Chapitre XXXVIII : Thumos, philia kay charis*

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Atalante guettait le retour d'Aeshma. Elle entendit la porte de la cabine s'ouvrir. Elle se redressa et distingua la silhouette de la jeune gladiatrice. Celle-ci s'immobilisa un instant et partit vers l'avant. Atalante se leva. Elle retrouva la jeune Parthe avec un marin, en train de lui chuchoter des insanités et de lui décrire ce qu'elle attendait de lui. De la violence.

Aeshma ?

La jeune gladiatrice se retourna d'un bloc.

Toi, dégage ! ordonna Atalante au marin.

Le marin savait à qui il avait affaire et se fondit rapidement dans l'ombre. Homme ou femme, les gladiateurs étaient des tueurs avec qui il ne valait mieux pas avoir maille à partir.

Atalante... fit Aeshma menaçante.

À quoi tu joues ? lui demanda doucement la grande rétiaire.

J'ai envie de baiser.

Non, ce n'est pas vrai.

Tu fais chier, Atalante. Ce gars était parfait.

Tu peux baiser qui tu veux, Aeshma. Mais pas comme ça.

Et si ça me plaît à moi ?

Moi, ça ne me plaît pas.

Ah ouais ? Et en quoi ça te concerne ?

Je... je t'aime bien, avança Atalante pas très sûre que l'argument serait convainquant.

Astarté te manque ? lâcha fielleusement Aeshma.

Le poing jaillit, suivi d'un autre et d'un autre encore avant qu'Aeshma ne recouvrât assez ses esprits pour contre-attaquer.

Tu n'es qu'une fosse puante, Aeshma. Un scorpion. Je vais t'écraser et te faire bouffer ton venin.

Aeshma était en colère, mais elle avait réussi à ce qu'Atalante le fût autant, sinon plus qu'elle. Atalante avait rompu les négociations d'Aeshma avec le marin, parce que ce que la jeune Parthe projetait de subir en sa compagnie, lui avait semblé dégradant et violent. Elle avait surtout compris qu'il n'était qu'un dérivatif à sa violence ou sa colère. Il n'était pas très difficile de savoir ce qui avait autant contrarié sa camarade. Atalante pouvait la comprendre, mais elle trouvait l'attitude d'Aeshma stupide et inutile. Elle s'attendait à ce que la petite thrace ne réagît pas très favorablement à son intervention, mais pas à ce qu'elle lui envoie un coup bas. Qu'elle réveilla ses angoisses. Qu'elle se montrât injuste et insultante. Qu'elle oubliât qu'elle aussi aimait la Dace aux larges épaules.

Aeshma pouvait se montrer teigneuse quand elle était en colère, Atalante n'avait rien à lui envier de ce côté là. La jeune Syrienne se demanda l'espace d'un éclair si Aeshma n'a pas consciemment cherché à la mettre hors d'elle. Mais qu'importait, voulu ou pas, elle avait allumé sa colère. Elles combattirent en silence. Âprement, brutalement.

Le sable rougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant