Tous les mots que j'aurais aimer dire à la gamine que j'étais

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Je pense que t'avais de la chance. De naître, de vivre. T'avais encore le temps de profiter des moments de joie ou de peine. T'avais encore le temps de savoir qui tu étais vraiment. T'avais encore le temps d'apprendre, de te construire, le temps de ressentir. Tu pouvais encore choisir n'importe quelle voie, quel chemin, quel destin. Tu avais la chance d'être ici, de regarder par la fenêtre et d'observer le grand arbre dans le jardin. La chance d'ouvrir un livre et, même si tu n'en comprenait pas grand chose, d'essayer d'y déchifrer son sens. La chance de pleurer ou de crier quand tu désirais une chose et de l'obtenir aussitôt. La chance de manger à ta faim et de boire à ta soif. La chance d'avoir une mère qui te chantais des berceuses le soir pour t'endormir. La chance d'avoir un père qui ira régler le compte de celui qui te fera du mal. D'avoir une famille qui te soutiendra quoi que tu fasse, pour le meilleur ou pour le pire. Alors voilà petite Aretha, pour l'instant je te conseil de profiter.