La colocation de Gon était vraiment belle. Située au dernier étage d'un immeuble Haussmannien, il devait s'agir de chambres de bonnes qui avaient été rasées pour créer un grand espace. Tout avait été refait à neuf.
Tu m'étonnes que tu t'es attaché à tes colocs. Moi, ils auraient pu me battre tous les soirs que j'aurais quand même été hyper attaché vu la gueule de l'appart.
A l'entrée se situait un grand placard à manteaux. Je donnais ma veste à Gon et faisais le tour du propriétaire. On trouvait sur la droite une cuisine spacieuse et moderne, dans les tons gris, avec des vitres donnant sur le salon. Sur le mur vitré, il y avait un plan de travail en bois surélevé et des chaises servant de table bar. Sur la gauche, un grand salon, avec deux petits canapés, un tapis et une grande télé, donnant sur une terrasse pleine de plantes, avec une table et des chaises. De l'autre côté du salon, une porte donnait probablement sur la chambre d'un des colocataires.
-C'est par-là, me dit Gon, en m'entraînant dans le couloir derrière la cuisine. Là, c'est la salle de bain commune. En fait, c'est principalement Charles et les invités qui s'en servent vu qu'il n'a pas de salle de bain privative.
Salle de bain...privative ? En plus de ce que je comprends, tous les autres ont des salles de bain privées ? Haha... Tu dois être vraiment très très attaché à tes colocs Gon.
Gon ouvrit une porte donnant sur un couloir carré avec un deuxième placard et trois autres portes.
Il ouvrit celle de droite.
-Voilà ma chambre.
En entrant, on trouvait directement sur la gauche une des fameuses salles de bain privatives avec une baignoire, un WC et une double vasque face à un miroir couvrant toute la surface du mur. Contre le mur de la salle de bain, un bureau, un ordinateur, des étagères remplies de livres. Il y avait ensuite une fenêtre, un petit canapé et un lit double.
-Tu as vraiment de la chance de vivre ici.
-Je sais. Tu veux boire un truc ? Je crois qu'il reste des bières et du vin.
-Va pour le vin alors.
-Ok, je reviens.
Je m'asseyais sur le canapé, ayant, pour la première fois depuis le début de la soirée, un moment seul pour débriefer de ce qu'il se passait. En regardant par la fenêtre, je me rendis compte que le souvenir auquel je m'étais attaché n'existait plus vraiment, et que je ne connaissais pas Ethan le moins du monde. Sa personnalité pouvait être totalement différente, même s'il avait l'air de correspondre assez bien aux souvenirs que j'avais de Gon. Quoiqu'il en soit, une fois l'émotion et l'excitation d'avoir retrouvé mon âme sœur passées, je réalisais que cela ne réglait absolument pas mes problèmes et qu'il s'agissait quand même d'une toute nouvelle personne dont je ne savais rien. J'avais besoin de temps pour le connaître. Je le sentais.
-Tiens, c'est un Côte du Rhône. Moi j'y connais rien, même si j'aime bien, mais c'est le vin préféré de Clarisse.
-Merci.
C'est qui, Clarisse?
Il s'assit sur la chaise en face de moi. Tous deux gênés, nous regardions nos verres de vin avec un intérêt démesuré sans jamais oser commencer à boire. Il fallait dire quelque chose, briser le silence malaisé :
-Je crois qu'on devrait prendre un peu de temps.
Nous venions de dire la phrase en même temps, sur le même rythme, avec la même intonation. Nous nous mîmes à rire tous les deux. Nos corps ne se connaissaient peut-être pas, mais ça n'était clairement pas le cas de nos âmes, qui semblaient décidées à nous rapprocher l'un de l'autre.
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Envol - L'Ecole des Pages |Tome 2 |
أدب الهواةMa loyauté envers toi, mon amour, elle sera sans limite. Par-delà la mort, je tiendrai mes promesses. Et à travers tous les mondes, dans les innombrables univers que nous pourrions traverser, mon amour pour toi restera indéféctible. Je serai toujou...