Harry – Sept ans plus tôt
Louis lève la tête vers le ciel nocturne dépourvu d’étoiles, comme pour recevoir un baiser.
– Je ne vois pas les étoiles.
Il plisse les yeux, dans un effort pour les apercevoir à travers les épais nuages d’orage qui menacent. Je prends son visage dans mes mains et le tourne vers le mien pour déposer des petits baisers sous son oreille, puis le long de son menton, jusqu’à ce qu’il se laisse aller dans mes bras.
– Nous n’en avons pas besoin ce soir, je lui assure, tout en sachant que ce n’est vrai que pour moi.
Louis a toujours éprouvé le besoin de se rassurer, tablant sur les pouvoirs de ses rêves et du destin – une des conséquences de sa vie dans une famille merdique avec un père complètement marteau. Et ce soir, c’est plus vrai que jamais.
– Elle ne pense qu’à elle en nous emmenant vivre loin d’ici. En m’emmenant loin de toi.
Cette conversation, nous l’avons eue une bonne centaine de fois depuis que sa mère lui a annoncé, le mois dernier, qu’ils allaient déménager. Je sais déjà ce qu’il va dire et je ne veux pas le laisser s’engager sur cette voie. Pas ce soir.
– Ne sois pas si pessimiste, dis-je d’une voix dure.
Je fais attention à ne pas le serrer trop fort, mais je sens qu’il m’échappe.
– Elle peut t’obliger à partir avec elle, mais elle ne peut pas nous séparer. Tu es à moi. Que ce soit à New Hope, dans le Nevada ou à Tombouctou, tu seras toujours à moi.
En roulant sur lui, je m’appuie sur mes coudes et j’entoure son visage de mes mains. Du pouce, je caresse la ligne de sa mâchoire à la peau si pâle, le rouge de ses joues et le rose vif de ses lèvres gonflées par nos baisers. Il passe les doigts dans mes cheveux et attire mon visage vers le sien pour y déposer des baisers.
– Tu crois vraiment que notre amour survivra à une relation à distance ? murmure-t-il.
– Elle ne sera à distance que lorsque nous serons séparés. Tu reviendras pour le bal de fin d’année. Nous nous verrons cet été.
– Le bal de fin d’année…
Je passe la main sur son ventre et caresse son torse.
– Le bal de fin d’année. Exactement comme nous l’avons prévu. Puis, à la rentrée, tu me rendras visite à l’internat.
– Tu mérites mieux que ça, dit-il.
Sous moi, il écarte les jambes pour permettre à mon genou de se glisser entre elles. Je l’entends gémir dans mon cou.
– Il n’y a rien de mieux que toi, dis-je en passant ma langue sur son oreille.
En m’écartant, je vois des larmes briller dans ses yeux.
– Je ne veux pas attendre jusqu’au bal de fin d’année. Je suis prêt maintenant.
Depuis un an que nous sommes ensemble, nous nous sommes abstenus d’avoir des relations sexuelles parce que Louis n’était pas prêt. Il craignait, si il faisait l’amour trop tôt, de devenir comme sa mère. Même si cette crainte n’était pas totalement rationnelle, je la comprenais.
– Tu es sûr ?
Il change de position et croise les jambes autour de ma taille si bien que seuls nos vêtements nous séparent. Une poussée d’adrénaline augmente mon excitation à l’idée de lui faire l’amour. Mais une larme roule sur sa joue et je comprends que ce n’est pas possible.
– Pas ce soir, je murmure. Tu es trop triste.
De nouveau, il lève les yeux vers le ciel chargé de nuages.
– C’est ce qu’on ressent quand on se dit adieu.
– Non, dis-je en grognant.
Le regret que je lis dans ses yeux me brise le cœur.
– Nous devons nous dire au revoir, dit-il dans un murmure. Je m’en vais dans quelques heures.
J’essuie les larmes qui coulent sur ses joues.
– Nous n’allons pas nous dire adieu parce que ce n’est pas la fin de notre histoire. Elle ne fait que commencer.
Il ferme les yeux. Les larmes continuent de rouler dans ses cheveux et il n’y a rien que je
puisse faire si ce n’est les sécher de mes baisers. Je déteste ce sentiment d’impuissance qui m’envahit.– Si nous ne nous disons pas adieu, alors que disons-nous ?
– Regarde-moi.
J’attends pour parler que ses grands yeux bleu se fixent sur les miens.
– Ceci n’est pas un adieu.
– Nous ne pouvons pourtant pas faire comme si rien n’allait changer.
– Bonjour Louis.
– Harry…
– Les choses peuvent changer. Je t’aime et je te dis bonjour.
J’ai l’impression que ma poitrine est sur le point d’exploser, mais je maîtrise mes émotions, je sais que c’est à moi qu’il revient de nous empêcher de nous écrouler.
– Bonjour Louis.
Il m’entoure de ses bras et m’attire contre lui. Une larme qui ne tombe pas de ses yeux vient s’écraser sur sa joue. J’enfouis mon visage dans son cou pour dissimuler mes propres craintes et, dans un souffle, il dit :
– Bonjour.
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unbreak me tome 2
FanfictionQuand j'étais enfant, je faisais des vœux en regardant les étoiles. Mon père m'a appris à croire... au destin, à la magie et aux lendemains qui chantent. Les rêves étaient ma bible et le ciel étoilé mon temple. Puis ma mère a cessé de croire, elle l...