Chapitre 31

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Jelena Goran/27 février 2007



-Bonjour, Jelena ! s'exclame ma mère en m'embrassant.

Je fais semblant de me réveiller alors qu'en réalité, j'ai pleuré toute la nuit. De toute façon, elle est bien trop occupée à tenter de se faire pardonner pour y prêter attention.

-Maman... Je... Je ne me sens pas bien...

Son visage change d'expression.

-Tu as mal ?

J'acquiesce en fuyant son regard.

-Tu veux rester ici pour aujourd'hui ?

-Je... Si ça ne te dérange pas, je sais qu'il y a les cours et tout, mais...

-Mais ta santé passe d'abord... Il faudra que je prenne un autre rendez-vous avec un médecin, je ne sais pas qui encore, un pédiatre, ou un rhumatologue de l'hôpital... Il saura certainement dire ce qui ne va pas

Je me retiens de lui expliquer que le prochain médecin qui m'auscultera ne sera ni un pédiatre, ni un rhumatologue.

Elle sort enfin, et je commence à me demander comment je vais m'y prendre ; tout ce que je sais, c'est que j'ai envie d'en finir. Tout est flou dans ma tête, et je n'arrive pas à me décider.

Je sais déjà que je ne veux pas quelque chose de trop douloureux, je souffre déjà trop à chaque seconde. Hors de question que ce soit long, ou dur : je ne me sens pas bien ce matin, et je ne me sens pas capable d'employer trop d'efforts pour ce que je vais faire, même si je sais qu'après je ne sentirai plus la douleur, plus la fatigue... plus rien.

Je pense un instant à descendre chercher sur internet la meilleure façon de mettre fin à ses jours... Avant de me raviser : si je me connecte à Internet, je me sentirai obligée de me rendre sur mon skyblog, juste pour voir s'il a répondu... Et je ne veux plus penser à lui.

La pendaison, ça pourrait être pas mal. Les moyens matériels à déployer ne sont pas exigeants, et avec mon cou rendu raide par la maladie, les choses seront peut-être plus simples.

Je me lève enfin et pars à la recherche d'un support solide. Je m'empare d'une chaise, d'une corde et réfléchis à l'endroit idéal pour m'accrocher... Peut-être au grenier ? Là-haut, les poutres sont solides, ça devrait marcher.

Je décide de fermer tous les volets de la maison, à commencer par ceux de ma chambre... Sauf qu'au même moment, une voiture se gare juste devant chez moi.

Deux hommes sortent de la voiture. Je reconnais la grande silhouette de Verdan Corluka... Suivi de près par Luka Modric. Je manque de faire un infarctus.

Remarque, ça aurait été plus rapide.

Au fond, j'ai envie de croire qu'il est venu me sauver, qu'il va me sauver... Et puis je me rappelle qu'il m'a déjà tuée.

Mon regard se perd dans le sien pendant plusieurs secondes. Il remarque ensuite la corde dans ma main, la fixe un instant... Et s'empare de son téléphone portable.

Alors je ferme les volets et me précipite dans les escaliers qui mènent au grenier, pressée d'en finir et de ne plus m'infliger de douleur comparable à celle que je ressens quand je le vois...

D'un coup, je m'effondre, et tout devient noir.

Nikad Ne Odustati / Luka Modric Où les histoires vivent. Découvrez maintenant