Prologue : En Russie.

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Bonjour/Bonsoir cher lecteur.

Bienvenu sur la récemment renommée fic ''Done for me'' (anciennement '''connue''' comme Désespoir poliorcétique). Elle a été dépubliée dans le but d'y mettre un peu d'ordre et d'y réfléchir plus soigneusement.

Aujourd'hui donc, les Nee-kuma la republient pour souhaiter un joyeux anniversaire à Kokichi. Quatorze chapitres n'incluant pas ce prologue attendent d'être lus; et nous espérons de tout cœur que pause il n'y aura pas (moins).

Un dernier remerciement à YukiFlocon, à l'origine de l'idée.

Sur ce, bonne lecture/ relecture X) !

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Il faisait froid. Quelques flocons atterrissaient encore de part et d'autres de la ville. Toutefois, au lieu d'apporter à ses habitants ce qu'elle devait de chaleur et de joie, la neige rendait le paysage on ne peut plus pathétique. Des larmes coulaient le long des joues, rapidement gelées par le blizzard puis brisées par de brèves claques. Les enfants reniflaient avec peine tandis que leur parents restaient assis, sur des bancs ou à leur foyer, en train de se lamenter de plus en plus. Quelques vieilles gens sanglotaient et la réalité du monde frappait à grand fouet. Le désespoir régnait en maître sur le monde dans sa totalité. Enfin, presque.

Observant à travers sa fenêtre maltraitée par le givre, une silhouette enfantine se tenait là, immobile. De temps en temps, quelques mèches de ses cheveux pourpres descendaient à la hauteur de ses cils mais le jeune enfant se débarrassait rapidement de tout gêne pour sa vue. La figure de cette petite personne arborait tout ce qu'il y avait de plus triste et de plus peiné. Cependant, une résignation et une détermination en roc lui permettait de ne pas tomber dans les ténèbres qui avaient noyé ses amis. Son cœur battait lentement et sa respiration était régulièrement profonde. Kokichi regardait ses voisins désespérer du plus profond de leur cœur.

Du bout de son fin index, il effleura la froide surface en verre de sa fenêtre. Le monde qu'il avait connu s'était déchiré en loques et il ne restait à Kokichi que les haillons de ses souvenirs passés. Quelle horreur !


Après avoir assisté à son apocalypse, assailli par une pluie de météorites d'origine inconnue, le monde s'était éteint puis renfermé sur lui-même alors qu'une poussière grisâtre recouvrait sa surface.

Kokichi donna alors un coup puissant à la fenêtre avant de baisser la tête avec précipitation. Les lèvres serrées en un mince trait, les joues pâles comme la mort et les yeux plissés par la rage, le jeune garçon tentait tant bien que mal de résister à ses émotions devenues trop grandes. Une déferlante de vagues s'abattaient sur son pauvre myocarde et des larmes commençaient à couler le long de sa triste figure.

Pourquoi avait-il respiré cette poussière aux reflets pourpres ?

Dès la première inspiration infecte de l'antidote, l'enfant avait ouvert les yeux sur ce qui arrivait à son entourage. Il était seul maintenant, source d'espoir au milieu des abysses obscurs du présent. Qu'est-ce qui lui avait pris ce jour-là de sortir visiter l'entrepôt où son père avait disparu ?

Derrière lui, une vieille dame se balançait doucement sur sa chaise à bascule. Un châle deux fois trop grand entourait son petit cou fragile tandis que d'épais vêtements de laine la recouvraient. La grand-mère de Kokichi avait elle aussi sombré dans le désespoir du monde et elle n'y voyait plus aucune issue, même à travers ses grosses lunettes qui surmontaient ses rides profondes.

Le garçon aux cheveux pourpres jeta un coup d'œil en arrière. Son aïeule fixait d'un œil totalement désintéressé le feu qui crépitait dans la vieille cheminée familiale. Tous deux venaient de souper, sans entrain, sans enjouement. Seul le silence avait été capable d'animer leur soirée maussade et grise.

_ Babouchka, prononça Kokichi, amer.

_ Chut. Je ne veux pas entendre de bruit Kokichi, je t'en prie.

Et ceci acheva de briser le cœur déjà meurtri de l'enfant. Tête toujours baissée, il se leva, avec quelques difficultés, puis s'installa, le regard sombre, vers le coin opposé de la pièce, espérant trouver un quelconque remède à ses problèmes. Une heure plus tard, les habitants de la maison s'étaient endormis. Même le feu puissant qui régnait tantôt dans la cheminée s'était éteint, à l'image du monde.

Mais ces ténèbres qui avaient dévorés le cœur des gens, avaient, par la même occasion, ravivé la flamme de Kokichi Oma, dernier descendant de sa lignée. Alors que toutes formes de lamentations s'accrochaient à son cœur, les fragments de détermination hérités par ses parents rejaillissaient à nouveau, de sorte à ne former plus qu'une torche brûlante et ardente de confiance.

_ Demain, murmura le garçon à sa grand-mère endormie, j'irais à Londres. Je pense que quelqu'un sera capable de m'aider là-bas.

Ainsi débuta l'aventure des élus de la prophétie.

Done for meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant