Il fait nuit, je suis assise sur un banc, j'aime bien les bancs enfin, seulement quand je suis seule dessus. Cela doit faire une bonne vingtaine de minutes que je suis là, à regarder les ondulations de l'eau. Dire qu'elle vibre au rythme de mon cœur serait très poétique, seulement, elle vibre au rythme de mes larmes.
Ces dernières coulent le longs de mes joues avant de venir lamentablement s'échoué sur mes genoux, des tâches plus foncées que la couleur de mon jean apparaissent à l'endroit où elle tombe.
Je finis par reprendre ma respiration, mais mes pensées négatives reviennent toutes aussi vite, causant une nouvelle déferlante de larmes sur mon visage.
Lorsque j'entends mon téléphone vibrer, je finis par les sécher et me lève à contrecœur de ce banc, avant de laisser la noirceur de la rue m'engloutir. Le néon d'une épicerie apparaît au bout de la route, j'avance sans m'arrêter finissant par accélérer la pas, avant de me retrouver devant le petit magasin.
Une fois à l'intérieur, un bain de lumière engloutit mes yeux, pourtant la douleur que je ressens, m'apaise et je me sens encore plus perdu lorsque je finis par m'y habituer.
Je finis par l'apercevoir au bout du rayon, il fait le moue, semblant très concentré dans son choix, comme si sa vie en dépendait.
"Salut", je lui tapote l'épaule le faisant légèrement sursauté, je peux voir ses pupilles tressaillirent, tandis qu'il réarrange ses cheveux suite à son précèdent mouvement.
"Tu m'as fait peur", il m'analyse, plissant ses yeux m'intimant de lui dire si quelque chose ne va pas, mais suite à mon mutisme sans suite, finit par se recentrer sur sa précédente activité. "Les nouilles, au bœuf ou au poulet", il saisit un paquet, le tourne dans ses mains avant de le reposer. "Sauf si tu es végétarienne...", il lève un sourcil interrogateur, tournant sa tête vers ma direction, je secoue négativement ma tête et il opte donc pour deux pots au bœuf.
Tandis qu'il se charge de faire cuire les nouilles, il garde une coude appuyé sur la table, il arbore un air décontracté et il regarde simplement dans le vide, comme si tout était parfait, que rien n'avait d'importance. Je pars collé mon nez contre la vitre qui se retrousse légèrement, suite à la pression et au peu d'espace que je lui offre, d'un point de vue extérieure, je dois vraiment avoir l'air d'une enfant, mais à l'intérieur, j'ai envie de disparaître, mon cœur se serre, comme compressé, ma respiration se bloque, et mon nez me pique avant de sentir les larmes montées.
Il finit par me rejoindre et me tends mon pot, mes mains sont encore froides, et j'ai l'impression d'entendre ma peau me crier d'enlever ce qui est en train de la brûler, et de la détruire. Je garde ma douleur pour moi et lui désigne le précédent banc sur lequel j'étais précédemment.
"Alors, tu pleurais ?", il me regarde du coin de l'œil, attendant simplement sa réponse, comme s'il venait de me demander une chose des plus banales, il finit ensuite par relever la tête, et regarde un point devant lui, "Je ne t'obligerai pas à parler, mais si ça peut t'aider à soulager ta conscience de me faire part du crime que tu as commis alors je suis tout à ton écoute", il lève son bras en gage d'innocence, et je lui donne un léger coup de coude, il se met à rire d'un rire franc et moi je le suis d'un rire faux.
On finit par s'asseoir, il sort son téléphone et pianote dessus, quelques mèches rebelles lui retombent sur les yeux, je regarde son nez, celui-ci est droit, parfait, je me délecte ensuite de ses lèvres, pulpeuses. Avant de détourner mon regard vers le plan d'eau, le seul problème chez lui, c'est qu'il a tendance à prendre trop de choses à la rigolade, il est trop détendu, il préfère faire comme-ci rien ne s'était passé, rien n'était arrivé.
Le vent froid agresse chaque partie de mon visage, mes cheveux volent et ondulent librement sur le côté, mes nouilles sont encore rempli à moitié, mais je préfère observée le lac noire se mélangé avec le ciel sombre. La journée il a l'air heureux, d'une couleur claire, joyeuse, mais au fond, dans ses plus profondes abysses, il souffre, souffre de devoir caché son amour. Alors, le soir il ose mais le soir, il se revêtit de teint plus fade, pour se cacher, c'est le seul moment où il ose se mélanger avec son bien-aimée ils se mélangent ensemble, en un dégradé de couleur. Il paraît s'étendre jusqu'à la galaxie, sans contraintes, sans rien pour le retenir, il est juste libre, libre d'aimer.
La liberté.
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Voici le One-shot qui à l'origine se nommer
"Watermelon"
Ce dernier était pour un concours de @SaliaEtDalion mais je l'ai ré-écrit.
J'espère qu'il vous plaira.