2 - LA CONSCIENCE

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" C'est votre route, et seulement la vôtre. D'autres peuvent s'y joindre et marcher avec vous, mais personne ne peut marcher pour vous. " Rûmi

Installée dans le train me vient l'idée d'écrire. Dans ce train trop matinal, les paupières à demi-closes de ces papas. Une lumière tamisée qui nous berce au rythme des rails posés par ces mêmes mains usées par le temps.

Russes, sénégalais, algériens, indiens, arméniens, français, le goût du pain que l'on apporte à la maison n'a pas d'origine, il n'a pas d'odeur. Il a été conçu grâce à la même sueur. On est loin du glamour très tôt le matin dans le train. C'est notre nature même qui ressort, sans artifices. Le bleu de travail, les chaussures de sécurité ou le smoking épinglé deviennent transparents, seuls les rides et les cernes transparaissent.

Ce sont ces mêmes têtes que tu croiseras au Ibis budget... en Normandie, comme à Douai, la tête enfarinée le matin mais tenaces comme animées d'une motivation commune. La voilà donc la raison d'être...la famille. Où sont la gloire, le pouvoir et la fortune ? On est loin des artifices et du paraître corporate devant la hiérarchie, qui au passage est aussi dans ce train en première classe.

Le matin, le seul moment où c'est toi face à toi-même. Cet instant furtif lors duquel tu peux revoir tes objectifs de vie, où tu te confrontes à cette remise en question nécessaire.

La tour Eiffel à la fenêtre de droite, personne ne la calcule, un amas de ferrailles comme un autre.

*"Vous êtes arrivés en gare de XXX. Assurez-vous que vous n'avez rien oublié dans le train. Bitte Warten sich, das sie nichts vergessen haben"...Correspondance en gare de ...*

Ah, mon arrêt...on redescend vers la matrice, on repart sur scène. Action !

Tribulations d'une zèbre musulmaneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant