La malediction de woulimata

Yacine

Le soleil décline lentement derrière le blanc de sable beige de la pointe de sangomaar ,caressée affectueusement par les vagues de l'océan.les colonies d'oiseaux blancs planent d'un vol lent et impressionnant au dessus des peuplements de mangrove aux racines aériennes. Les mouettes rieuses et les mouettes à tête grises troublent le silence du paysages dans un concert de sifflement continus . Depuis des siècles,niodior , le village des valeureux pêcheurs ,descendants des peuples du gabou laisse bercer par la fraîcheur des alizés et le chant des oiseaux de mer .
Bâti sur des gisements de coquillages parsemés , niodior, avec ses cocotiers majestueux a vu naître Yacine thiaw, il y'a près d'un quart de siècle. La jeune fille est une belle serere que la nature a gratifié d'une beauté discrète , qu'elle camoufle souvent dans un mëlfa de voile fin . Yacine vient d'être offerte en mariage à seurigne gougna niang grand dignitaire religieux musulman, féru de sciences coraniques, de voyance et de médecine traditionnelle. Aussitot après la cérémonie religieuse du mariage,qui s'est déroulé dans la mosquée de niodior dans la plus grande simplicité, Yacine devait se préparer à  rejoindre son mari à Dakar avec sa coepouse ou ce dernier avait élu domicile avec sa première épouse originaire de la même ville en dépit de son jeune âge et contrairement à l immense majorité es femmes,Yacine ne semblait pas craindre conflits, rivalités et autres turbulences qui secouent sans arrêt les ménages polygames .En effet ,son propre père, saliou thiaw ,chef coutumier et grand notable dans le pays niominka ,avait trois épouses et 9 bout de bois de dieu . Yacine était l'unique fille de sa mère et la cadete d'une famille plus que nombreuse, composée essentiellement de garçons.Anta diouf ,sa mère ,avait perdu la vie lors de son dernier accouchement alors qu'on la transportait par pirogue au centre de santé de ndangane.
Saliou père de Yacine ,imposant et élégant,régnait avec beaucoup d' autorité et d'affection sur sa petite tribu composé de ses épouses,ses enfants ,ses pêcheurs et ses ouvriers agricoles .il dirigeait sa famille avec fermeté et équité.Etant elle même issue d'un ménage polygame ,yacine était habituée à vivre dans cet environnement parfois agréable ,des fois troublé par les passions et les jalousies . Elle avait parfaitement assimilé le principe selon lequel, quand le chef de famille est juste,autoritaire comme saliou ,son père, la paix et la Concorde règnent .En revanche ,quand le mari se montre faible,injuste et partisan,l'atmosphère familiale est empestée par l'hypocrisie,la haine ,les allusions malveillantes,et les bagarres .Yacine s'était donc accoutumée à toutes ces turbulences qui troublent en général les ménages polygames.
Yacine avait entendue parler de Dakar .elle savait que c'était une ville belle et moderne,habitée par des riches et des toubabs ,et des métisses .bien que n'ayant pas une grande culture générale,elle avait souvent écouter les pêcheurs du village,passant les saisons de pêches entre soumbedioune ,kayar,yaram et les côtes ,dépeindre et raconter les merveilles de cette ville .ils l'évoquaient comme une ville envahies de toutes parts par les plages.yacine ne croyait pas capable d'habiter dans ces bâtiments à étages faits de briques et de tuiles rouges . Elle n'aurait jamais imaginé qu'elle irait vivre un jour dans une ville grouillante de monde avec des cocotiers géants ,ses filaos longilignes et ses superbe véhicules très chers . En dépit des inquiétudes qui l assaillaient et l empêchaient de dormir ,Yacine était déterminé à rejoindre son mari .elle était bien décidée à rester dans son ménage et à se soumettre à la volonté de seurigne gougna ,quoi au il pût lui arriver . dans le meilleur comme dans le pire ,elle respecterait la volonté de son père saliou ,conformément a la tradition et à l enseignement du dieu de mohamad ( psl)🙏🏽de jesus et de moïse ,ce dieu unique ,créateur de tout .
Le jour de son départ pour Dakar ,saliou l'accompagna jusqu'à la embarcadère de fortune où était amarrée la pirogue qui devait l'emmener  vers djiffere .apres avoir remercié boury et sokhna les deux tantes de Yacine ,saliou se mit à réciter des versets du coran saint en guise de prières.puis il prodigua à sa fille ce conseil:
Yacine kër wex xaat ak Nakari dérete yorouko .ay safara ak ay Gris gris yorouko .jikko bou bakh ak mougne mokoy yor .bo deffeé ni sa yaye defone rek ame sa ngeureumou dieukeur .bouma ken wohh thia dakarou dima clamer ak yaw.seurigne  guougna mih mala denk kou bakhla bon musulman kou tabé gorr deugue la .yaw yay wara gorgorlu ame sa foula .woutlo wounioula kharit ni andando seyeul ko rek lala sante wa salam (l'irascibilité ne gère pas un ménage ,l'usage de potion magique ne règle rien ,on entretien un foyer en faisant preuve de bon comportement et un caractère irréprochable.conduis toi comme ta mère et tout ira pour le mieu ,personne ne m appèlera de Dakar pour se plaindre au près de moi . Ton mari est un homme bon.ne te trouve pas d'ami ni camarade .gere ton foyer c est tout ce qu'on te demande).
Après un long voyage par pirogue ,par automobile art par train ,Yacine arrive à Dakar au coucher du soleil,escortée de sa tante boury et sokhna,la vieille saltigué du village de niodior .seurigne guougna niang ,habillé d'un joli grand boubou bleu azur richement décoré de broderies diananke ,était à l accueil .il affichait un large sourrire . En compagnie de son griot himnou mbaye ,il attendait à la gare de colobane .la place grouillait de monde avec ses taxis ,ses cars rapide et ndiaga ndiaye des marchants ambulants dans un concert de Klaxons et des clochettes incessantes . c'était la première fois que Yacine sortait de son village et voyageait en train . Et c'était la première fois qu elle voyait une si grande ville .
Avant de prendre place à bord du taxi peugeot 305 blanc qui les attendait, boury ,très striste sur le respect des règles de la tradition,demanda à Yacine de prélever une pincée de sable qu'elle devait mettre dans un seau d'eau dont elle s'aspergerait le corps.
Au retour de Mame boury,le petit groupe ,sous  la direction de seurigne guougna accompagne d'himnou,prit place dans le taxi qui démarra en trombe , en direction de sham en contournant le rond point de colobane passant par Kennedy franchi le monument de l'obélisque passe par médina et rejoignit soumbedioune en s'aventurant près du marché GT qui a une haleine digne d'un marché de pêcheur . C est dans une des maisons de cette mytique agglomération pleine d'histoire,de contes et légendes que guougna a installé sa belle et nouvelle femme .cette bourgade plut aussitôt Yacine ses petites rues,remplit  de voiture ,motos de moutons ,(ça lui rappele son village avec la mer tout près) .
Des son arrivée à Dakar la beauté sauvage de Yacine ne tarda pas à attirer l attentiondes habitants du quartier.En effet ,sa noirceur naturelle,et sa démarche altière de princesse serere étaient remarquables .pour proteger son épouse des regards maléfiques et l'inciter à se comporter en femme musulmane ,seurigne gougna,lui avait conseillé gentiment mais fermement de porter des habits amples et non transparents,comme que l'exige la religion islamique.
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