais le nez dans les cheveux d'une nana, ah Violette.

Putain !

Je me levai brusquement.

Il était midi et demi, pas besoin d'être Einstein pour deviner qui était derrière la porte. Je pris soin de prendre un oreiller et une couverture avec moi et les déposai sur le canapé avant d'aller ouvrir à Framal...

... Ken, Hakim et Doums.

— Où est 2zer ? raillai-je.

Ma blague les fit pas trop rire, Haks me fusillait littéralement du regard, Ken avait la mâchoire serrée et les deux autres avait l'air guère plus ravis.

— Putain on t'a appelé cent fois ! s'énerva le plus jeune des kabyles, Elle est où Violette ?

— Bah je dormais, Violette dort encore.

Ils entrèrent dans l'appartement, Mekra me quittait pas du regard.

— Je vais la réveiller, soufflai-je, posez vous.

Entrant dans la chambre, je m'approchai du lit doucement.

— Vio, y a le s-croums dans mon salon, ce serait pas mal que tu viennes.

Elle gémit faiblement et se redressa, les cheveux en pétard et les yeux gonflés.

— Tu peux me faire mon câlin du matin d'abord ? murmura-t-elle.

Je commençais à penser que les câlins étaient pour Violette l'équivalent des joints pour moi. Elle se blottit dans mes bras et déposa quelques baisers le long de ma mâchoire avant de se lever et d'aller dans le salon.

— Salut, chuchota-t-elle à l'attention des gars qui se retournèrent brusquement.

Nek se leva d'un bond et s'approcha à grandes enjambées mais Violette d'un signe de main lui fit signe de ne pas la toucher. Il l'ignora, alors elle se planqua derrière moi et je ne compris pas pourquoi.

— S'il te plait, je veux pas qu'on me touche.

Je fronçai les sourcils, elle venait de me faire un câlin et refusait deux secondes plus tard que Ken la touche.

— Violette, murmura-t-il, tu nous fais quoi là ?

Je fus surpris de la sentir s'agripper à mon marcel dans mon dos, c'était quoi ce nouveau délire ?

— J'ai mal, souffla-t-elle, j'ai pas envie qu'on me touche.

Ken mourrait d'envie de la prendre dans ses bras, je le voyais, ça lui faisait mal. Pour une fois que c'était moi qui avait un avantage sur lui, j'allais pas m'en plaindre. Mékra me fixait toujours, l'air de dire "toi et moi on va parler".

— Vio, tenta Fram, Tu veux bien arrêter de te planquer, on est tous là pour toi.

— Je vous ai pas demandé de venir.

Ok, c'était la première fois que je la voyais sur la défensive comme ça, c'était pas du tout dans son caractère, au contraire.

Je me retournai vers elle, son visage était un peu contrarié, comme si elle m'en voulait de les avoir fair rentrer.

— On va juste s'assoir et discuter, gamine, murmurai-je, après un de nous t'emmènera chez le médecin, allez, viens.

M'écartant d'elle, je la poussai doucement vers les gars qui avaient l'air vraiment perturbés par son attitude, il fallait avouer que je l'étais tout autant.

GaminsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant