Deux.

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Tu étais le Soleil, j'étais la Lune
Tu brillais le vermeil, je fume le ciel
Tu m'aimais, merveille. Sans une tribune
Tu t'envoles, frivole. Je reste, sans aucune.

Tu t'envoles, tu t'envoles jusqu'à fuir la minuit
Disparais, à jamais, c'est fait, tu t'en fais ou
Reviens, si lointain, pour un rien, rien que pour nous
Je meurs, mon âme se meurt, je meurs, ah ! Ma midi ?

J'étais la Lune, tu étais le Soleil
J'ai vécu: rancune. Tu m'étais l'éveil
J'ai fêté mille fois, tu mettais pareil
Mon sommeil, mon conseil, Soleil.

Je sais, personne, jamais ne sonne, jamais n'y croit
Personne ne l'espère chère, ni de fer ni de croix
Je ne vis que d'espoir, que d'espoir, que d'espoir...
De te voir à nouveau, de nouveau croire te voir

Et je meurs, un soir encore
C'est l'heure, à s'asseoir sur l'or
J'ai peur. Espoir, es-tu mort?
Terreur, choir à deux, plus forts.

Les Essais Poétiques De L'Oncle Steuregg Où les histoires vivent. Découvrez maintenant