Première partie

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Je m'appelle Laura. Je suis une jeune fille de 17 ans. Je suis étudiante dans un lycée en Normandie. Je suis une adepte du sport; je cours toutes les semaines et je fais aussi de la boxe anglaise.

Nous sommes un jeudi soir, en plein mois de décembre. Il fait nuit noire, aucune étoile dans le ciel. Je marche dans la ville, seule, accompagnée uniquement de mon téléphone, mon cher téléphone. Je ne m'en séparerai pour rien au monde. Tous les commerces sont fermés. Les seules sources de lumière dans cette ville sont les quelques lampadaires et la lune, malgré de nombreux nuages qui camouflent son éclat.
Il fait froid. Très froid. Je porte une paire de gants, une écharpe ainsi que des bottes. Je ne croise personne. Les rues sont désertes. J'entends le bruit lointain des oiseaux nocturnes dans un parc, à quelques centaines de mètres de là où je suis. Ce silence devient bruyant. Il m'assourdit. Un bruit strident vient me sortir de ma torpeur. Je me retourne et remarque une forme au loin. Une forme ni humaine, ni animale. Seulement, celle-ci se rapproche dangereusement de moi. Je me mets à marcher plus vite. Je regarde brièvement devant moi pour pouvoir fixer cette ombre qui me suit et ne pas la perdre du regard. Je m'aventure dans des ruelles que je ne connaissais pas. Je me perds rapidement dans cet enchaînement de petites rues. Je tente de toquer à la porte d'une maison mais personne n'ouvre.
Je regarde l'heure. 21h28. À cette heure-ci, les petits commerces du coin et certaines maisons devraient être encore éclairés. Je longe une allée de maisons, chacune ressemblant encore plus à celle d'avant. Cette forme me suit, encore. Chaque pas de plus et une avancée dans le monde de la nuit, de la peur. De plus, je m'éloigne de chez moi. Je croise un homme, vêtu de noir, entièrement de noir. Il a une démarche étrange, il ne lève pas la tête. Je l'interpelle. Il ne sort pas de sa marche presque militaire.
J'arrive à l'orée d'une forêt. Malgré le fait que je fasse beaucoup de sport, je dois avouer que je suis essoufflée et fatiguée. Je cours depuis au moins 30 minutes. Sur ma gauche, je vois une maison éclairée. Persuadée que cette créature me suivra toujours, je me presse jusqu'à la maison et referme la porte derrière moi.
La cheminée est allumée. Mais il n'y a personne. Je m'arrête sur un cadre photo. C'est une famille. Un couple et deux enfants; deux jeunes filles. Chacun a une particularité. La première fille à la bouche déformée, la seconde a une main manquante, le père et la mère ont le doigt étranglé par leur bague de mariage; celui-ci est tout noir.
A la lumière de mon téléphone, je me déplace à l'étage de la maison. Il y a beaucoup de placards, chacun fermé par un cadenas. J'entre dans l'une des chambres, sûrement celle de l'une des petites filles. Elle est entièrement rose. J'entends un bruit en bas. Je me jette sous le lit et y reste plusieurs dizaines de minutes. La chose est en train de monter les escaliers. Elle a une démarche lourde et bruyante. Elle entre dans la chambre. Elle fait le tour, s'arrête devant un miroir, regarde brièvement les jouets, puis s'en va.
Ayant rapidement étudié l'architecture de la maison, je sais que la prochaine porte est beaucoup plus loin de l'escalier par rapport à la mienne. Je me précipite alors vers lui, le dévale et sors de la maison. Sur le trottoir d'en face, il y a une arme. Pleins de munitions. Je les prends et m'enfuis. Je longe la forêt.

Je jette un regard derrière moi. Je ne vois plus rien. J'en profite pour m'asseoir et me reposer. J'enlève mes chaussures et je remarque deux gros hématomes sur chaque pied. Je remonte le bas de mon pantalon et j'observe d'immenses griffures le long de mes jambes. Je ne me souviens pas m'être fait mal.

À suivre...

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Voilà! Enfin je sors ma nouvelle! Vous me direz ce que vous en pensez dans les commentaires!

Courir. Toujours courir.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant