Le soleil qui se lève réveille Illiana. L'elfe ouvre les yeux et mets un moment à comprendre où elle est. C'est le parfum qui l'entoure qui lui rappelle les événements de la veille. La magicienne dort dans son dos, sa respiration profonde la rassure aussitôt sur son état. Illiana se retourne et l'observe. Un petit sourire éclaire son visage qu'elle a rarement vu aussi détendu. Le cœur de l'elfe fait un bond dans sa poitrine, la jeune femme est belle dans son sommeil et elle ne résiste pas à déposer un baiser sur son front, faisant frémir les paupières closes.
Illiana secoue la tête et s'assoit avant de continuer. Il faut vraiment qu'elle se discipline. Elle quitte le lit pour remettre une bûche sur les braises mourantes et ranimer le feu. Le bruit, pourtant léger, attire Oriane qui entra dans la pièce, méfiante.
- Elle va bien, fait l'elfe à mi-voix.
La garde du corps s'approche de sa suzeraine, constate d'elle-même son état avant de se tourner vers Illiana, agenouillée près de la cheminée.
- Elle est guérie ? demande-t-elle.
- Je ne pense pas, ce genre de sort mets un certain temps à se dénouer, explique calmement Illiana. Vu la puissance de celui-ci, il lui faudra encore plusieurs jours avant de pouvoir s'éloigner de moi.
Oriane grommelle, peu convaincue, et l'elfe soupire en se redressant.
- Je ne lui ferait rien, si j'avais voulu la tuer, il m'aurait suffit de vous mentir sur la nature du sort ou de prétendre ne pas savoir de quoi il s'agissait.
La femme soldat la fixe dans les yeux, s'approche et gronde :
- Si tu touches à un cheveux de sa tête, je te jure que tu mourras le plus longuement et le plus douloureusement possible.
Illiana baisse les yeux et hoche la tête, inutile de provoquer inutilement la colère de la femme. Satisfaite, Oriane recule légèrement et souffle :
- Je vais demander qu'on nous apporte de quoi déjeuner.
Elle sort dans un cliquetis de cotte de maille et l'elfe relâche sa respiration qu'elle a inconsciemment retenu. Elle se rassoit en tailleur sur le lit, continue de regarder la magicienne dormir. Un froncement de sourcils de la jeune femme lui fait poser une main sur son épaule et elle se détend. Si elle n'est pas encore « sevrée » du contact physique, c'est que le sort est au moins aussi puissant qu'elle le pensait. Illiana s'installe, pose la tête de la magicienne sur ses genoux et attend le retour d'Oriane.
La jeune femme s'agite, elle se réveille peu à peu. Elle finit par ouvrir les yeux, cligne des paupières et hausse les sourcils en découvrant Illiana au dessus d'elle.
- Je rêve encore ?
- Je ne sais pas comment prendre le fait que vous rêviez de moi, ironise l'elfe
La magicienne rougit aussitôt.
- Non... Je... Je crois avoir rêvé que tu m'as guéri, mais...
- Ce n'était pas un rêve, l'informe Illiana. Vous avez été victime d'un sort de présence.
- Ce qui veut dire ?
- Ce qui veut dire que le temps qu'il se délite, je dois rester physiquement proche de vous.
- Proche... À quel point ? souffle sa patiente.
- Raisonnablement, rassurez-vous, s'amuse l'elfe. De toute manière, vous n'aurez bientôt plus besoin de contact physique, je pense que je pourrais dormir dans le salon cette nuit.
La jeune femme ouvre la bouche pour répondre mais est interrompue par l'arrivée de sa garde du corps et d'un esclave transportant un plateau repas.
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Destinées
FantasyElle est seule dans le noir, avec le bruit de ses sanglots et l'odeur de son propre sang. Elle est seule dans la lumière, avec le goût amer de son impuissance et le sol froid sous ses pieds. À l'heure où les épées et la magie écrivent une page de l'...