Chapitre 33. Sablier

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——Violette——

Deen réapparût dans la chambre au moment où je sortais de la salle de bain, simplement entourée d'une serviette.

— Tiens, fit-il en déposant mon sac sur le lit, Bonne nuit.

Mais j'avais pas envie qu'il parte.

— Attends... Deen... Je me sens pas bien.

C'était vraiment nul de faire ça, mais j'arrivais pas à maîtriser mon envie de l'avoir près de moi. Cette soirée avait été un enfer.

Déjà, il était plus beau que jamais dans son costume. J'avais failli me décrocher la mâchoire lorsque, cachée derrière une fenêtre, je l'avais observé sortir de la voiture d'Eff.

Et puis il discutait avec tout le monde. Deen n'était pas seulement le genre de personne que l'on écoutait parler, c'était quelqu'un que l'on regardait, que l'on admirait lorsqu'il expliquait quelque chose. Une grande partie de son charisme et de son pouvoir de séduction, résultaient de cette capacité à captiver son interlocuteur, avec son ton de voix de crooner, ses gestes qui se joignaient toujours à ses paroles, ses expressions, il était inimitable.

J'aimais cet air à la fois hautain et amusant qui se dégageait de lui dans ce genre de moments, et j'avais détesté chaque personne avec qui il avait discuté ce soir.

Alors Clem...

Putain mais qu'est-ce qui m'avait pris ! J'avais décidé d'ignorer Deen, de ne plus lui porter d'attention, Mathieu était venu me parler. Il avait deux ans de plus que moi, on faisait tous les deux partie des plus jeunes invités.

On allait pas se mentir, il était plutôt beau gosse, talentueux et vraiment sympa, alors quand il avait commencé à me chiner un peu, avec l'alcool que j'avais déjà ingurgité et ma frustration par rapport à Deen... J'avais rapidement cédé.

Il m'avait entraînée dans une petite pièce, je m'étais laissée faire. Il m'avait embrassée, je m'étais laissée faire. Il avait passé ses mains sous ma robe, je m'étais laissée faire.

Mais alors que tout partait en vrille, j'avais aperçu par la fenêtre Deen et Clem en train de discuter, assis par terre. Une sorte de rage violente s'était emparée de moi, je ne connaissais que très peu ce sentiment. J'avais repoussé Mathieu, remis ma robe en quatrième vitesse et fuis la pièce comme si j'avais le diable aux trousses.

Je m'en voulais d'avoir parlé aussi violemment à Clem, elle ne méritait clairement pas que je sois méchante, pas après tout ce qu'elle avait fait pour moi.

Mais j'étais amoureuse de Deen et il était amoureux d'elle.

Le pire c'était que j'avais horreur des histoires avec des triangles amoureux.

— Gamine ?

Deen s'était approché de moi et sa main venait de se poser sur mon épaule pour me secouer. Je relevai les yeux vers lui, il avait l'air un peu inquiet.

— Habille toi, tu vas attraper mal.

Il s'éloigna de nouveau pour ouvrir mon sac et sortir un sweat et un jogging qu'il me tendit.

GaminsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant