Chapitre 27. O.D

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— Deen !!!

Comme prévu, Violette m'attendait devant le cinéma, fumant sa cigarette. Elle me sauta au cou lorsqu'elle me vit et je ne pus m'empêcher de rester un peu raide.

— Oulah, ça n'a pas l'air d'aller toi.

— Si, répondis-je, ça va très bien. Bon, on y va ?

Elle fronça les sourcils mais me suivit néanmoins jusqu'au bâtiment et cette fois je payai pour tous les deux, malgré ses protestations.

— Pourquoi tu fais ta mauvaise tête Deenou ?

La jeune femme s'assit près de moi et sa paume se posa sur ma cuisse. Ses adorables fossettes creusées par son sourire, et ses yeux noirs qui me fixaient me firent soupirer.

Violette. Comme la codéine.

C'était fou de penser qu'au début, son visage ne m'évoquait rien de plus que celui de la gamine qui suivait Clem comme son ombre. Et maintenant quand je le voyais sous mon nez, j'avais envie de l'embrasser.

— Ok, fit-elle en riant, bah écoute je te laisse bouder.

Putain ça m'énervait, j'aurais voulu qu'elle pose encore d'autres questions, qu'elle force pour que je puisse lâcher le morceau.

Mais la séance commença et à peine les premières minutes passées, Vio posa sa tête sur mon épaule. Ses cheveux me chatouillaient la joue, et lorsqu'elle riait le son de sa voix me résonnait dans les oreilles.

Mais s'était-elle tapé Adrien ?

Pourquoi cette question me prenait autant la tête ? On était pas ensemble, j'étais pas amoureux d'elle, c'était juste mon putain d'orgueil qui m'empêchait de passer au dessus.

Mais la main de la môme s'était de nouveau posée sur ma jambe et son pouce faisait des petits mouvement circulaires sur mon jean.

Arrête ça, pensai-je.

Mon seul réflexe fut alors de saisir sa main dans la mienne, un peu brutalement peut-être.

Je l'entendis étouffer un petit rire devant ma réaction. Malgré moi, je gardai ses doigts serrés dans ma paume et c'est alors que Violette redressa subitement la tête pour embrasser ma joue. Une fois, deux fois, trois fois. Un sourire m'échappa.

Putain, elle gagnait à chaque fois.

— Yes ! J'ai réussi ! chuchota-t-elle en reposant sa tête contre moi.

Je ne répondis pas, ne voulant pas admettre qu'elle avait raison. Je ne parvenais pas à être intéressé par le film, toujours la tête prise par mes questionnements. Et puis Violette qui jouait avec mes doigts, ça me déconcentrait...

Mais elle semblait à fond dans le film, comme toujours. C'est d'ailleurs lorsque je l'entendis sangloter que je me rendis compte que le personnage principal venait de mourir.

— C'est juste un film, murmurai-je dans une piètre tentative de la consoler.

— Mais c'est trop triste...

Un petit rire m'échappa.

— T'es mignonne.

Elle me foudroya du regard et je lui adressai un clin d'œil moqueur. Alors elle extirpa sa main de la mienne est se reconcentra sur l'écran.

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