QUOIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII ? OH MY GOD.
Salem, le beau gosse que j'ai épié sur Facebook, était là à l'aéroport Léopold Sedhar Senghor pour venir me chercher ?? Je ne l'aurais jamais imaginé, même dans mes rêves les plus fous. Franchement maman, beau boulot ! Quel coup tordu. Tchhip. Je vous rappelle que je venais de passer une journée entière entre deux avions. Par conséquent, j'étais épuisée, décoiffée et j'avais les traits tirés. Ne parlons même pas alors de mes cernes aussi creux que les chutes du Niagara et qui me déclaraient coupable du délit de longues nuits blanches. J'avais juste envie de rentrer sous terre pour me cacher.
Ma mère, nullement consciente de mon malaise grandissant, continuait à jacasser comme une pie, tout en avançant vers la voiture, et en me rapprochant de l'heure fatidique. Vite, vite , il fallait réagir et sauver les apparences. Je prétextais que mon chariot calait, et en profitais pour arranger ma coiffure. Malick s'agenouilla pour vérifier les roues du chariot, et se releva avec une pierre qu'il lança au loin, sûrement pensant que ç'en était la cause. Ouf ! Sauvée par le gong. Je ne suivais plus la conversation, occupée à fouiner dans mon sac afin de dénicher mon gloss pour égayer mes lèvres gercées. Ma mère et mon petit frère n'avaient toujours pas découvert mon manège.
Mais bientôt on arriva au parking de l'aéroport et.... le fameux Salem ouvrit la portière, et sortit de la voiture. Je détournai vivement la tête pour éviter son regard. Maintenant que j'y repense, je suis pliée de rire. Non mais une vraie attitude de gamine, sur ce coup là Sarah lol . Bref, d'emblée, la voix de ma mère me ramena à la réalité.
_Ma mère : Oh Salem, j'ose espérer qu'on a pas trop duré. Elle a vraiment mis du temps pour sortir, tu connais l'aéroport non avec toutes les paperasses de police et de douanes. Sarah voici Salem.
Salem s'approcha de moi, et je le vis enfin. Waouh. J'en étais bouche-bée. Ses photos ne lui rendaient vraiment pas hommage, sans mentir. Il était beaucoup plus beau en réalité. Très élancé, il était clair de peau, et avait des traits extrêmement fins. Il me sourit et me tendit timidement la main. Je crus défaillir. Mon Dieu était-il possible d'être aussi beau ? Ma langue se détacha enfin de son palais pour daigner se délier. Je ne m'encombrais pas de protocole, et le tutoyai direct.
_Moi : Enchantée Salem. Et encore désolée de t'avoir fait attendre.
_Salem : Ce n'est pas bien grave. J'espère que ton voyage n'était pas trop fatigant.
Un autre sourire. A ce rythme, je risquai de tomber en syncope. Il avait tout simplement un sourire angélique. Dans la voiture, je restais silencieuse. Ma mère et Malick conversaient avec lui, et d'après ce que j'avais compris, il jouait souvent à des jeux vidéo avec Malick. Quel bande de gamins. Lol ! Le trajet jusqu'à la maison fut vraiment très court, vu qu'à cette heure tardive, les routes de Dakar étaient quasiment désertes. J'observais le paysage défiler et ma nostalgie ressurgit. Qu'il était bon de rentrer chez soi !
Arrivés à la maison, Salem nous aida à déposer mes valises sur le palier. Maman lui dit au revoir en lui conseillant d'être prudent sur la route. Elle l'estimait beaucoup à ce que je voyais. Bon bah, je me devais donc de lui refaire face afin de prendre congé. A la lumière de l'aube, je pouvais mieux distinguer ses traits parfaitement dessinés. Et je me rendis compte que Monsieur me dépassait d'une bonne tête. Nos regards se croisèrent et il rompit enfin le silence.
_Salem : Encore enchanté Sarah. J'espère qu'on aura l'occasion de se revoir .....si tu as le temps, bien sûr.
Oooh son sourire timide me faisait trop craquer. Je l'intimidais, vu sa réaction. D'ailleurs, il avait l'air gêné en disant cela.
_Moi : Oui, bien sûr que nous nous reverrons. Dès que j'obtiens une puce téléphonique, je te transmets mon numéro via Facebook .
_Salem : Parfait ! Bonne nuit. Reposes toi bien.
Cette nuit-là, je m'endormis le sourire aux lèvres. Je ne saurai vous dire si la cause en était le retour au bercail, ou plutôt ma rencontre avec Salem. Je vous laisse le libre choix de juger.
Mon père interrompit ma grasse matinée et me réveilla le lendemain de bonne heure, en me faisant des bisous avec sa barbe piquante. Je sautais de joie dans mon lit et me réfugiais dans ses bras. Je vous explique : même si j'étais profondément attachée à ma mère, mon père restait mon idole, l'homme de ma vie. Je l'adorais littéralement, et notre ressemblance physique me fascinait. J'avais toujours la bizarre impression que c'était moi en version grand modèle, le crâne rasé. Bon, c'est clair que je ne me ferais jamais au grand jamais de coupe à la garçon, je sais déjà que ça ne m'irait pas, grâce à lui. Lol
Notre petit déjeuner familial reflétait notre bonne humeur (malgré le silence étrange de ma mère, bof sûrement une dispute de vieux couple avec papa) et j'en oubliais déjà les rudes épreuves de ces dernières semaines à Toulouse. J'avais commandé mon plat préféré, et prévoyais de passer ma journée à me prélasser, à lire, et à profiter de ma chère famille. Mais c'était sans compter sur la cruauté du destin. Ma mère m'appela dans sa chambre, et ferma la porte à clé. C'était un mauvais signe. Dès qu'elle le faisait, cela ne présageait rien de bon. Je me triturais les méninges pour deviner ce que j'avais bien pu faire de mal. D'après mes souvenirs, j'avais plutôt été assez correcte toute cette année, sans franchir aucune ligne de bonne conduite.
_Ma mère : Sarah, diodo (assieds-toi, en peulh), je dois te parler.
Je m'assis, m'attendant au pire. Elle commença son monologue :
-Ma mère : Sarah, j'ai toujours veillé à te donner une bonne éducation et à t'inculquer d'excellentes valeurs morales. Je dois t'avouer que ton comportement m'a déçue au plus haut point, mais m'a aussi surprise. J'ai toujours cherché à instaurer une relation de confiance entre toi et moi. Je ne suis pas uniquement ta mère, mais je suis ton amie aussi. Donc tu aurais pu avoir la décence de ne point me faire de cachotteries. Je ne t'ai pas envoyé en France pour que tu perdes tes valeurs et en arbores d'autres.
_Moi : Mais maman de quoi tu parles enfin ? Je n'ai rien fait à ce que je sache.
_Ma mère : Dédiou ! (Tais-toi, en peulh). Tais-toi et écoutes moi quand je te parle. Je t'ai toujours soutenue dans tous tes projets, et dans toutes tes décisions. Pourquoi ne m'as-tu pas dit que tu sortais avec un toubab (blanc, européen) en même temps qu'Ismaël ? Et qui plus est, un toubab marié ! Comment crois-tu que je me suis sentie quand il m'a appelé ce matin pour me relater tes faits et gestes à Toulouse ? J'ai cru mourir de honte. Estimes-toi heureuse qu'il veuille toujours de toi et qu'il souhaite t'épouser dans les plus brefs délais. J'ai appelé sa mère pour qu'elle transmette le numéro de ton père au papa d'Ismaël. Ils conviendront d'une date pour se voir et discuter du projet de votre mariage. Tu te marieras avec lui déh ma fille, tu ne continueras pas à fréquenter ton toubab marié là, en brisant un foyer, et en nuisant à ta réputation. Tu m'entends ? Qu'est-ce que ton père penserait de toi s'il le découvrait ? Imagines si Ismaël en avait parlé à ses parents, ils ne voudraient même pas d'une fille comme toi pour belle-fille.
QUOIIIIIIIIIIII ? Ismaël avait appelé ma mère ? Quand ça ? Comment ça ? Mais pourquoi ?
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TOME 1 : Entre désillusions et trahisons, notre amour survivra-t-il ?
RomanceJe sortis à la hâte de son building dont l'air était devenu étouffant, et m'apprêtai à héler un taxi pour m'y engouffrer moi et ma peine insupportable, lorsqu'Ismaël se pointa. _Ismael : Je t'avais bien dit que je ferai de ta vie un enfer sur terre...